Je rêve souvent d’un endroit extraordinaire…
Dans ce rêve, il y a une charmante petite ville couleur pastel en bordure de mer. Il y a des falaises sur lesquelles viennent se briser les vagues. Il y a des mouettes qui poussent des cris et qui s’envolent à tire d’ailes, se laissant porter par le vent. Il y a un marché, tous les dimanches, où les notables côtoient les ouvriers, tous enrobés des mêmes odeurs et des mêmes couleurs.
Il y a ces gens qui vivent paisiblement : ce cafetier, affublé de son tablier de sapeur et qui salue les passants ; ce facteur, juché sur sa bicyclette et dont personne ne craint la venue. Les anciens jouent aux cartes sur les terrasses et les amoureux s’embrassent sur la plage, le soir venu.
Ici, tout le monde se connaît. L’argent n’est un problème pour personne. L’usine de la ville assure le plein emploi et fait vivre la ville entière. Les salaires sont confortables, les employés aiment leur travail, le patron est reconnaissant.
Et le rêve devient cauchemar…
L’usine est rachetée par un fond de pension, la fabrication est délocalisée à l’autre bout du monde, dans un pays que personne ne verra sans doute jamais. La direction divise pour mieux régner et joue avec ses employés comme des dieux jouant aux marionnettistes. La rentabilité prend le pas sur l’humain.
Dans les rues, les villageois ne sourient plus. Ils marchent, têtes baissées et attendent le prochain plan social qui bouleversera leur vie. Les jeunes partent vers un monde meilleur et n’espèrent plus la vie de leurs aînés. Le facteur n’apporte que des mises en demeure, l’amertume pesant lourd dans ses sacoches.
Et puis Hervé Commère écrit son livre…
Il prend ce rêve au bout de sa plume ; parle de mondialisation, de profit et de productivité ; dénonce plans sociaux et méthodes coercitives mais raconte la solidarité et le combat aussi.
Il crée des personnages extraordinaires dont les destins vont se croiser, puis se rejoindre. Il les façonne tel un sculpteur, utilisant l’humanité pour glaise. Ils les crée à notre image : fragiles et forts à la fois, honnêtes ou égoïstes, fiers ou mesquins, humains tout simplement…
Il raconte une histoire tristement ordinaire, d’un Eldorado bouffé par le capitalisme mais il donne de l’espoir. Il envoie de l’amour là où on ne l’attend pas. Il rend les choses belles et fait réfléchir au sens de la vie et aux choix que nous faisons.
Les romans d’Hervé Commère ont une force hors du commun. Ils sont à la fois simples et complexes et ils reprennent, l’espace d’une histoire, ce que le désabusement nous a volé. Il rend compte de l’importance de notre vie et de la réalisation de nos rêves, il donne envie d’aboutissement et de recommencement. Il fait sourire après un cauchemar et fait croire que tout est possible.
Il dit tout simplement que la vie, c’est devant…
Humeur musicale
Cette chanson de Linkin Park parle des choix qui nous sont imposés et de ceux que nous aimerions faire. Un bon parallèle au roman .
4ème de couv’
Ce qu’il nous faudrait, c’est un mort. « » I will survive « . C’était le dimanche 12 juillet 1998. À quel prix ? Ça, la chanson ne le dit pas. Cette nuit-là, trois

Hervé Commère à Lamballe en 2012
garçons pleins d’avenir ont renversé une femme, une étudiante s’est fait violer, un jeune flic a croisé son âme s?ur et un bébé est né. Près de vingt ans plus tard, voilà que tous se trouvent concernés par la même cause. On est à Vrainville, en Normandie. L’usine centenaire Cybelle va fermer ses portes. Le temps est venu du rachat par un fonds d’investissement. Cybelle, c’est l’emploi de la quasi-totalité des femmes du village depuis trois générations, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une réussite et surtout, une famille. Mais le temps béni de Gaston est révolu, ce fondateur aux idées larges et au c?ur vaste dont les héritiers vont faire une ruine. Parmi ces héritiers, Vincent, l’un des trois garçons pleins d’avenir. Il a la main sur la destinée de quelques centaines de salariés. Mais il n’a pas la main sur tout, notamment sur ce secret étouffé dans un accord financier vingt ans plus tôt par son père et le maire de Vrainville, père du 2e larron présent la nuit du 12 juillet dans la voiture meurtrière. Le 3e gars, Maxime, n’a la main sur rien, personne n’a payé pour lui et surtout il n’a pas oublié. C’est l’un des seuls hommes employés par Cybelle et un délégué syndical plutôt actif. Côté ouvrier, on connaît déjà le prix de la revente de Cybelle. Ca signifie plus que la fin d’une belle histoire entrepreneuriale : la mise au ban, la galère et l’oubli. Alors c’est décidé, ils n’ont plus le choix : puisque personne ne parle d’eux, ce qu’il leur faut, c’est un mort.
Catégories :Commère Hervé, Coups de coeur
Pas encore lu, mais sur ma pile !! J’attends aussi la prochaine chronique, celle qui en « l’élu » du moment… j’ai reconnu la mèche… celle qu’avait l’ancien directeur du premier employeur de Bxl.
haha! je l’ai presque terminé. C’est à prendre au 200 eme degré 🙂
fichtre ! quelle belle chronique viens tu de nous écrire là ! si avec ca tu ne convaincs pas le plus réticent des lecteurs alors je veux bien me faire majorette façon Balasko dans nuit d’invresse !!! j’en profite pour te faire un bisou ! ( Au fait, seras tu à Quais du polar cette année?)
Merci mon ptit loup 🙂
Ne me retourne pas le couteau dans la plaie. … je ne peux malheureusement pas y aller 😦 😦
L’année prochaine j’espère. ..
Des bisous aussi ! 🙂
J’adore la façon dont tu t’imprègnes du roman pour nous restituer par tes mot son ambiance.
J’ai comme toi adoré ce roman que j’ai failli pas lire car l’auteur m’avais déjà convaincu avec ses 3 précédents polars.
Et puis et passer Yvan puis Anne Ju.
Et puis j’ai succombé et j’ai adoré.
Merci pour tes mots, tu le défends très bien et c’est tant mieux car c’est un merveilleux roman profond et humain.
Un coup de coeur chez moi aussi !
j’avais adoré Imagine le reste qui avait été un coup de cœur aussi. Je suis d’accord avec toi, c’est profondément humain et il est facile de se projeter dans les romans de Commère.
Tout pareil ; je pense ma Nath ! -)
Ravie que tu aies aussi succombé !
j’en étais certaine. J’avais déjà adoré Imagine le reste
Un auteur que je n’ai encore jamais lu et apparemment c’est une grave erreur…!!! J’ai acheté celui-ci donc je m’en fais une joie.
ça me ferait plaisir que tu me fasses un retour quand tu l’auras terminé 🙂
Pas de souci, ce sera fait !
Et bien s’il dit tout ça cet auteur je vais me jeter dessus!!!!!
Tu as fait une chronique sensass’ (encore une fois, quoi!) je le mets direct dans ma wish!!!!!Et comme j’ai son premier qui m’attends dans ma PAL, je vais le mettre en tête de liste!!!
tu as Imagine le reste ??
Oui, le papa noël a bien bossé cette année, même s’il a oublié de me filer du temps!!!!!
tu vas l’adorer !!!
Je l’espère!!!!Et si toi qui le dit, j’en suis persuadée!!!!!;)
après, je peux me tromper hein 😉
J’ai adoré, un roman à suspense très plaisant !
Encore une magnifique chronique. Tiens je vais l’emporter aussi pour le week-end de Pâques celui la looool
prends une valise plus grande 😉
Hihihi
c’est exactement ça… que de beaux mots pour ce magnifique et inoubliable roman. Commère est unique !
j’ai pris un tel plaisir. Chacun de ses romans est un régal