Avis aux amateurs, le Chattam nouveau est arrivé et le cru est excellent !
Tout fan de Chattam qui se respecte s’attend, en ouvrant son dernier roman, à découvrir un thriller mais Chattam brouille les cartes et s’attaque à un genre qu’il n’a pas l’habitude d’exploiter : le roman noir.
Oubliées les courses poursuites, jetés aux orties les flics torturés, envolées les enquêtes à suspens, voilà l’avènement d’un Chattam qu’on ne connaissait pas et qui s’essaie au style de son idole : Stephen King.
Nommer le grand King n’est pas innocent car outre l’admiration sans borne que Maxime Chattam lui voue, le décor de « Que ta volonté soit faite » est planté dans une bourgade que King lui même n’aurait pas boudée. Petite ville américaine lambda, séparée par ses deux congrégations et rongée par quelques haines familiales, Carson Mills est la représentation parfaite de l’Amérique profonde telle que l’on se l’imagine et ce n’est pas un hasard si Chattam a choisi un tel endroit pour conter l’histoire de John Petersen.
Dès les premières pages, le lecteur se plonge dans un gouffre de violence et de noirceur . C’est voulu et soigneusement réfléchi pour que le manque d’empathie totale du personnage principal soit établi, compris, presque accepté.
En adoptant une écriture beaucoup plus lyrique que dans ses précédents romans, Chattam apporte un peu de poésie dans ce paysage et cette ambiance mortifère. De la même manière, le manichéisme est très représenté à travers Petersen et le shérif, la quête du Mal du Chattam tel que nous le connaissons remonte à la surface et pose d’autres questions bien plus philosophiques, voire spirituelles. La preuve en est dans ce final surprenant et dérangeant où tout s’embrouille et tout s’emmêle.
Dieu ou diable, blanc ou noir, réalité ou imagination ? Je ne peux en dire plus sans dévoiler cette surprise finale.
Malgré un manque de développement de certains personnages et quelques raccourcis dus au choix du format (seulement 360 pages), « Que ta volonté soit faite » marque un tournant dans la carrière de Maxime Chattam et démontre beaucoup de maturité dans l’écriture ainsi que le talent nécessaire pour se renouveler. Un « one shot » ? J’espère bien que non…
Humeur musicale
Danzig, groupe de Heavy originaire du New Jersey avec un bon son bluesy rappelant le fin fond de l’Amérique
4ème de couv’
« Les enfants de toute l’Amérique avaient le Croquemitaine pour se raconter des histoires qui font peur, à Carson Mills, ils avaient Jon Petersen. »
Pour son vingtième roman, Maxime Chattam dresse le portrait dune petite ville du Midwest américain des années 60 jusquau début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon Petersen pervers psychopathe de son enfance jusquau point culminant de sa sinistre carrière criminelle.
Un roman noir à l’écriture et à l’atmosphère uniques dans la carrière de l’auteur, où tout converge vers un final aussi étonnant qu’imprévisible. Que ta volonté soit faite est non seulement un voyage à Carson Mills, mais aussi dans ce qui constitue l’essence même du roman policier, la vérité et le crime. Nourri de ses lectures de Stephen King, Maxime Chattam s’inscrit ici dans la filiation de Jim Thompson et de D.R. Pollock dont Le diable tout le temps ne laissait pas indemne.
Catégories :Chattam Maxime
Un vrai coup de cœur pour moi!!! Et cette fin est juste waouh!!!!
Premier gros coup de coeur de l’année 2015. J’espère que Chattam poursuivra son incursion dans le roman noir (sans pour autant délaisser le thriller).
il m’a manqué du développement pour que je le passe en coup de cœur mais c’est clair que c’est excellent 🙂
Je n’ai pas lu de Chattam depuis des années, peut être le roman idéal pour reprendre contact 😉 surtout que j’aime beaucoup King aussi.
Je pense effectivement que c’est le bon Chattam pour ça 🙂 En plus, il est suffisamment court pour ne pas te lasser 🙂
Je prend note 😉
J’ai donc deux questions mais une semble avoir trouvé sa réponse grâce à Gruznamur:
– pas besoin d’avoir lu ses précédents pour lire celui-ci ? (je n’ai du lire que 2 ou 3 de ses premiers) ?
– l’histoire supporte t’elle la comparaison avec les romans de King ? Parce que j’aime tellement Stephen King que je ne supporterai pas un édulcorant (désolée de cette comparaison pourrie mais être au régime est une de mes résolution de début d’année !! 😉 )
alors tu auras 2 réponses! 🙂
– Non, tu n’as absolument pas besoin d’avoir lu d’autres Chattam pour découvrir celui-ci, c’est un one-shot qui se suffit à lui même et il est vraiment extrêmement différent de ses précédents.
– La comparaison est toute relative et très suggestive. Le décor et l’ambiance sont très inspirés par King. La qualité est celle de Chattam et elle est très surprenante pour le coup, très mâture. Ceci dit, rien n’égale le grand King et ne t’attends pas non plus à trouver une qualité équivalente, sans pour autant qu’on puisse parler d’édulcorant… 😉
J’espère avoir répondu à tes questions 🙂
Chattam j’avais adoré ses premiers livres. Par la suite je me suis peu à peu éloigné de son oeuvre, jamais veritablement convaincu. Quand celui ci est paru la quatrième de couverture m’a interessé. ayant maintenant le livre en ma possession je vais m’y plonger dans les prochaines semaines, avec le secret espoir de retrouver l’écrivain qui à l’époque me faisait flipper au point de ne jamais refermé le livre avant d’en avoir lu la dernière page ! ton billet me dit que c’est peut être une bonne pioche ce roman ci.
J’ai hâte de savoir si tu vas rallumer la flamme 🙂
Tu vas être très étonné et découvrir un nouveau Chattam!
Un très bon livre, qui change de ses précédents !
c’est à ça qu’on reconnaît le talent de certains auteurs. Comme les bons acteurs, ils sont capables de se remettre en question 🙂
hein toi aussi t’es sur le cul hein ! 😉
Moi je n’en reviens toujours pas de la qualité de ce bouquin et ce la prose.
Content de te voir ainsi l’avoir lu aussi vite 😉
il serait passé dans la case coup de cœur si les personnages avaient été un peu plus développés. Je suis un peu restée sur ma faim à ce niveau là. Mai bon, je pinaille… 😉
je suis d’accord, 150 pages de plus et c’était un roman assez inoubliable
tu m’enlèves les mots de la bouche