L’humour serait-il l’arme ultime contre l’obscurantisme ?
Nul doute que le roman de Romain Puertolas, aussi farfelu soit-il, soulève là une question essentielle… Comment combattre une pieuvre dont les bras coupés repoussent inlassablement en se multipliant ?
La réponse ne nous appartient malheureusement pas et le combat se situe à l’intérieur de sphères politiques qui dépassent notre entendement. Nos si petites vies ne nous permettent que réflexions ou débats. Nos armes ne sont que quelques crayons bien taillés et j’ose le dire : le crayon de Romain Puertolas, lui, est taillé pour vaincre. Ce qui n’était pas le cas de celui de Napoléon parait-il, mais ceci est un autre débat qui ouvre certaines réflexions sur le pouvoir compensatoire…mais là, je m’égare !
Ho, bien sûr, il n’est pas là question de remporter la campagne de Russie, les batailles d’Austerlitz ou de Waterloo, encore moins la guerre contre Daesh . Ne soyons pas trop exigeants et contentons-nous de cette petite bataille de quelques centaines de pages qui, sans armes et sans une goutte de sang versée (ou presque, les effets spéciaux au Ketchup sont bluffants !) ,sans autre prétention que celle de faire rire et prôner la tolérance (ou presque, un terroriste reste un terroriste, faut pas déconner non plus !), réussit à rendre le sourire, voire le rire. En cela, c’est une très belle réussite.
Il faut dire que les personnages de Puertolas ont l’art de redonner (un peu seulement et un court laps de temps, faudrait pas être trop naïf non plus!) confiance en l’Homme. Totalement improbables, ils sortent de l’imagination sans limites d’un Puertolas complètement déjanté, un doux dingue qui voudrait voir le monde à travers un prisme de bons sentiments. Ils sont tels des enfants, pleins de cette innocence qui les rend attachants (enfin pour certains hein, n’oublions pas ceux qui hurlent dans les files d’attente des caisses de supermarché!)
Mais les romans de Romain sont plus profonds qu’il n’y paraît et sous couvert de l’humour, de la légèreté et du burlesque, il réussit à passer quelques messages de tolérance. Ho, rien de neuf sous le soleil syrien, rien que nous ne sachions déjà… c’est la manière de le dire qui est différente. Le rire contre les kalach ou Napoléon contre les djihadistes… Une idée brillante qui n’exclut pas quelques passages très émouvants. Sous son nez rouge et ses chaussures pointure 72, le clown est intelligent et conscient de l’état de notre monde.(Mais complètement barré tout de même, n’oublions pas que ce garçon écrit sur ses chemises!)
Utopique, certes… Naïf, oui bien sûr…Mais il se pourrait que Romain Puertolas ait trouvé la solution pour combattre l’islamisme radical et à bien y réfléchir, on aurait quand même pu y penser avant!
Humeur musicale
Merci à mon ami Yvan qui m’a soufflé ce titre !
4ème de couv’
La folle histoire d’une lutte sans mort de Napoléon Bonaparte, revenu aux affaires pour sauver le monde contre les djihadistes : l’imagination au pouvoir. De nos jours, un chalutier norvégien de Findus repêche, dans ses filets, Napoléon Bonaparte et son cheval Le Vizir, maintenus en parfait état de conservation grâce aux eaux glaciales de la mer du Nord. Le retour du premier Empereur de France coïncide avec la vague d’attentats djihadistes qui assaille le pays depuis quelques mois. Promu, par une secrète confrérie corse, à une retraite au soleil, Napoléon, boosté au Coca-Cola Light pour apaiser ses aigreurs d’estomac, et en escale à Paris, ne peut rester indifférent au sort de son peuple. Il décide alors de se lancer dans une guerre contre les fanatiques islamistes. Evincé par le gouvernement de Hollande, il devra se constituer une nouvelle Grande Armée qui s’avèrera être bien loin de celle qu’il imaginait.
Catégories :Puertolas Romain
J’ai bien aimé les 2 premiers, il faudrait que je trouve le temps de me pencher sur celui-ci. Un p’tit break qui serait bienvenu au vu de mes dernières lectures… éprouvantes !!! Mais c’est tellement bon.
Ho que oui ! 🙂
Pas ma came sur le papier le Romain mais faudrait quand même que j’en essaie un pour être sur hihi 😝
C’est tellement rafraîchissant. .. 🙂
Oui ça a vraiment l’air 😊
J’ai du mal de mon côté avec le farfelu , un jour peut-être 😉
c’est vraiment une bouffée d’oxygene
Oui je n’en doute pas 😉 son premier m’avait bien plu 😘
ha ben tu vois! 🙂
Celui ci est mieux, j’ai été plus réservée sur Le fakir
J’ai toujours considéré Napo comme un tyran, un dictateur et un assassin de masse, c’est grave pour la lecture de ce roman, Nath ???
Pas vraiment. 🙂
C’est si farfelu que tu oublierais vite la réalité !
Alors c’est bon ! 😉
Ah , ces clowns tristes et talentueux , sans doute sont-ils trop lucides au milieu de la sinistrose ambiante! Toujours aussi magnifique , ce blog!
Tes petits mots me touchent autant à chaque fois Jean-Michel. 🙂
Puertolas est un clown triste et talentueux ( comme tous les clowns!) mais d’autant plus nécessaire dans la sinistrose actuelle! Toujours aussi magnifique ce blog!
Voilà un auteur qu’il faudrait que je découvres!!!;) En plus quand le moral est aussi bas, ça devrait le faire, cette touche d’humour….;)
Tu adorerais ! ! C’est loufoque et ça fait du bien !!
Sujet tellement difficile, de plus en plus avec ce qui se passe en ce moment…
Mais oui, ce livre est une bouffée d’air frais dans cette pesanteur ambiante et pour ça Puértolas a effectivement un talent fou.
Ça m’a fait un bien fou ce bouquin