Wilson Robert Charles

Robert Charles Wilson, Les affinités

Je ne sais que penser de ce roman qui m’a procuré un plaisir extrêmement nuancé.

J’ai traversé toutes sortes d’émotions allant d’un intérêt vif et sincère grâce au fond à un ennui plus que profond à cause de la forme. Véritable yo-yo littéraire qui me laisse un goût amer de déception et d’inachevé.

Pourtant, l’auteur a trouvé là un sujet tout à fait passionnant sur les dangers du communautarisme. On y décèle une volonté d’humaniste dénonçant l’intolérance et le rejet de la différence et quand bien même le débat relève du déjà-vu, l’originalité du cadre apporte un souffle frais et nouveau.

Juger les autres. Se sentir plus fort en groupe. Le racisme, le clivage…Robert Charles Wilson n’oublie rien et ajoute une note à la fois presque dystopique et réelle à son roman : le big data, le contrôle des masses.

Je me suis sentie classée, cataloguée.

Je me suis sentie numérotée et algorithmée.

Je me suis sentie analysée, big-datée.

Voilà le grand intérêt de ce roman à mon sens, celui de faire prendre conscience de la perte de notre anonymat et de notre intimité. C’est subtil et insidieux mais cela ressemblerait presque à la fouille de nos poubelles à défaut de celle de nos esprits.

Le fond est assez fascinant. Quant à la forme, je n’y ai pas trouvé de corps malheureusement.

Le rythme du récit m’a semblé bien trop rapide, j’y ai même ressenti une sorte de vacuité complètement en opposition avec la profondeur du thème. Une sorte de décalage entre la tension dramatique et le manque de développement peut-être. Je n’ai ressenti aucune empathie pour ces personnages sans substance passant trop vite à mon goût. J’aurais aimé plus d’explications, plus de mots, plus de pages.

Cette lecture laborieuse me laissera quelques souvenirs que je crains de vite remiser au fond de ma mémoire. Paradoxe pour un roman aussi intéressant que celui-ci qui j’en suis certaine, devrait trouver grâce aux yeux de nombreux lecteurs.

 

4ème de couv’

Adam Fisk s’est installé à Toronto pour suivre des études de graphisme que lui finance sa grand-mère. Là, il s’est inscrit à un programme payant pour déterminer à laquelle des vingt-deux Affinités il appartient. Adam est un Tau, une des cinq plus importantes de ces nouvelles familles sociales théorisées par le chercheur Meir Klein. Quand la grand-mère d’Adam, diminuée par une attaque, est placée dans une maison de retraite, le jeune homme n’a plus les moyens de suivre ses études. Mais être un Tau confère des avantages qu’il va vite découvrir : travail rémunérateur, opportunités sexuelles, vie sociale pleine et satisfaisante. Tout est trop beau, trop facile. Tout va très vite pour Adam… et il en est de même pour le reste du monde, car le modèle social des Affinités est en train de s’imposer. Malheureusement, dans l’histoire de l’Humanité, aucun changement radical ne s’est fait sans violence.

10 réponses »

  1. Je suis comme Yvan grande fan de cette auteur mais celui-ci me n’a pas laissé de souvenir sauf maintenant que je lis ton billet ma Nath. Mais Yvan a raison, une nouvelle fois, j’en ai bien peur, c’est vraiment pas son meilleur.
    Mais oui la lecture de ce livre fait réfléchir, c’est certain !
    Mais après….

  2. Je suis un immense fan de l’auteur. Clairement, ce n’est pas son meilleur roman, de très loin, mais je l’ai apprécié tout de même. Dans la forme et dans le fond.
    Étonnant de te voir lire ce livre, je ne t’attendais pas sur ce terrain, et il y a bien d’autres romans magnifiques à lire plutôt venant de RCW !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...

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