C’est rare un roman de Fred Vargas. Alors ça se renifle, ça se tâte, ça se déguste….
Ça se renifle comme ces relents de marais qui refluent des quais de Seine ou comme ces glycines qui s’échappent des murs de Montmartre.
Ça se tâte comme un melon sur le marché des Batignolles ou comme un blouson en cuir aux puces de St Ouen.
Ça se déguste comme un plat du jour dans une brasserie auvergnate ou comme une flânerie dans le quartier de La Butte aux cailles.
C’est du vieux Paris en concentré un roman de Fred Vargas, ça sent la nostalgie et la belle époque, ça fleure bon la gouaille parisienne, ça embaume le vieux chauffeur de taxi et les petites rues pavés. Ça parfume l’air d’une mélancolique odeur d’accordéon et d’orgue de Barbarie et pourtant… ce roman est le dernier de Fred Vargas et se situe bien dans un Paris ( mais pas que…) contemporain, et la magie des mots de l’auteure embellit tout, fait remonter à la surface les images d’Epinal, met en exergue ce que nous ne voyons plus et éradique le laid, l’espace d’un roman.
C’est une atmosphère un roman de Fred Vargas et ça réside avant tout, dans ses personnages atypiques, attachants, authentiques et poétiques…dans un commissaire Adamsberg, montagnard solitaire et atonique….dans une Violette Retancourt, amazone bodybuildée et protectrice….dans un Adrien Danglard, puit de science et accro au vin blanc.
C’est une cabinet de curiosités un roman de Fred Vargas. On y trouve un chat qui dort sur une photocopieuse, un voyage en Islande, un voisin qui se gratte un membre absent, un sanglier prénommé Marc, un lieutenant de police qui dort toutes les 3 heures, un interprète islandais qui parle l’argot français, un maître de haras qui communique avec ses chevaux en sifflant…si on mélange le tout, cela ne donne pas le meilleur de son œuvre mais c’est suffisamment délectable pour compenser ce qui pourrait manquer à ce roman.
C’est tout cela à la fois un roman de Fred Vargas et c’est bien plus encore…
Humeur musicale
Une partie du roman se passe en Islande. La grande Bjork représente parfaitement toute la complexité de ce magnifique pays.
4ème de couv’
Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur la table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment. le femme du 33 bis? demanda t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin? Daprès les rapports internes il s’agit dun suicide avéré.
Tu as des doutes? Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur, grand fumeur, grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, cétait un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à 100 ans. Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait les tiques?
Flammarion, Mars 2015
Catégories :Vargas Fred
Nathalie
Article : Saga Adamsberg de Fred Vargas
Le 03/05/2017 à 06:32
Merci 1000 fois pour le référencement dans ce bel article . Je suis heureuse de voir que mes mots vous ont émus ☺
► Mais de rien 🙂 Merci à vous pour ce bel avis!
Très belle chronique, qui donne envie de retrouver Adamsberg et ses acolytes… Un titre à rajouter à la PAL, qui a encore un peu forci depuis le QDP… 🙂
Oui j’imagine. … j’aurais aimé être avec vous. L’année prochaine j’espère 🙂
quel beau cri du coeur à cette littérature et aux livres de Vargas !
Oue je crois que c’est clair pour tout le monde que j’adore 🙂
et sinon, tu aimes bien Vargas ? 😉
Je ne sais pas. …je me tâte ! 🙂
Je comptais attendre le poche, mais tu me fais hésiter ! Mais bon, vu la PAL au retour de Lyon… je vais attendre le poche quand même ! 😉 Très belle chronique !
T’as fait cramer ta cb? 😉
Je n’ai pas encore lu son dernier. L’avant-dernier non plus 😳 bon, faut que je me mette à jour parce que ta chronique a éveillé ma curiosité !!
C’est tant mieux parce que c’était le but 🙂
Je le savais ! 😉
merde, je suis faite comme un rat!
Mhouhahahaha !
coucou ma sœur, t’as pas raté le changement d’heure ni d’humeur…………. ta prose me donne envie de ressayer, je suis resté sur une mauvaise impression, je t’en chiperais, comme d’habitude on a envie de courir chez le libraire et de passer commande…..
Je ne pense pas que ce soit ton style. Et quand bien même tu voudrais réessayer, je te conseille pas celui là 🙂
Je ne suis pas fan de cette auteure mais une très grande fan de tes superbes chroniques!!!!
T’es un chou toi. Et je confirme, t’es comme ma soeur, c’est pas ton truc Vargas 🙂
Faudra vraiment que je découvre cette auteure….Un de ces quatre……;)
Très jolie chronique……;)
Merci 🙂
Si tu veux découvrir , commence par les tout premiers. Ce sont les meilleurs
Les romans de Fred Vargas se font rares, et en plus en ce qui me concerne ca fait un bail que je n’en ai pas lu un d’elle. L’été approche, ca tombe bien ! 🙂
Avec un cocktail et les doigts de pieds en éventail? Bonne idée ! 🙂