Saussey Jacques

Jacques Saussey, Principes mortels

cvt_Principes-mortels_520J’ai pour habitude de digresser parfois un peu longuement sur les réflexions que m’apportent certains romans, mettant le doigt où mon attention s’est arrêtée et il n’est pas rare que ma plume navigue vers des contrées que je découvre au fil des mots et des phrases qui s’échappent de mon esprit quelque peu torturé. A tort ou à raison d’ailleurs…

J’avais prévenu Jacques Saussey que j’aimais les romans noirs. Il m’a lui même conseillée « Principes mortels », on pourrait donc raisonnablement l’accuser des divagations qui vont suivre…

On réalise parfois, un peu tard, que l’on reproduit les mêmes erreurs que nos parents et que le schéma se répète à l’infini sans que l’on essaie de panser les blessures qui suintent tout le long de notre vie. L’hérédité n’est pas qu’une couleur de cheveux, la ressemblance ne s’arrête pas à la forme d’un visage : elles sont aussi les fautes qui se reproduisent sans même qu’on y prenne garde. Génération après génération, tout recommence et, quand bien même on en soit conscient : la force nécessaire pour y échapper n’y suffit pas, quelquefois.

Loin des clichés du genre, la Creuse servant de décor :Le roman de Jacques Saussey parle de ces héritages sans sombrer dans une quelconque caricature qui aurait rendu le récit malsain et empreint de lourdeur. Les personnages, attachants malgré leurs défauts, semblent familiers et c’est avec délicatesse que l’auteur conte ce drame familial et rural.

La construction du roman use de ficelles bien connue mais efficace : une narration à la première personne avec alternance de passé et présent afin d’immerger le lecteur dans le récit. C’est court et bien enlevé, le moteur tourne à plein régime et sans ratés.

L’auteur ne s’attarde pas sur des descriptions sans fin et il manquera peut être aux amateurs d’images bucoliques quelques chapitres ou phrases qui auraient pu accentuer cette immersion dans une région chère à George Sand mais qu’importe… l’histoire se suffisant à elle-même, le choix narratif de Jacques Saussey devient énergique et n’a pas pour vocation d’être un guide touristique. Il retrace sobrement l’histoire de chacun d’entre nous, nos fondations reposant sur notre passé et celui de nos parents. Une histoire qui se répète invariablement tant que l’on n’écrit pas nous-même le mot FIN.

 

3COEURS 

Humeur musicale

Ce morceau de Porcupine Tree parle de l’anesthésie que procure certaines substances ou comment certaines personnes ont besoin d’oublier le monde et leur douleur.

 

 

4ème de couv’

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Eté 1979. Franck Servin, 18 ans, fuit le naufrage du foyer familial pour réviser son bac. Il trouve refuge chez son oncle et sa tante, dans une ferme isolée de la Creuse où quatre ans plus tôt, son cousin a trouvé la mort sur une route qu’il connaissait pourtant depuis son enfance.

Cette tragédie a ouvert une plaie qui ne s’est jamais refermée. Elle ronge insidieusement le cœur de ses proches et attend son heure pour frapper de nouveau.

 

23 réponses »

  1. Pour moi son meilleur opus. Il a avec ce titre eu le culot de passer du pur thriller au roman noir. C’était pas évident et il a réussi son pari.
    Un livre de Jacques Saussey se lit toujours avec plaisir, c’est ça l’arme fatale de cet auteur ! 😉

  2. Chouette chronique Nath! Je n’ai pas lu cet opus de Jacques Saussey,, avec qui j’étais resté sur les aventures du duo Magne/Heslin.
    Je me le note donc pour une lecture future.
    Bisous, ma belle. 🙂

  3. Encore une belle chronique ma belle!!!!;) Je ne sais pas quand j’aurai moi meme le temps de découvrir cet auteur, mais il est dans mes notes!!!!;)

  4. Toujours aussi agréable à lire et aussi bien écrit. J’ai la prétention de très bien connaître Jacques Saussey et c’est devenu au fil des ans un auteur remarquable! Lis ces ouvrages plus récents , tu verras , c’est remarquable! Merde , dis donc , une faute dans ton commentaire ( faute de sens!) et c’est bien la première ( emprunt en lieu et place d’empreint) mais excuse-moi , je suis tellement chiant. Vraiment , j’adore ton blog et tes analyses si fines , si profondes!

    • Je ne compte pas m’arrêter là avec Jaques Saussey 🙂
      Merci pour m’avoir corrigée !! Je ne prends pas mal bien au contraire ! J’ai beau me relire certaines m’échappent 🙂 C’est corrigé en tout cas 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...