Thilliez Franck

Franck Thilliez, Rever

51dLjnKP8XL._SX210_Le drap enroulé autour de ma tête, ne laissant apparaître que le bout de mon nez pour me permettre de respirer. Les couvertures et l’édredon si lourds qu’ils me donnaient un semblant de protection contre l’obscurité et les choses inconnues et innommables qui pouvaient s’y cacher. Le corps en alerte, droite comme I. Les sens affûtés et l’oreille aux aguets , écoutant ces bruits nocturnes qui donnent vie à une vieille maison la nuit et qui transformait de simples rongeurs courant dans les combles en spectres pressés de me hanter et où quelques poutres dont le bois gémissait ne pouvaient être qu’une âme perdue entre deux mondes tendant des bras décharnés et suppliants vers une petite fille terrorisée.

Toute mon enfance et même au delà, l’obscurité m’effrayait pour ce qu’elle avait de plus impénétrable. Mon imagination fertile et mes lectures l’enrichissaient de créatures monstrueuses ou hybrides, les histoires de croque-mitaines de ma mère leur donnaient corps.

Franck Thilliez a réveillé tous ces souvenirs en moi, il m’a rappelé mes angoisses d’enfant et mes peurs irrationnelles. Il a su faire réapparaître, le temps d’un roman, ces vieilles et naïves terreurs que l’âge a eu la bonté d’effacer. Mes souvenirs d’adolescente de 14 ans ont ressurgis tel un diable sortant d’une boîte lorsque « Freddy » hantait nos nuits, en plus de hanter les salles obscures.

Hommage à ces films de terreurs qui ont su faire hurler et transpirer bon nombre d’esprits sensibles de ma génération, « Rever » est aussi diaboliquement construit. Un dédale de vérités et de rêves, où se perd le lecteur autant que les acteurs. Thilliez y mêle un brin de presque fantastique, rendant également grâce à ces écrivains de contes horrifiques qui ont pu bercer nos âges ingrats.

Grâce à ses personnages et leur psychologie fouillée et extrêmement bien travaillée, Thilliez fait de « Rever » un thriller très empathique. L’auteur a beau être coutumier de ces personnalités passionnantes et attachantes, il est toujours étonnant de constater à quel point son imagination fertile ne lui impose aucune limite.

Fantaisie supplémentaire : un chapitre manquant est à télécharger en fin de lecture grâce à un indice glissé dans le roman. Cette interactivité apporte un côté ludique et moderne à un roman déjà très addictif.

« Rever » est une parenthèse attendue dont est coutumier Franck Thilliez. On n’y retrouve aucun des personnages récurrents habituels à l’auteur mais on y redécouvre plusieurs de ses sujets favoris : la mémoire, le sommeil, la folie…Cette dernière est latente de bout en bout, menaçant le lecteur d’y sombrer lui aussi. Car Thilliez a ce talent d’embarquer totalement son fidèle lectorat, de le bercer violemment avant de l’endormir puis de contrôler ses nuits en lui procurant rêves et cauchemars.

On s’assoupit, pensant ne subir aucun contrôle et on plonge dans le monde onirique de Franck Thilliez qui restera, lui, dans notre mémoire.


 

Humeur musicale

Dreaming : Un morceau de System of a Down avec un clip parfaitement en adéquation.

 

 

4ème de couv’

« Pour la plupart des gens, le rêve s’arrête au réveil. »

Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres.
Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai.

Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur.

Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

 

34 réponses »

  1. Quitte à me faire jeter des pierres (ou des pavés ?), je ne partage pas ton avis sur ce livre.
    Oui, il est très bien écrit. Oui, il est très bien documenté sur la narcolepsie. Oui, il y a beaucoup de rebondissements.
    MAIS … une écriture addictive, une connaissance des neurosciences, une intrigue à tiroirs ne suffisent pas à me laisser un souvenir impérissable de ce thriller. Peut-être est-ce dû au sentiment que l’auteur en fait trop comme s’il voulait à tout prix correspondre à ce que ses lecteurs attendent de lui …

    Malgré cette divergence d’avis (ou grâce à ?), je vais m’abonner à ton blog car j’aime beaucoup ta plume. 🙂

    • Heureusement que nous avons des divergences d’avis entre lecteurs 🙂
      Je te rassure, je ne suis pas du genre à jeter des pierres à mes congénères pour une simple différence d’opinion 🙂 Bien au contraire !
      Merci pour l’abonnement 🙂 Comment m’as tu trouvée ?

      • Les divergences d’avis sont, à mon sens, nécessaires car ils permettent d’enrichir notre vision.

        Je suis membre de Livraddict depuis peu et c’est là que j’ai eu accès à ton blog. Je ne suis pas adepte de la blogosphère (trop difficile de séparer le bon grain de l’ivraie) habituellement.

  2. hello ma soeur,
    lu
    dévoré
    adoré
    ce livre est magique
    tu as si bien su décrire nos ressentis, les tiens , les miens, ceux d’autres je suppose,
    que je n’ose rien rajouter comme d’habitude
    nos peurs, nos craintes, sont profondes,
    a bientôt

  3. Rhooooo Systemmmmm c’est aussi pour ça que je te kiffe ma belle ❤️❤️💖
    Et si on y ajoute ta merveilleuse plume je suis raide dingue de ton âme 😃😃😃 (en tout bien tout honneur of course).
    Que j’aime ces chroniques du week-end 💖
    Bisouuuuuus 😘

  4. C’est décidé, je ne lit plus de livres. Je ne lit plus que tes chroniques. Elles sont vraiment mieux, vraiment excellentes. J’adopte ta plume, fini celle des auteurs.
    Merci ma Nath, tu es ma meilleure collaboratrice et tes avis sont juste extraordinaire.
    Quel gain de temps grâce à toi ! 🙂 😀

  5. Aaaaaaaaaaah Franck Thilliez, il m’embarque à chaque fois….Rever m’a fait rêver autant que cauchemarder également……
    Magnifique chronique ma belle……;)

  6. Pas peur du noir mais sujette au cauchemar, impatiente de le découvrir quand il rejoindra ma Pal 😉

  7. Thilliez est devenu un maître en la matière, il a un talent unique, vraiment.
    J’ai eu moins peur du noir que toi durant mon enfance (ou alors mon esprit a préféré me faire oublier ces terreurs, plutôt que de me rend fou) 😉
    Chronique une nouvelle fois magnifiquement écrite, tu es ma pause littéraire bloguesque du WE

A vot' bon coeur m'sieurs dames...