Coups de coeur

Stephen King, Conte de fées ♥

51Kb5rx9rcL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_

Je suis une petite fille.

J’ai peur du monstre sous le lit et en aucun cas, je ne dois laisser une main ou un pied dépasser de mon édredon sous peine de me faire dévorer.

J’ai peur du monstre dans le placard et lorsque les lumières sont éteintes, il est là, à l’affût de mes terreurs nocturnes, prêt à s’en repaître.

J’ai peur du loup dans la foret et des créatures cachées dans les blés avant les moissons.

J’ai peur du noir et de son épaisseur, j’ai peur que l’obscurité m’engloutisse et qu’au matin, il ne reste qu’une poussière de moi.

Je déteste avoir peur et pourtant j’aime ça…

Je lis et relis mes livres de contes. Je connais chaque détail, chaque personnage. Je sais que le loup souffle sur les maisons, que la sorcière dévore les enfants dans sa maison en sucre et que Barbe-Bleue égorge ses épouses.

Je sais. Et j’ai peur. Et je lis. Encore et encore.

Je suis une femme.

J’ai peur de la guerre et de la mort.

J’ai peur de la maladie et de la misère.

J’ai toujours peur du noir et de son épaisseur, j’ai toujours peur que l’obscurité m’engloutisse et qu’au matin, il ne reste qu’une poussière de moi mais je n’ai plus peur du monstre sous mon lit, je ne me cache plus sous mes draps.

Je déteste avoir peur et pourtant je crois que j’aime toujours ça…

J’ai dévoré ce roman comme je l’ai fait pour tous les autres. J’en ai fait quelques rêves et quelques cauchemars.

Je me suis souvenu de quelques contes oubliés, j’ai vécu à nouveau ces angoisses enfantines qui me faisaient trembler. J’ai eu des émotions contraires qui m’ont fait perdre presque cinquante ans l’espace d’un roman.

Et puis la dernière page tournée, j’ai fermé les yeux.

J’ai pensé aux véritables monstres cachés derrière ceux de papier et je me suis demandé si aimer me faire peur n’éloignait pas les dangers réels. Si tant aimer Stephen King ne m’apprenait pas à dompter mes propres monstres.

Ce roman si merveilleusement abouti est, comme tant d’autres, bien plus profond qu’il n’y paraît aux yeux des non-initiés.

Stephen King le virtuose sait faire peur et émouvoir. Il sait émerveiller et faire réfléchir.

Il sait (ra)conter une histoire à nul autre pareil.

Il me fait peur et j’aime ça.

                                                                              *****

4ème de couv’

Charlie Reade ressemble à un lycéen ordinaire, sportif et bon élève. Mais il porte un lourd fardeau : sa mère a été tuée dans un accident avec délit de fuite quand il avait dix ans, et le chagrin a poussé son père à boire. Charlie a appris à en prendre soin.
À dix-sept ans, Charlie fait la connaissance d’un chien, Radar, et de son maître vieillissant, Howard Bowditch, un reclus qui vit dans une grande maison au sommet d’une colline, avec une remise fermée à clé dans le jardin, de laquelle des sons étranges sortent parfois…

8 réponses »

  1. Je suis en plein dedans ! Je pense arriver aux moments les plus effrayants avec Hana qui a l’air des plus terribles… Mais est-elle la pire ? Vite, que j’avance et que je sache 🙂

  2. Beaucoup de livres du King m’ont terrorisés, j’ose l’avouer… Yvan est un grand garçon, lui, il n’a pas peur 😆 Ce roman du King est pour juillet, ce sera ma friandise 😉 Belle chronique, j’espère l’aimer autant que vous,, les potos 🙂

  3. A part Simetierre qui m’avait terrorisé, les livres du King ne m’ont jamais fait peur. Au contraire, ils m’ont toujours fait rêver, et stimulé beaucoup d’autres émotions. Ce nouveau roman également, prenant et touchant !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...