Prix littéraire du Festival sans nom Mulhouse

Niko Tackian, Fantazmë

Les polars se ramassent à la pelle et j’aimerais tant me souvenir de chacun d’entre eux.

Les polars se ramassent à la pelle et parfois se noient dans des limbes nébuleux.

En vérité, c’est si périlleux d’écrire. Si complexe d’être différent dans la multitude et de se distinguer d’une façon ou d’une autre. Plaire aux uns, séduire les autres…Trop en faire ou trop épurer…La critique est aisée mais l’art est difficile.C’est pourquoi un avis de lecteur n’est à prendre que ce pour quoi il est donné : une simple subjectivité, propre à celui qui le donne.

« Toxique », le premier roman de l’auteur, a rejoint les romans oubliés depuis un certain temps. Je n’en garde qu’un souvenir de lecture agréable. Un bon moment passé avec des personnages intéressants. Ni enthousiasme, ni indifférence. Du travail bien fait, sans ce supplément d’âme qui l’aurait rendu prégnant dans ma mémoire.

Et puis un an après, arrive «Fantazmë », traînant dans son sillon les qualités qui faisaient défaut à son aîné.

Dans ce roman-là, Niko Tackian fait preuve de la maturité nécessaire pour donner à son récit la part solide qui le rend séduisant.On y sent l’exigence du scénariste et l’intelligence de l’écrivain. Les images apparaissent nettement à l’esprit et l’imagination fait le reste.

Le personnage principal assoit sa place. Il devient prépondérant dans une histoire tortueuse et riche en rebondissement. L’auteur a su mettre en exergue l’intimité de ses créatures et dans un format presque trop court, a fait montre d’une réelle qualité d’écriture en forgeant des caractères atypiques et puissants. Robustesse et faiblesse se mêlent, fiction et réalité s’entrecroisent.

Ce n’est pas dans l’intrigue qu’il faudra chercher l’originalité de ce roman mais plutôt dans le charisme qui se dégage des protagonistes. Niko Tackian a su leur insuffler une âme et leur donner chair sous sa plume, exercice des plus délicats.

Les polars se ramassent à la pelle et « Fantazmë » restera dans mon tamis. Il rejoindra ses frères aboutis, issus d’horizons différents. Il ira donner du plaisir à certains, peut-être moins à d’autres. Somme toute, il aura su allumer en moi la petite étincelle d’une lectrice devenue bien trop difficile.

 

 

Remerciements: Calmann Levy

 4ème de couv’

Une nouvelle enquête du commandant Tomar Khan.
Comment être un bon flic quand les victimes sont aussi des bourreaux ?

Janvier 2017. Dans une cave du 18e arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Sur place, beaucoup d’empreintes et un ADN ne correspondant à rien dans les fichiers de police. Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’enquête qui restera en suspens des années, se dit-il.
Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt la rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, le « spectre » en albanais.
Tomar et son équipe se lancent dans l’enquête et seront très vite troublés par le parcours des victimes, qui de leur vivant cultivaient carrément le sordide. Pourtant Tomar s’accroche à son devoir de flic, d’autant plus que son avenir lui semble menacé : un lieutenant teigneux de l’IGPN, la police des polices, a convoqué son adjointe, Rhonda, pour l’interroger sur un couteau, une pièce à conviction dans une affaire de meurtre mystérieusement disparue des Archives. Or, ce couteau, c’est celui de Tomar, et si on remonte jusqu’à lui…

 

11 réponses »

  1. coucou ma sœur,
    te revoilà, delà me fait doublement plaisir,
    plaisir de lire ta chronique,
    plaisir de ton avis .
    qui je dois l avouer me fait toujours pencher la balance de ce choix difficile, lequel acheter…
    je me le note, il a il me semble avoir beaucoup de qualités.
    mais vu que je suis super en retard dans mes lectures, restera sur les futurs….
    à bientôt

  2. Belles paroles, mais on a l’habitude, sur ton blog les belles chroniques se ramassent à la pelle ;-).
    Je suis d’accord avec toi sur cette évolution positive du boulot de Tackian

A vot' bon coeur m'sieurs dames...