Depuis « Les fourmis », j’ai lu tout ce qu’a écrit Bernard Werber et je me demande encore si cet homme finira un jour, par avoir exploré tous les sujets possibles et imaginables. Des insectes à la mort, de nos origines à l’espace, de la théologie au sommeil…Bernard Werber dissèque l’infiniment grand comme l’infiniment petit et ses romans sont une source de connaissances qu’il serait dommage de négliger. Mais…
Dans un roman, le fond est tout aussi important que la forme. Cependant, une mauvaise histoire écrite avec talent vaut mieux qu’un sujet passionnant raconté sans style… J’ai beau avoir toujours aimé ( avec des avis nuancés) le monde onirique de l’auteur, il semblerait que son ton sans passion et ses personnages sans âmes prennent de plus en plus le pas sur le sujet principal.
Tout paraît simple dans un roman de Werber, voire simpliste. Le mot est péjoratif, certes, mais la maturité et la passion que j’avais trouvées dans ses premiers romans semble se contracter au lieu de s’épanouir. Les descriptions sont cliniques et minimalistes, certains dialogues ou personnages sont à la frontière de la caricature. Chez Werber, on ne fait pas l’amour, on échange ses fluides vitaux…tout cela n’est que sémantique mais j’en reviens à la forme, dont acte !
Le plaisir de la découverte est toujours là mais il est possible que mes goûts de lectrice deviennent plus exigeants, plus élitistes. Il est même probable que mon sens critique prenne de l’ampleur. Mais…
Certains passages ou clins d’œil sont savoureux comme cet hommage à Franck Thilliez, transformé pour l’occasion, en détective privé affublé d’une crinière rousse et d’un accent du nord ou encore ce fameux prix littéraire de 1500 pages rebaptisé pour l’occasion « Nombril » et utilisé par le personnage principal comme livre ennuyeux et parfait pour s’endormir. Werber arrose l’arroseur Moix qui l’avait épinglé dans une critique vitriolée. De bonne guerre et il faut le reconnaître, plein d’élégance.
Passé les mauvaises impressions et les lieux communs et écartée cette forme qui m’importe tant, il est important de souligner que Werber dénonce aussi la déforestation, l’influence des médias, les lobbies pharmaceutiques… Il développe d’ailleurs une théorie très intéressante et plutôt intelligente sur le rapport de la presse au stress de l’homme moderne.
En conclusion, un roman de Werber s’aborde sans passion mais avec curiosité. La vulgarisation scientifique dont il a fait son credo est à prendre quelques degrés au dessus de zéro, sans chercher une éventuelle profondeur. Lucidité, distraction et humour suffiront amplement.
Humeur musicale
Deep Purple est cité dans le roman. J’ai choisi ce morceau envoutant.
4ème de couv’
A 28 ans, Jacques Klein rencontre dans son sommeil l’homme qu’il sera 20 ans plus tard grâce à une machine permettant le voyage dans le temps via les rêves inventée par le Jacques de 48 ans. Celui-ci le guide pour retrouver sa mère disparue en Malaisie. Arrivé chez les Senoi, un peuple qui maîtrise le rêve lucide, il tente d’apprendre à atteindre le sixième sommeil, le stade de tous les possibles.
Albin Michel, Octobre 2015
Catégories :Werber Bernard
Comme toi j’ai adoré « les fourmis » ainsi que « les thanatonautes » mais après j’ai un peu perdu le fil, mais j’ai toujours l’impression d’apprendre des choses en lisant ses romans. Du coup, je tenterai celui-ci à l’occasion.
oui je suis d’accord! Et tout est vrai! C’est ce que j’aime aussi
C’est bizarre mais les livres de Werber ne m’ont jamais attiré…
Il faudra quand même qu’un jour je lise les fourmis 🙂
j’ai adoré Les fourmis. C’est un livre unique. Les Thanatonautes est vachement bien aussi. Après ça s’est gâté 😦 Bon j’exagère il y en a eu des chouettes mais à mon sens, il n’égalera jamais ses premiers romans
C’est bien noté alors 😉
Oh bah zut, Yvan m’avait convaincue… Bon… j’attendrai qu’il soit à la médiathèque alors…
c’est le monde à l’envers… habituellement j’aime plus Werber que Yvan. Et voilà que c’est l’inverse 🙂
Ceci dit, je ne voudrais pas que tu ne vois que le négatif dans cette chronique, il y’a de très bonnes choses dans ce roman 🙂
Je vais le tenter mais comme toi, je me lasse un peu de cet auteur!!!
il ne fera jamais rien de mieux que Les fourmis et les Thanatonautes 😦
je n’ai pas lu celui ci, ceci dit je ressens pour cet écrivain la même impression que toi, et comme toi je me lasse. Je ne retrouve plus la magie de ses premiers bouquins, c’est pour cela que j’ai fini par m’en éloigner.
mais oui, au final c’est toujours la même chose… j’ai de plus en plus de mal, surtout avec ses personnages sans charismes. Je suis nostalgique des fourmis…
Un brin plus enthousiaste que toi sur ce bouquin 😉
je crois que je me lasse en fait…
limite j’ai davantage apprécié que toi, c’est un truc de dingue :-p
mais oui c’est dingue! qui l’eut crû !!
Je vais suivre tes conseils ma chère, car très très souvent on est sur a même longueur d’onde niveau lecture!!!!;)
c’est vrai 🙂
Ahh on sent comme une déception…..Je n’ai jamais encore lu cet auteur, mai ce titre me branchait bien…..J’espere m’en faire mon avis un de ces 4′!!!
En tous cas, j’aime toujours autant ta sincérité!
merci petit elfe 🙂
Un conseil, si tu veux lire du Werber, commence par Les fourmis. Puis les Thanatonautes. Il n’a jamais rien fait de mieux 🙂