La peur est subjective, inhérente à chacun d’entre nous. Elle peut être phobique devant une araignée ou face à l’océan, ou bien insidieuse face à la vie et à la mort…
En tout état de cause, la peur fait appel à la partie la plus reptilienne de notre cerveau et est capable de déclencher courage ou lâcheté, de nous révéler tels que nous sommes.
Souvenons nous de ces horreurs que nous imaginions cachées sous notre lit d’enfant ou au fond du placard, de cette lumière qui nous rassurait et pour laquelle nous suppliions nos parents, de ces bruits entendus dans les combles qui nous faisait imaginer toutes sortes de créatures innommables. Nous nous cachions alors au fond de notre lit, à l’abri de nos draps, pensant que ce modeste barrage nous protégerait du pire, nous sauverait de l’obscurité.
C’est cet atavisme que Josh Malerman a choisi pour le thème de son roman, cette angoisse terrible que nous pourrions ressentir face à un monstre inconnu que nous ne pouvons pas voir, que nous ne devons pas voir afin d’éviter la folie et la mort et c’est les yeux bandés que les personnages de ce roman parcourent un monde post-apocalyptique. Un monde devenu soudain totalement étranger, la vision étant notre principale source d’information.
Le pari fou de l’auteur était de tenir 400 pages sans image ni couleur, de ne fonctionner qu’aux sons qui nous effleurent sans que nous leur prêtions une importance quelconque et comme Sûskind avec ses odeurs, Malerman donne des images aux sons, des sons aux peurs les plus primaires.
La tension que dégage ce roman est difficilement explicable. Il augmente les pulsations, donne des cauchemars, fait remonter à la surface les terreurs enfantines, fait régresser avec quelques mots et je dédie cette chronique à ma mère qui m’a fait croire, toute mon enfance, à une créature cachée dans la grange du voisin, une créature que je refusais de voir…tellement j’en avais peur…
Humeur musicale
Josh Malerman est le chanteur du groupe de rock « The High strung » . Impossible donc de mettre un autre morceau que celui-ci
4ème de couv’
Malorie élève ses enfants de la seule façon possible: barricadés chez eux. Dehors, il y a un danger terrible, sans nom. S’ils s’aventurent à l’extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester en vie.
S’ils ôtent leurs bandeaux, ils se donneront la mort avec une violence inouïe. Malorie a deux solutions: rester cachée avec ses enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant périple jusqu’au fleuve dans une tentative désespérée, presque vaine, pour rejoindre une hypothétique colonie de survivants. La maison est calme.
Les portes sont verrouillées, les rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l’autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander les yeux. Aujourd’hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout.
Un tour de force psychologique oppressant au cur de l’Amérique contemporaine, dans une atmosphère de fin des temps digne d’un livre de Barjavel, de La Route de Cormac McCarthy ou du Jour des Triffides de John Wyndham. Bird Box revisite le roman post-apocalyptique et hisse son jeune auteur Josh Malerman parmi les grands noms du genre.
Calmann-lévy
Sortie : Septembre 2014
372 pages
Catégories :Coups de coeur, Malerman Josh
Dis moi, je rêve ou tu as changer ton design ?
Très chouette présentation 🙂
ça fait un bon moment 😉 Merci, contente que ça te plaise! C’est Domi qui m’a fait ma belle bannière 🙂
Je suis en osmose avec toi!!! Un vrai coup de cœur aussi!!!!!
Gros coup de coeur de l’année dernière ce Bird Box. Content de voir que tu as été sous le charme de la chose.
Questionp piège : pour toi une suite s’impose ou pas ?
Coup de cœur partagé! Je suis perplexe pour une suite… en tout cas elle ne s’impose pas pour moi, ça risquerait de gâcher l’effet et le charme qu’il dégage
Un livre qui fait rudement bien son effet!!!!!J’ai adoré!!!!!!!;)
Je ne suis pas prête de l’oublier pour ma part… 🙂
J’ai le coeur bien accroché mais… non merci, malgré la conviction de ton texte !
Tu peux lire avec la main devant les yeux sinon… 🙂
Alors comme cela on aime à ce faire peur.
Et en plus il faut y allait les yeux bandés.
Bon, ben je dis banquo, prêteà te suivre 😉
n’oublie pas la lumière! 🙂
rien ne me fais peur. Une tête brulée…
Voilà un livre qui fait de l’effet !
C’est peu de le dire. ..J’en ai réellement fait des cauchemars 🙂
toi t’as passé une bonne nuit on dirait ;-). Bon faut te reposer maintenant hein, va lire un Oui-Oui.
Effectivement, dans le genre, c’est une belle réussite que ce bouquin !
j’ai adoré avoir peur! 🙂