Tu es dubitative devant ta bibliothèque et ton regard est attiré par ce tout petit roman, cette novella perdue parmi les pavés de 500 pages que tu n’as pas la force de soulever.
Tu le prends délicatement dans ta main et tu sais que cet auteur québécois à souvent réussi à te surprendre et qu’il est capable de se renouveler malgré ses sujets sombres, parfois même ultra-violents.
Tu sais, pour en avoir entendu parler, que celui-là est un véritable exercice de style et tu es pressée de découvrir une nouvelle facette du talent de Patrick Senécal.
Alors tu commences à le lire… et tu ne peux plus t’arrêter car aucun point ne vient freiner ce texte. Aucune ponctuation, si ce n’est quelques virgules, ne te permet de reprendre ton souffle. Presque une noyade, une lente descente dans des abîmes noirs et désespérés, dans la déchéance d’un homme qui avait tout et qui n’a plus rien, dans l’incommensurable tristesse que tu finis par faire tienne tant elle est prégnante, dans l’incompréhension d’un être face à l’intolérable.
Tu es à bout de souffle. Pas même un point final ne vient clore ce récit et tu sentirais presque les effluves de crasse et de démence qui le cerne. Tu réalises que Senécal a réussi un double exploit en écrivant une seule et même phrase, sans pour autant lasser et en utilisant la deuxième personne, exercice périlleux qui rend le récit plus inquiétant encore.
Tu le reposes sur ta table de nuit et tu réfléchis à ta vie. A ce qu’elle a de beau, à ceux que tu as perdus, mais aussi à l’amour et à l’amitié, à ce qui la rend si valable d’être vécue et tu réalises que d’autres n’ont pas cette compréhension et qu’il est parfois si simple d’en rejeter la faute sur autre que soi. Et tu t’endors en paix, contre les regrets.
Humeur musicale
Un clip parfait pour cette histoire et un de mes groupes préférés.
4ème de couv’
Que se passe-t-il dans la tête dun homme lorsquil perd, tout dun coup, toutes ses raisons de vivre ? Quand tout ce quil a construit seffondre ? Que se passe-t-il quand on ne comprend pas pourquoi le sort sacharne sur nous ? Quest-ce qui nous retient, maintenant que tout est fini, quon na plus rien, de ne pas devenir monstrueux ?
Sur quoi construit-on sa vie lorsque plus aucune morale ne trouve prise sur nous ? Ta maison devient trop grande, tes amis commencent à ténerver, tu disparais, tu te caches, tu coupes les ponts avec ta réalité, tu nas même plus envie de voir ta propre famille.
Tu ne cherches aucune aide, tu ne cherches personne. Tu ne veux plus rien. Tu as des idées noires, très noires. Et tu te mets à chercher un responsable. Et finalement, tu le trouves
Mais tu ne peux rien contre Lui. Patrick Senécal nous livre ici un roman fulgurant, un Coup de tête au sens le plus strict du terme !
Editions Coups de tête, 2010
Catégories :Senécal Patrick
Tu sais parler au coeur, toi, tu sais dés le matin nous mettre de bonne humeur et nous rendre la vie plus légère, tu as ce don précieux de passeuse d’émotion et forcément on ne peux que t’en remercier miss, Nath.
Tu vois c’est Foumette qui m’a fait découvrir cet auteur, mais c’est toi qui me donne la foi de le relire.
Comment tu fais pour tirer la substance moêlle des titres que tu lis et de nousles restituer de telle façon..
Merci dame Nath pour vos superbes chroniques.
Et moi je m’en vais relire ce petit livre noir que tu as su rendre lumineux.
Ce que tu me dis me touche beaucoup ma ptite Geneviève. Je mets beaucoup de moi dans mes chroniques, parfois même un peu trop je trouve…. mais je ne sais pas faire autrement. 🙂
Surtout ne change rien. Elle sont parfaite ses chroniques. Tel un caméléon, tu empreinte au style de l’auteur pour nous le faire découvrir. Et c’est justement parce que tu y met de toi qu’elle sont aussi pertinente. Encore Merci Miss 🙂
une pépite que ce bouquin, un roman génial , court, mais génial !
Oui court mais ses 100 pages se suffisent à elle même!
Bon, on va le chercher !
il doit bien être cachée dans ta pal non ? 😉
Même pas ! Faut que je fouille les magasins ! 😉
t’es en galère alors. je ne l’ai trouvé que sur internet
merde !
Waouhhhhh waouhhhhhh youpieeeeeee yeeeees!!!!!!!
Si ça c’est pas des onomatopées de joie. .. 😉
J’aimerai bien le découvrir celui ci!!!!Je pense que ça doit remettre bien des idées en place!!!!!;)
Je ne connais pas encore cet auteur, mais je me note de faire sa connaissance en 2015!!!!!;)
Merci pour ce beau partage!!!!
Moi aussi en ce moment je veux des petits livres…..;)
Ça repose entre 2 pavés. Quoique celui ci n’est en rien reposant. .. mais effectivement il a le mérite de faire relativiser
Une exellente chronique de plus, une ! Et il a l’air excellent le livre. S’il l’est autant que le morceau d’Anathema, ça promet 🙂
Tu devrais le lire, vraiment. 100 pages , ça s’intercale facilement entre 2. 🙂
Et pis Anathema. .. haaa Anathema. .. 🙂
Oui ça devrait pouvoir passer 😉
100 pages ?? On ne pourrai jamais le sortir pour des challenges se nommant « le pavé de l’été » !! 😛
non mais c’est un bon intermède 🙂
Une page de pub, presque 😉
wow, étonnante conclusion d’un livre qui pourtant ne parle pas de paix. Une des lectures les plus noires que j’ai pu faire et une des plus marquante. je vois avec contentement, qu’il en est de même pour toi 😉
c’est mon côté optimiste 😉