Ellory R.J.

R.J. Ellory, Les fantômes de Manhattan

L’enfant que nous avons été décide de l’adulte que nous devenons.

Une phrase qui peut paraître simpliste mais qui concerne chacun d’entre nous. Allons plus loin et réfléchissons à ce que les générations qui nous ont précédés ont pu nous laisser en héritage et c’est un cercle infini qui se répète si on ne décide pas d’y mettre un terme.

Là où je veux en venir, c’est que R.J. Ellory a bâti son roman sur les fondations familiales et les origines ainsi que sur leurs conséquences parfois désastreuses. Assez éloigné de ses œuvres précédentes, c’est avec un regard neuf qu’il va falloir aborder ce récit écrit il y’a plus de dix ans. En effet, il s’agit du second roman de l’auteur que Sonatine a décidé de traduire. Un choix osé qui permettra à tous les aficionados de l’auteur de découvrir une facette différente de ce dernier et un excellent roman.

Ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc, « Les fantômes de Manhattan » est voulu à la fois simple et complexe. Avec un nombre de personnages assez limité, Ellory raconte une (des) histoire(s) sombre(s) de secrets de famille et parle à notre part de solitude comme personne.

Toute la complexité de l’homme transpire de son écriture, si l’on se donne la peine de bien s’y pencher. De la recherche de l’Autre qui nous rapproche tous, de la peur de soi qui nous en éloigne, du reflet dans le miroir… tout cela se cache dans ce roman et bien plus encore.

J’y ai vu la conscience de faire partie d’un monde. Que chacun est seul, oui… mais relié par un fil invisible au restant de l’humanité. Que l’enfer c’est les autres mais qu’ils nous renvoient souvent notre propre image…

R.J. Ellory a ce don. Celui, à travers ses romans, de faire prendre conscience de qui nous sommes.

Il faut écouter ce que« Les fantômes de Manhattan » a à dire, tendre l’oreille pour bien l’entendre. Ce roman se doit d’être abordé avec son propre rapport à l’autre car il répond à une question importante: Qui sommes-nous quand nous sommes seuls?

 

Remerciements: Les éditions Sonatine

 

 4ème de couv’

 

Annie O’Neill, 31 ans, est une jeune fille discrète. Elle tient une petite librairie en plein cœur de Manhattan, fréquentée par quelques clients aussi solitaires et marginaux qu’elle. Son existence est bouleversée par la visite d’un nommé Forrester, qui se présente comme un très bon ami de ses parents, qu’elle n’a pratiquement pas connus.L’homme est venu lui remettre un manuscrit. Celui-ci raconte l’histoire d’un certain Haim Kruszwica, adopté par un soldat américain lors de la libération de Dachau, devenu ensuite une des grandes figures du banditisme new-yorkais. Quel rapport avec l’histoire intime d’Annie ? Et pourquoi le dénommé Forrester est-il si réticent à lui avouer la vérité ? Lorsqu’elle lui sera enfin dévoilée, celle-ci sera plus inattendue et incroyable que tout ce qu’elle a pu imaginer.

Conteur hors pair, R. J. Ellory retrace ici le récit d’un demi-siècle plein de bruit et de fureur. Cette nouvelle variation sur son thème favori, la répercussion de l’Histoire sur les trajectoires personnelles, est cette fois bien différente de ses ouvrages précédents, ne serait-ce que grâce à son héroïne, qui donne au récit une nostalgie et une douceur inaccoutumées. Des événements passés qui viennent à la rencontre du présent, une vie volée, une vengeance, Les Fantômes de Manhattan n’est pas sans rappeler par ses thèmes et son ampleur Il était une fois en Amérique de Sergio Leone.

40 réponses »

  1. oh oui, il faut écouter ce que raconte Ellory, et en parler. Une fois de plus, il va au fond des choses, même de manière différente

  2. Magnifique chronique! Je viens de le finir, et j’ai adoré! Gros coup de coeur ❤ Tu en parles tellement bien. J'adore! ❤
    Mille bizzzz Nath ❤

A vot' bon coeur m'sieurs dames...