Coups de coeur

Marcus Malte, Garden of love ♥

garden-of-loveMarcus Malte est un poète du noir. Sa plume est légère et douce comme une brise, lourde et violente comme une tempête. Sa poésie s’échappe de chaque mots, une fine brume les enveloppe et ils s’envolent, emportés malgré eux, comme des aigrettes poussées par le souffle de l’auteur.

Elle prête aux rêves et aux cauchemars, prend le pire pour en tirer le beau et laisse chaos le pauvre lecteur qui aura eu l’audace de faire sien ce roman étrange.

Ce récit schizophrène et sa construction mettent à mal, bousculent, déstabilisent…Les questions fleurissent et les réponses éclosent. On ne sait qui est qui, ni qui écrit encore moins qui détient la vérité. Perdu dans un dédale fou, le vrai et le faux se mélangent puis s’imbriquent. Du grand art.

Roman sur les regrets et les remords, sur la culpabilité , sur l’expiation et le châtiment… « Garden of love » propage la prose et cultive le goût des belles phrases. L’héritage laissé par Marcus Malte est un hymne à l’amour et à la vie. Le legs de la résilience et de l’acceptation de la perte est si marquant qu’il insuffle force et courage, montre le chemin qui mène vers le deuil.

« Alors je me tournai vers le jardin de l’amour

Qui portait tant de fleurs exquises

Et je vis qu’il était rempli de tombes »

Inspiré par un poème de William Blake, j’y ai trouvé comme un fantôme du Grand Meaulnes,comme un hommage à la fascination et à l’envoûtement. Impression subjective, peut-être…Néanmoins, il était là, sorte de gardien d’un jardin et d’un château révolus.

Mimétisme absolu d’un auteur doté de tant de talent, sa prose m’étreint et abuse de ma verve mais en serait-il autrement que mon âme n’aurait pas été effleurée par ce roman. Ce fut le cas et comme j’ai aimé cette étreinte.

 

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Humeur musicale

Ce fut une évidence. J’ai un amour profond pour la musique d’Anathéma. Ariel est le titre de cette chanson magnifique et le prénom d’un des personnages du roman

4ème de couv’Marcus Malte

Troublant, diabolique même, ce manuscrit qu’Alexandre Astrid reçoit par la poste. Le titre : Garden of love. L’auteur : anonyme. Une provocation pour ce flic sur la touche, à la dérive, mais pas idiot pour autant. Loin de là. Il comprend vite qu’il s’agit de sa propre vie. Dévoyée. Dévoilée. Détruite. Voilà soudain Astrid renvoyé à ses plus douloureux et violents vertiges. Car l’auteur du texte brouille les pistes. Avec tant de perversion que s’ouvre un subtil jeu de manipulations, de peurs et de pleurs. Comme dans un impitoyable palais des glaces où s’affronteraient passé et présent, raison et folie, Garden of love est un roman palpitant, virtuose, peuplé de voix intimes qui susurrent à l’oreille confidences et mensonges, tentations et remords. Et tendent un redoutable piège. Avec un fier aplomb.

 

 

 

 

 

 

     

31 réponses »

  1. Tu as raison ma belle, la prose teintée de poésie de Marcus Malte est toujours pourvoyeuse d’émotions mais provoque aussi la réflexion.
    Un auteur qui personnellement m’impressionne énormément 🙂
    Merci pour cette fabuleuse chronique 😀

  2. Domi m’a fait tellement peur avec Les Harmoniques que je l’ai acheté de peur de terminer au coin, privée de dessert ! Bon, faut pas ébruiter que je n’ai pas encore eu le temps de l’ouvrir… Yvan, tu dis rien, hein !!

  3. Ohhhhhhhhhhhh mes yeux s’allument! Je le veux! Je veux découvrir cet auteur, ce génie!!!!;)
    Merci encore de tes beaux mots sur ce roman!!!;)

  4. je te conseille de lire  » les canisses » c’est un très court roman, une novella comme on dit, et c’est monstrueusement génial !! Tous ses bouquins sont a lire , mais ce petit livre m’a vraiment énormément plu ! Bisou

  5. ce mec est un génie de l’écriture, ce mec a un talent fou malheureusement bien trop méconnu. Tu le sais, là tu me fais très très plaisir 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...