
Trois fois rien…
Quelques pages, quelques mots. Un décor, des personnages.
Cela semble si anodin lorsqu’on y réfléchit. Si peu de choses. Et pourtant…
Il suffit de trois fois rien. Une idée et c’est déjà le commencement de quelque chose.
Et puis l’amour des belles phrases, le goût d’inventer ou de réinventer. L’envie d’offrir aux autres cette ébauche qui prend forme, ces personnages qui se font personnes et qui prennent vie.
Trois fois rien au commencement et tant de plaisir à la fin.
Un roman est né.
Un roman à part qui m’a semblé atypique pour ce grand auteur qu’est R.J.Ellory. Un presque huis clos dans un paysage blanc et paradoxalement sombre. Un clair-obscur solitaire que le soleil a renié laissant la primeur de la pureté à la neige envahissante et la noirceur aux âmes qui peuplent cet endroit.
Il m’a semblé que l’auteur opposait blanc et noir pour mieux mettre en exergue le gris du tourment et le rouge du sang.
Remarquable exercice.
Et puis il y a l’angoisse, la peur. Un sentiment inhabituel et nouveau que je n’avais jamais ressenti avec Ellory. L’imaginaire effrayant qu’il insuffle dans son récit est surprenant et dévoile là une nouvelle facette de sa qualité d’écriture.
Une saison, des ombres et au milieu: des hommes et des femmes tourmentés. Par leurs passés qui les poursuit, par leurs actes qu’ils tentent d’assumer. Abandon. Rédemption. Pardon peut-être.
Abandonner son enfance comme on tourne le dos à un ennemi, oubliant que ce dernier est l’ombre persistante de toute une vie.
Chercher l’équilibre sans avoir pardonné à son passé. Impensable, presque insensé.
Certains romans vont plus loin que de simples phrases. Celui-là donne l’envie, presque le besoin de prendre par la main l’enfant que nous étions et de lui dire: Ne t’inquiète pas, tout ira bien.
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4ème de couv’
Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d’acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.
Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper. L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.
Dans la droite ligne de Seul le silence, R. J. Ellory nous offre un roman troublant de beauté et d’émotion à classer sans conteste parmi ses plus grandes réussites.
Catégories :Ellory R.J.
A reblogué ceci sur Amicalement noiret a ajouté:
Unanime ❤️❤️❤️❤️
Merci à toi pour le partage 😊
Même si aucun livre de Ellory ne copie le précédent, c’est vrai que celui-ci possède une aura particulière.
Il n’est pas Mon maitre du roman noir pour rien 😉
Tu dégaines plus rapidement qu’un cowboy mon ami 😉
Seul le silence et Papillon de nuit resteront pour moi ses chefs d’œuvre mais celui-ci est vraiment »spécial » oui