Coups de coeur

Olivier Norek, Entre deux mondes ♥

Mon cœur est tout petit au fond de ma poitrine. Il s’est serré de peine, de compassion et d’incompréhension. Mon humanité m’a prise à la gorge et cet étau chagrin a fait libérer quelques larmes honteuses et affligées.

Je respire mal de tout cet accablant constat : mon pays peut faire preuve d’inhumanité, ma France peut être hors-la-loi et oublier ses devoirs à trop vouloir faire valoir ses droits !

Où es-tu mon pays que certains enfants africains imaginent vaporisé de parfum chaque jour par un avion ? Où es-tu quand ils se massacrent à coup de machettes et de kalachnikov que tu leur a peut-être vendues? Où es-tu lorsqu’ils sont sur notre sol, cherchant simplement à survivre et que tu devrais en prendre soin alors que tu les abandonnes ?

Et moi… où suis-je ? Suis-je bien consciente d’avoir cette chance extraordinaire d’être née dans un pays en paix et de manger à ma faim ? Est-ce juste de fustiger une nation alors que j’en suis un fragment ? Est-ce que mes yeux ne sont pas fermés, eux aussi, sur tout ce qui n’est pas moi ?

Dans ce roman-là, l’humanité et son contraire sont remis à leur place. Tout est contraste et pourtant tout est relié. L’Histoire se répète, quel que soit l’époque et l’Homme n’apprend pas de ses erreurs ataviques. Il massacre toujours l’Autre pour une couleur, une religion, un territoire… Il n’accepte toujours pas la différence de l’Autre car il craint plus que tout ce qui ne lui ressemble pas.

« Nous devenons tous des monstres quand l’Histoire nous le propose »

Et parfois, il existe quelques humains pour contre-balancer cette monstruosité. Et parfois, certains livres sont là pour nous éclairer.

Il est inutile, dans ce cas précis, de parler d’un récit et d’un auteur dont tout le monde vante les mérites. Il vaut mieux, de temps à autre, mettre en exergue les choses importantes dont il parle et écouter le monde respirer pour entendre les sifflements enroués que ses poumons exhalent.

Il vaut mieux réfléchir à ce qui dépasse l’entendement et s’imaginer soi-même en quête d’un pays en paix, d’un estomac rempli et d’un toit pour avoir chaud. Il vaut mieux prendre conscience que rien n’a plus de légitimité que cette exigence animale qu’est l’envie de vivre et se rendre à l’évidence :

L’Homme à beau être socialement évolué, il restera toujours en lui une part infime d’inhumanité. Quelque chose qui fait partie intrinsèque de lui et dont le chemin qui le lui fera oublier, n’est sur aucune carte et n’a sans doute même pas encore été creusé.


 

4ème de couv’

Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir.
Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n’ose mettre les pieds. 
Un assassin va profiter de cette situation.
Dès le premier crime, Adam décide d’intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est flic, et que face à l’espoir qui s’amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.
Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d’ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.

 

25 réponses »

  1. j’ai adoré… mais vu que le petit garçon ne peut pas parler Adam reste sur un malentendu et çà çà m’a fait mal… ADAM revient vers Bastien nul doute qu’il va y avoir une explication…. un livre émouvant, poignant, que j’ai lu en deux soirs – le triste sort des migrants croyant trouver dans notre pays l’eldorado que les passeurs leurs décrivent

  2. Quand je pense qu’il était dans une librairie de ma ville tout à l’heure et ne je ne me suis pas remuée pour y aller…honte à moi !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...