4ème de couv’
Entre 1890 et 1930, le divertissement était l’apanage des hommes de scène, des gens du cirque et des prestidigitateurs qui ravissaient les foules, captivées par les prouesses d’agilité, d’imagination et de courage de ces amuseurs professionnels. Glen David Gold nous entraîne sur les traces de Charles Carter, dit « Carter le Grand », l’un des illusionnistes les plus réputés de l’âge d’or de la prestidigitation. Si le héros du roman a bel et bien existé, le récit est une œuvre de fiction, qui joue avec l’histoire comme Carter avec ses artifices et nous grise de mystifications et de rebondissements. Le rideau se lève à San Francisco, où Carter bénéficie de l’aimable concours du président des États-Unis, Warren Harding, pour un numéro exceptionnel qui terrorise le public. Comble de malchance, deux heures plus tard Harding trépasse mystérieusement dans sa chambre d’hôtel. Plutôt que de risquer le lynchage, le magicien prend la fuite et laisse les agents perplexes : comment venir à bout d’une enquête quand on a face à soi un génie du trompe-l’œil.
Mon avis
Que dire d’un roman totalement inclassable ? Comment parler d’une histoire magique ? De l’empathie extraordinaire de Carter Le Grand, personnage pétri de bonté et conscient du destin de son art ? Comment décrire toutes ces aventures, tous ces rôles secondaires si nombreux et si riches ?
Tristesse et joie, larmes et rires se superposent, s’entremêlent, se chevauchent jusqu’à rejoindre la complexité de ce roman, car l’auteur s’en donne à cœur joie pour malmener notre système endocrinien et pour multiplier nos émotions. Elles disparaissent et réapparaissent sous les coups de baguette magique de Glen David Gold. Elles sont coupées en deux à coup de scie, s’envolent en confettis, pour finir en feu d’artifice !
Le tour de force de l’auteur, c’est de réussir à plonger son lecteur dans une époque révolue mais qui contribue à faire fonctionner cette magie. L’aube du 20ème siècle et ses inventions extraordinaires faisaient figures de sorcellerie pour certains et dans ce décor sépia, il est aisé de croire en l’illusionnisme, plus simple d’imaginer la vraie magie plutôt qu’une banale illusion d’optique, quand bien même les coulisses du spectacle de Carter n’aient aucun secret pour le lecteur, à mon grand regret parfois…
Un récit d’une richesse telle qu’il est impossible d’en résumer, en quelques phrases, toutes les références et les allusions qui le nourrissent. Tantôt triste, dramatique, haletant et drôle ( le mode d’emploi du vibromasseur du 19ème siècle est tout bonnement savoureux! ).
La magie est dans chaque page de ce roman. Dans les tours de passe-passe de Carter, dans les merveilles naissantes des cerveaux des inventeurs, dans l’amour et dans l’espoir. Ce roman est un hymne à l’amour de la vie et rien n’égale la dernière et magnifique phrase de l’auteur dans ses remerciements :
« Emparons-nous de ce monde cruel et transformons-le en un vaste terrain de jeux «
Humeur musicale
Après une réflexion de plus d’une heure, quelques recherches pour trouver un morceau en rapport avec la magie et…aucun résultat satisfaisant, la lumière m’est venue: ACDC bien sûr! Hells bells !
Catégories :Gold Glen David
Faut absolument que je le découvre celui ci!!!!;)
ça c’est du lourd! tu ne le regretteras pas 🙂
Bon, ben…Rien à rajouter. La magie de ta chronique opère à merveille. Toi aussi tu est une prestidigitatrice des mots et des émotions 🙂
Merci Geneviève, tu l’as lu ?
Waouhhh…quelle chronique de feu!!! Yvan m’oblige…toi aussi…du coup..comme je suis une Foumette obéissante…je vas le lire puisque je l’ai!!!!
tu es une brave petite Foumette 🙂 tiens voilà un bonbon !
wooooo merci !!!!
Tu ne seras pas étonnée que je te dise que tu fais un heureux 😉
J’en ai presque les larmes aux yeux, tant ton avis transpire d’émotions, à l’image de ce roman si étonnant.
Je suis heureux de te voir partager les mêmes émotions fortes que moi concernant ce roman
Ho que c’est gentil! Je suis heureuse que mes mots refletent mon ressenti !
C’est à toi que je le dois 😉
tu as rarement lu un tel pavé aussi vite tout en bossant 😉
je t’avais dit que je te surprendrai! Je suis allée me coucher plus tôt tous les soirs, pressée de le retrouver ( mon livre …) lol