C’est cruel un enfant. Ça n’a pas de filtre, pas d’inhibition. Parfois.
C’est égocentrique un enfant, ça ne pense pas au mal qu’il peut infliger. Ça vit l’instant présent, c’est immortel. Souvent
Et puis un jour, l’enfant grandit . Il apprend qu’il fait partie d’un univers, qu’il doit faire ci, ne pas faire ça…Que tout n’est pas permis. Et il fait comme la plupart d’entre nous : il l’accepte. Il devient adulte.
Claire Favan maîtrise l’art de modeler ses personnages depuis leur plus tendre enfance.Elle l’a prouvé avec la série « Tueur intime » et réitère l’exercice dans « Inexorable ». Mais la ressemblance s’arrête là car c’est une toute autre motivation qui la guide dans ce roman.
Parce que l’histoire se déroule en France et non aux Etats-Unis comme elle en a donné l’habitude et surtout parce que Claire Favan est une mère et que cette histoire-là, elle l’a extirpée de son vécu avec son propre fils.
Elle a subi la différence invisible. Celle qui rend les autres intolérants et cruels. Elle ne raconte pas l’histoire de son enfant malgré le fait que ce dernier écrive la préface de ce roman, elle s’en sert pour écrire un récit sur les traumatismes subis à un âge où tout est exponentiel. Elle conte ce que peut être le combat d’une mère face à l’incompréhension, même la sienne.
Grâce à elle, tout s’explique si tant est qu’on ait pas encore compris : L’héritage, le destin, l’inexorabilité…Ou comment devenir un adulte quand l’innocence de l’enfance a été offensée.
« Inexorable » n’est pas une autobiographie. L’histoire de ses personnages est fictive mais toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas fortuite. C’est le cri d’une mère qui n’est pas toujours comprise. C’est l’appel à l’aide qu’elle a dû crier à plusieurs reprises. C’est le cri d’alerte sur un système éducatif dépassé par les enfants « différents ».
« Inexorable » lève le voile sur les violences scolaires. Celles qui se déroulent à l’abri d’une cour d’école. Celles qui rendent encore plus différent parce que les autres ne l’acceptent pas. Celles qui peuvent modeler un futur sans que les criminels soient responsables de leurs actes.
Le roman de Claire Favan a agité des souvenirs. Des coups et des moqueries… et une petite fille souvent seule qui ne comprenait pas pourquoi. L’ombre d’une enfance presque oubliée. Presque…
4ème de couv’
Vous ne rentrez pas dans le moule ? Ils sauront vous broyer.
Inexorables, les conséquences des mauvais choix d’un père.
Inexorable, le combat d’une mère pour protéger son fils.
Inexorable, le soupçon qui vous désigne comme l’éternel coupable.
Inexorable, la volonté de briser enfin l’engrenage…
Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants.
Catégories :Favan Claire
Oh quelle touchante chronique ma Poulette.
Merci une nouvelle fois
C’est toujours un plaisir tu le sais 😊
Oh oui je le sais
Touchante chronique, parce que personnelle aussi, comme très souvent avec toi…
Moui… on ne me changera plus à mon âge… 😉
C’est effectivement trop tard, ma vieille 🙂
Les enfants sont cruels… je n’étais pas la meneuse, ni tête de classe, ni dans le groupe des « in »… Je ne comprends toujours pas le pourquoi de cette méchanceté.
J’ai lu le livre, mais je m’attendais à une autre histoire, une mise au ban des autres juste parce que « différent », pas parce que le gamin était devenu violent… Le final, il est… oufti !
C’est peu de le dire
Je ne m’attendais pas à ça !