Grebe Camilla

Camilla Grebe, Le journal de ma disparition

C’est nonchalant, presque grisant d’indolence parfois.

On y entend les légers craquements des pas dans la neige, tout y est feutré et les sons sont assourdis derrière les portes closes.

De temps à autre, un bruit fait sursauter et puis on retourne dans la tiédeur ouatée des pages qui contraste avec le froid ambiant.

Le polar nordique a ce don de faire oublier pendant quelques heures, l’espace et le temps qui nous appartient. Il envoie vers un autre univers, pourtant pas si éloigné du nôtre mais où beaucoup de choses sont différentes.

Là, tout n’est que froid, calme et volupté avant que les éléments et les personnages se déchaînent.

Camilla Grebe avait déjà frappé fort avec « Un cri sous la glace » et voilà qu’elle revient avec ce roman intelligent dans lequel on tourne les pages sans trop savoir où l’on va.

Il y a quelques lenteurs bien sûr mais les habitués des auteurs nordiques n’en seront nullement perturbés. C’est le froid qui veut ça. Il ralentit tout, il donne cette impression de langueur transie qui ne quitte pas le lecteur un seul instant.

L’auteure mise sur les personnages récurrents et si l’on a lu son précédent roman, on retrouvera dans celui-ci quelque chose de familier sans pour autant qu’il y ait redondance. Tout y est parfaitement ficelé, tout y est à sa place.

Au-delà des apparences, ce roman n’est pas qu’une intrigue, aussi bonne soit-elle. Camilla Grebe met en exergue une réelle crise sociale, sur fond de xénophobie et d’incompréhension. Elle saupoudre son récit des difficultés engendrées par l’accueil des migrants dans une petite bourgade suédoise déjà bien malmenée par le chômage et l’isolement. Loin de la bien-pensance hypocrite, elle donne la parole à ses personnages et leur fait avouer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas sans pour autant oublier la bienveillance.

Au final, c’est un roman qui dénonce pour mieux accepter. Sans donner de leçon, il amène en douceur vers une meilleure acceptation, vers une empathie que certains ne peuvent ressentir si on ne leur apprend pas à s’imaginer à la place de l’Autre.

 

4ème de couv’

 

Il y a huit ans, la jeune Malin, alors adolescente, a découvert une fillette enterrée dans la forêt de Ormberg, une ville suédoise isolée. On n’a jamais pu identifier la petite victime.

Devenue une jeune flic ambitieuse, Malin est affectée auprès de Hanne, la célèbre profileuse, et de l’inspecteur Peter Lindgren, qui reprennent l’affaire. Mais Peter disparaît du jour au lendemain, et Hanne est retrouvée blessée et hagarde dans la forêt.

Le seul témoin est un adolescent qui aime errer dans les bois enneigés, la nuit. Sans le dire à personne, il récupère le journal que Hanne a laissé tomber et se met à le lire, fasciné…

Désormais seule dans son enquête, Malin est appelée sur les lieux du tout premier crime : une nouvelle victime a été découverte. Et si tous ces faits étaient tragiquement liés ?

De sa plume fluide et au gré de rebondissements imprévisibles, Camilla Grebe nous offre un nouvel opus étourdissant où les secrets enfouis et les différentes intrigues s’entrelacent magistralement. Une lecture à couper le souffle.

3 réponses »

  1. « Un cri sous la glace » avait du bon, mais quelques petites choses m’avaient déplus, notamment dans le personnage d’Emma, que j’avais trouvé bête et manipulable au possible. Je n’avais donc pas retenu le suivant et je n’ai rien raté… 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...