Zeimet Nicolas

Nicolas Zeimet, Retour à Duncan’s Creek

Le temps figé de l’adolescence. Là où tout naît et tout meurt. Cette étape étrange de désinvolture, d’espérance et d’immortalité crédule. Celle qui forge de nous les adultes que nous devenons. Une autre dimension, un mode parallèle où l’on dérive parfois.

Parce que rien ne se perd et tout se transforme.

Où es-tu adolescence ? Toi qui me rendais si étrangère au monde qui m’entourait. Où es ton printemps quand maintenant me frôle l’automne de la vie et que je me souviens…Où es-tu, sale garce insouciante et maladroite qui ne faisait de moi qu’un être empli de doutes et de légèreté. Te souviens-tu de mes maux et de mes pleurs ? Te rappelles-tu de mes espoirs et de mes douleurs ? M’as-tu consolée les soirs de détresse ? M’as-tu encouragée quand je me morfondais?

Tu me poussais à être différente alors que j’aurais tant souhaité être semblable. Tu me voilais la réalité et m’emportais dans des rêves chimériques. Tu me rendais mélancolique et solitaire quand je voulais juste être estimée.

Je te retrouve parfois. Dans mes folies et mes peurs. Dans mes passions et mes ardeurs. Je te retrouve, attachée à moi comme une ombre persistante, un semblant de moi qui, d’ordinaire, n’existe plus, et pourtant…

Tu te rappelles à mon souvenir lorsque mon esprit se plonge avidement dans un roman et je t’ai retrouvée, coincée comme une feuille d’arbre sèche et jaunie par le temps, entre les pages de celui-ci. Tu as fait rejaillir mes premiers émois de lectrice lorsque je découvrais Stephen King pour la première fois. J’ai recouvré ces émotions que j’aimais tant à la lecture de «Ça » ou de « Stand by me » et les rêves et cauchemars qui en sont nés.

Presque un rite initiatique forcé. Un passage obligé et trop brutal vers un monde d’adulte où innocence et candeur se sont perdues irrémédiablement. Là où tout bascule, vers le bon ou le mauvais. Là où tout est exacerbé, où les émotions se mêlent: l’amour comme la haine, la loyauté comme la trahison.

Sombre mais lumineux. Violent mais nonchalant. Force et faiblesse… « Retour à Duncan’s Creek » est le reflet exacte et précis des paradoxes humains, qu’ils soient innés ou acquis et Nicolas Zeimet, signe une (presque) suite de « Seuls les vautours » avec une musique de fond empreinte de mélancolie.

On se souvient des bons romans comme on se rappelle des instants heureux ou malheureux de notre enfance. Ils marquent et persistent, nous accompagnant même parfois au fil des pérégrinations de nos vies. Celui-ci, sans conteste, se rappellera à ma mémoire par la nostalgie qu’il distille. Il est responsable de ce texte dégoulinant d’introspection et coupable d’être bon au point de provoquer le courroux de ma plume parfois trop personnelle, mais qu’importe car l’essentiel n’est pas là…

Il est dans le désir de lire ce roman après avoir eu le courage d’arriver jusque-là…

Remerciements: Les Editions Jigal et Jimmy Gallier

4ème de couv’

 

 

Après un appel de Sam Baldwin, son amie d’enfance, Jake Dickinson se voit contraint de retourner à Duncan’s Creek, le petit village de l’Utah où ils ont grandi. 

C’est là que vit Ben McCombs, leur vieux copain qu’ils n’ont pas revu depuis plus de vingt ans. Les trois adolescents, alors unis par une amitié indéfectible, se sont séparés dans des circonstances dramatiques au début des années quatre-vingt-dix.

Depuis, ils ont enterré le passé et tenté de se reconstruire. Mais de Los Angeles aux montagnes de l’Utah, à travers les étendues brûlantes de l’Ouest américain, leurs retrouvailles risquent de faire basculer l’équilibre fragile de leurs vies.

Ce voyage fera ressurgir les haines et les unions sacrées, et les amènera à jeter une lumière nouvelle sur le terrible secret qui les lie. Ils n’auront alors plus d’autre choix que de déterrer les vieux cadavres, quitte à renouer avec la part d’ombre qui les habite… et à se confronter à leurs propres démons.

14 réponses »

  1. ah te revoilà
    toi et ta plume qui me manquait tant
    j’ai adoré le premier,
    celui ci me rappelle un autre que j’ai lu ???
    ne serais ce pas le mème??
    je ne sais plus, moi aussi je déconnecte.
    me l’aurais tu prêté ??
    ta chronique est superbe, oui où es tu adolescence désinvolte…. où tout ou presque nous faisait rêver…
    a bientôt

  2. Comme d’habitude, ta chronique est très belle…Comme d’habitude je veux lire ce roman après avoir lu tes mots….
    Comme d’habitude, je te souhaite une belle journée ma toute douce….<3

A vot' bon coeur m'sieurs dames...

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