Loubry Jérôme

Jérôme Loubry, Les chiens de Détroit

 

« Le contre-exemple incarné du rêve américain »

Détroit… jadis une des villes les plus prospères des États-Unis, te voilà vouée aujourd’hui à un triste déclin. Détroit la belle, toi qui as englouti les espoirs de ses habitants comme un ogre engloutit des enfants. Détroit, cité hantée aux belles demeures en ruines abritant quelques junkies marginaux entre tes murs décrépis ayant appartenu à des familles autrefois heureuses. Détroit, tu meurs mais tu tentes de jouer les phœnix malgré ton image et ces subprimes qui t’ont vidée de ta chair.

L’échec inspire autant que la réussite et de deux concepts antinomiques, sont nés pléthore de films et de romans, prenant pour décor tes bras décharnés. « Les chiens de détroit », enfant légitime de ton histoire et de Jérôme Loubry en est un exemple réussi et prometteur dont tu n’auras pas à rougir.

Voilà un roman français, écrit loin de tes rues vides mais qui autorise son lecteur à un voyage étouffant au cœur de ta déchéance. Voilà un roman qui parle d’abandon. Abandon de soi, abandon des autres, abandon ingrat d’une cité telle que toi. Le décor se fond dans le thème et le thème se noie dans le décor.

Jérome Loubry n’invente rien. Son récit rejoint les nombreux autres ouvrages de la même veine. Les ficelles habituelles s’y retrouvent presque toutes mais elles sont utilisées à bon escient. Les personnages n’y sont ni plus ni moins tourmentés et ambigus qu’ailleurs mais sont bien travaillés et se fondent dans l’histoire sans que cette dernière les dévore. Il y’a de l’équilibre dans ce roman. Quelque chose de stable, réfléchi, assuré.

« Nous sommes tous hantés. (…) Vous comme moi. Nous sommes ces maisons aux volets violentés par le vent que les habitants de cette ville fuient. Nous sommes les couloirs silencieux et leur peinture écaillée qui chute sur les parquets défoncés. Nous sommes ces cheminées désertées de toute chaleur. Nous sommes ces pièces vides hantées par les voix du passé. (…) Les fantômes de nos espérances, de nos projets essoufflés, de nos sourires effacés, tous nous hantent. Certains plus fortement que d’autres. »

« Les chiens de Détroit » est un thriller réussi et, oserais-je dire, presque abouti pour un premier roman. L’auteur a le mérite d’avoir choisi un genre presque trop souvent utilisé et de pouvoir garder la tête haute au vu du résultat qui, dans certains cas, peut très vite tourner au roman de gare gavé de lieux communs. Sa plume est légère et semble prometteuse. Pour toutes ces raisons, il mérite une attention particulière et comblera tout amateur de bon thriller.

 

4ème de couv’

 

DÉTROIT A PERDU SES REPÈRES.
SES HABITANTS L’ABANDONNENT.
SES ENFANTS DISPARAISSENT.

2013, à Détroit. Cette ville qui a été la gloire de l’Amérique n’est plus qu’une ruine déserte, un cimetière de buildings.
Cette nuit-là, la jeune inspectrice Sarah Berkhamp mène le groupe d’intervention qui encercle une maison et donne l’assaut. Mais aucun besoin de violence, le suspect attend, assis à l’intérieur. Il a enlevé cinq enfants. Et il est sans doute le Géant de brume, le tueur insaisissable qui a laissé derrière lui sept petits corps, il y a quinze ans. Alors pourquoi supplie-t-il Sarah : « Aidez-moi… » ?
L’histoire s’ouvre donc avec l’arrestation du coupable. Et pourtant, elle ne fait que commencer. À Détroit, personne n’est innocent

 

 

35 réponses »

  1. Bon retour parmi nous miss.
    Un bouquin que j’ai en stock, yapuka trouver le temps.
    Accroche toi à ta muse, la lecture est un bon moyen d’évasion pour prendre ses distances avec le quoitidien.

  2. Oh ma douce Nath….Comme elle est belle ta chronique….
    Si jamais t’arrives à parler aux muses, essaie de leur dire de passer me voir….^^ Il semblerait qu’elles te soient de nouveau clémentes, merci pour ce joli moment, parce que tu nous a bien manqué….
    Bisous.<3

  3. Oh my god !
    Quelle chronique !
    Quelle lecture…

    A la claire fontaine
    M’en allant promener
    J’ai lu chronique si belle
    Que je l’ai relue ma belle

  4. Beau retour avec un superbe article et un lyrisme qui me donnerait presque envie de… le relire! 😉
    Il y a des hauts et des bas, il ne faut point se forcer et garder avant tout le plaisir! Je me permets des bizzzous! :p 😉

  5. hé bé quel article encore une fois !!! pfiou …c’est rigolo car j’ai mis le mien sur ce roman en cours de semaine …L’effet festival sans nom 😉 Big bisous ma belle

A vot' bon coeur m'sieurs dames...

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