Lire un roman sans réelle passion, page après page. Ne pas saisir tous les méandres, encore moins toutes les implications. S’ennuyer même parfois, et ne pas oser se l’avouer. Lire quelques chapitres en diagonale, honteusement, vérifiant par dessus l’épaule que nul ne s’en aperçoit et puis…
Se prendre au jeu. Même si le tableau paraît obscur. Faire abstraction de l’incompréhension. S’intéresser enfin à cette fiction politico-économique. En oublier le rythme quasi épuisant, les chapitres courts qu’on reprocherait presque à l’auteur de par les va-et-vient permanents entre les personnages qui créent le fossé et la distance. Et puis…
En trouver un qui donne une âme à ce roman, qui porte l’histoire. Découvrir une femme perdue dans un monde qui ne lui ressemble pas et trouver l’empathie, enfin. Grâce à elle. Prendre du plaisir à imaginer la corruption, les manipulations et la délinquance en col blanc. Tenter de comprendre ces inconnus si lointains qui dirigent le monde.
Tout remettre à sa place : politique, bourse et actions, mafias… Et puis réaliser que tout se confond, que tous se fondent pour ne former qu’une seule et même sphère de pouvoir qui roule, prend de l’ampleur, grossit, devient énorme et incontrôlable et qui broie tout sur sa trajectoire, y compris soi-même. Sans conscience si ce n’est celle de sa propre domination. Se sentir marionnette entre les mains d’un Gepetto aux dents longues et aux mains avides. Se penser lilliputien sous la semelle d’un géant malveillant ou simple brin d’herbe dépendant du souffle furieux d’Eole . Se réaliser vidée de toute substance car trop pressée, trop comprimée.
En avoir le vertige impuissant.
Pour finir, ressentir un mélange de passion ennuyeuse et de désœuvrement captivé. Ne plus savoir. Ne plus comprendre. Perdue mais consciente.
Remerciements: Editions Equinoxe Les arènes
4ème de couv’
A Paris, un géant américain « braque » un joyau de l’industrie française. Kidnapping, chantage, extorsion, meurtre. Le hold-up est presque parfait. Le gouvernement ne voit rien. Tout s’achète, et personne ne résiste à la menace. Sauf deux flics. Noria Ghozali, commandante au renseignement intérieur. Et le commissaire Daquin, dont la carrière est derrière lui. Ils sont bien seuls à s’opposer à ce racket.
Très bel avis Nathalie ! Je n’ai encore rien lu de Dominique Manotti et vu ce que j’ai vu ce n’ai pas ma priorité
hello Claude. Je comprends parfaitement. On ne peut pas lire tout ce qui sort sinon disons adieu à notre vie sociale 😉
A cet été alors pour un second avis.
?
🐥
Rhooo quel beau résumé une nouvelle fois.
Oui tout ce que tu dis là est vrai mais quand on connais la fougue de l’auteur et la passion qu’elle mets à dénoncer les excès du grand capital, on apprécie mieux sa plume.
Perso je suis une inconditionnelle !
Ce n’est pas mon style de prédilection mais j’avoue que je me suis prise au jeu et que j’ai beaucoup aimé le personnage de Noria 😊
Ravie je suis que tu te sois pris au jeu ! Et ravie de revoir l’auteur au FSN, elle est passionnante à écouter !
Oui je me rappelle d’une de ses interventions. Une femme très cultivée
vouiii et très engagée !
Pour ma part, j’adore Dominique Manotti et j’ai adoré celui là. 😉
Le style n’est en général pas le mien mais je dois dire que j’ai été séduite ☺
Est-ce qu’il ne faut pas se perdre parfois pour trouver la voie ?
Sans doute oui… en tout cas, ce roman aura parfaitement rempli son rôle
et c’est là bien l’essentiel !
tu l’as lu ?
Pas encore, c’est prévu cet été
je suis curieuse d’avoir ton ressenti