Abel Barbara

Barbara Abel, Je t’aime

Barbara Abel a une signature reconnaissable. Ses romans sont tous des incursions dans des familles qui pourraient ressembler aux nôtres ou à celles de nos voisins. Les histoires qu’elle conte ne sont dans le fond que banalités quotidiennes mais plongent toutes dans l’originalité la plus totale, comme une seconde porte, secrète, qu’on ouvrirait dans la maison d’à côté.

« Je t’aime » ne fait pas exception à la règle et la famille recomposée qui est au centre de ce récit semble sortir tout droit de l’appartement du troisième ou de la maison au bout de la rue. Celle dont on croise les habitants tous les soirs lorsqu’ils rentrent chez eux. On ne les connait pas mais ils sont familiers. Ils font partie du paysage. On ne les craint pas. Et pourtant…

Barbara Abel étale les ombres au-dessus des familles paisibles. Elle plante les germes de la haine et arrose le tout de pluies acides de rancœur. Le conte d’une petite vie tranquille se transforme doucement en cauchemar. L’amour et la haine se mêlent, étroitement liés. Indissociables contraires.

L’auteure use de tout son talent pour parler des émotions. Elles sont criantes de vérité. Bonheur et douleur sont palpables, on les touche du doigt et ils étreignent le cœur, presque poussés à l’extrême. L’empathie est enclanchée et rien ne peut l’arrêter.

Et on apprend. Et on le sait pourtant : L’amour est délicat et volatile alors que la haine est coriace et persistante. On ne passe pas de la haine à l’amour. Une fois la frontière franchie, le retour en arrière est illusoire. C’est vorace la haine, ça bouffe de l’intérieur. Ça pourrit tout et ça rend laid. Ça déclenche les guerres et fait oublier son humanité.

C’est facile de haïr, de laisser son cerveau reptilien prendre le contrôle. Bien plus simple que de laisser les rênes à la bonté et l’amour. Se laisser envahir par la rage, cette pulsion agressive qui dort au fond de chacun de nous.

C’est à cela que tient l’évolution de l’Homme : contrôler sa haine. Laisser la place à l’amour.

Ce à quoi tient la qualité de ce roman, c’est aussi de provoquer ce genre de pensées.

Rien à redire, de l’excellent travail.

 

Remerciements: Belfond

 4ème de couv’

 

Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien.
Lorsqu’elle découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père. Maude voit là l’occasion parfaite d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée.
Après tout, que feriez-vous à sa place ?
Prenez les mêmes six mois plus tard. Ajoutez Nicole et Solange, deux femmes dont les vies vont être pulvérisées le jour où l’addiction d’Alice provoque un accident… mortel.
N’oubliez pas le père, qui comprend que sa fille se drogue et que sa compagne était au courant.
Ceci n’est pas exactement une histoire d’amour, même si l’influence qu’il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d’hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d’aimer parfois, de haïr souvent.
Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n’est plus proche de l’amour que la haine…

 

15 réponses »

  1. Oui ce Barbara Abel est une réussite.
    Elle n’a pas son pareil pour avec un petit rien faire basculer la vie de ses protagonistes.
    Et dire que cela pourrait nous arriver, n’importe où, n’importe quand, ça fout la trouille hein ?
    Et comme tu le dis bien, comme à chaque fois, tes mots sonnent juste !
    Merci madame pour ce bel avis qui est en tout point le mien aussi mais tu le fais ressentir tellement mieux !

  2. Il pourrait vraiment bien me plaire celui ci! 😉
    En plus, « Je t’aime » est un bon titre….Je crois bien qu’il finira un jour ou l’autre dans ma PAL…
    Très jolie chronique ma douce Nath ❤

  3. Nathalie , j’ai dit ça parce que le visage de la couverture me fait vraiment penser à Macron avec du mascara et comme je ne peux pas encadrer ce type !! Et puis, chez lez auteur(e)s , j’apprécie la politesse, c’est tout !

  4. Pas très attiré ! Et puis la couverture fait tellement penser à Macron ! Et l’auteure qui me connaît très bien , ne me dit désormais plus bonjour sur les salons! ça fait tout de même de nombreux éléments négatifs !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...