Coups de coeur

Henri Loevenbruck, Nous rêvions juste de liberté

couv70526056Parfois, le malheur s’installe chez quelqu’un pour ne plus jamais en repartir, laissant la place de temps à autre, à quelques moments de bonheur distillés par une main cruelle et revenant plus fort, plus acharné, plus farouche.

Parfois, la liberté est là, qui tend la main comme une amie providentielle. On la touche du bout des doigts, on sent sa douceur et son odeur et puis elle s’éloigne, emportée par les conventions et par un quotidien sans compassion.

Parfois, certains se libèrent de ce joug sans atteindre une quelconque félicité. La vie n’est faite que de choix et ceux qui mènent vers le bonheur sont bien plus durs à prendre et demandent des sacrifices que nous ne sommes pas toujours prêts à faire.

Parfois, certains livres libérateurs nous font croire, l’espace d’un instant, que la liberté pourrait être juste cachée derrière quelques pages, donnant l’illusion que l’atteindre est facile, qu’il suffit de tourner ces feuilles de papier pour la savourer. « Nous rêvions juste de liberté » en est la parfaite incarnation.

Un roman noir, plaçant l’amitié au-dessus de tout autre sentiment et ne laissant place à aucune pitié. Un roman d’homme, écrit par un homme où les femmes n’ont qu’une place mineure, ne sont bien souvent que de passage. Un roman universellement rédempteur où coule le sang et les larmes, où les vies et les corps se mêlent et s’entremêlent, où l’espoir est là et puis prend la fuite et nous échappe comme une chimère insaisissable.

L’auteur, caméléon de l’écriture, rend grâce à son personnage du « Syndrôme Copernic » en prenant sa part de schizophrénie, tant ses œuvres sont différentes les unes des autres. Le style est à la fois unique et familier et l’empathie entre le créateur et son héros est une évidence.

Quête initiatique bouleversante et saisissante, cette histoire imprègne le cerveau puis le corps tout entier, laissant une trace indélébile et une certaine persistance rétinienne. Henri Loevenbruck signe là un roman inoubliable, qu’il est impossible de lire avec indifférence, épris de liberté que nous sommes, et qui arrache des sanglots puisés du fond, non…des tréfonds de notre âme.

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Humeur musicale

Un morceau qui berce tout le roman.

4ème de couv’

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« Nous avions à peine vingt ans, et nous rêvions juste de liberté. » Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher.

Nous rêvions juste de liberté réussit le tour de force d’être à la fois un roman initiatique, une fable sur l’amitié en même temps que le récit d’une aventure. Avec ce livre d’un nouveau genre, Henri Lœvenbruck met toute la vitalité de son écriture au service de ce road movie fraternel et exalté.

Flammarion, Avril  2015

 

 

 

 

 

 

     

24 réponses »

  1. Merci de nous régaler de cette chronique si joliment écrite 🙂
    Trop content que tu aies aimé ce petit chef-d’oeuvre mais comment pourrait-il en être autrement 😃
    Bienvenue dans le MC Nath’

  2. Ah on t’avait prévenu c’est de la bombe ce livre!!!!Contente de te voir aussi touchée que nous autres, et une magnifique chronique comme d’habitude!!!!!!;)

  3. Rhoo quelle magnifique chronique.
    J’ai vraiment du passer à coté de quelque chose en lisant ce titre.
    En tout les cas tes mots, à toi, les tiens m’en vraiment touchée.
    Merci Poulette

A vot' bon coeur m'sieurs dames...

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