Page Comann

Page Comann, Souviens-toi de Sarah

Je me souviens avoir lu les premières pages avec avidité, souhaitant dévorer et absorber ce roman qui me tentait tant. Je me rappelle de ces premiers mots, sombres et inquiétants, précurseurs du plaisir solitaire qu’est la lecture.

Je me revois passer d’un chapitre à l’autre, ambitionnant de finir rapidement l’un pour découvrir le suivant. Tout était si prometteur: Deux auteurs, deux talents, quatre mains. Un roman puissance deux et aux facteurs multiples.

La qualité d’écriture était bien présente et la construction suffisamment originale pour attirer mon œil avide. J’avais dans les mains un roman noir se voulant chorale à deux temps et naviguant dans les paysages torturés d’Écosse et d’Irlande habités de personnages aux âmes tourmentées… Trop peut-être.

Je me rappelle avoir aimé cette succession de style et d’espace temps, avoir été happée un instant par ce chapelet de tragédies, imaginant quelque dieu pervers arrachant inlassablement les ailes de sa créature.

Et puis je me souviens…d’une sorte de lassitude face à un tel désastre. Comme si tant de malheurs anesthésiaient mon empathie. Sarah m’attristait mais ce sentiment était mâtiné d’un léger agacement qui s’étendait hélas à d’autres personnages.

Étrange sentiment…

J’étais consciente de lire un bon roman fort bien écrit, j’étais séduite par les décors et attentive à un drame réel utilisé par les deux auteurs pour leur toile de fond.

Et pourtant… je ne parvenais pas à négliger mes impressions qui prenaient de l’ampleur et qui, quelque part, m’ont écartée du plaisir que j’aurais dû prendre.

Je me rappelle de ce sentiment contrasté. Mon opinion ressemblait à un ciel gris empli de nuages où un soleil tentait de percer. Quelques rayons gagnaient du terrain parfois et se laissaient emporter par une soudaine averse. Sans doute qu’il m’eût fallu attendre un climat plus doux, oublier les frimas de l’hiver afin d’apprécier ce roman à sa juste valeur et me souvenir de Sarah.

4ème de couv’

Diane, éditrice chez Sandwood Publishing à Londres, reçoit un manuscrit anonyme.Une jeune adolescente, Sarah, y confie sa vie de misère dans les années sombres de l’Angleterre des années 60. Elle y avoue aussi les crimes qu’elle a dû commettre pour échapper à son destin. Vraie confession ou habile fiction d’un auteur contemporain?
Bouleversée par ce manuscrit, Diane cherche à en retrouver l’auteur et part sur les lieux où Sarah dit avoir vécu et souffert, quête qui lui fait traverser les paysages époustouflants d’Irlande et d’Écosse.

10 réponses »

  1. Je viens de découvrir votre blog ! je sens que je vais y revenir… tout à fait d’accord avec votre vision de ce livre. Inconditionnelle d’un des 2 auteurs, je m’étais jetée dessus et la déception est vite arrivée suivie par l’ennui !

  2. Je t’ai comprise ! 😆 Comme Yvan, je verrai le verre à moitié plein, mais vu la hauteur de ma PAL, je me dirigerai vers le verre vide et ne l’ajouterai pas à tout ce qu’il me reste encore à lire 🙂

    Bisous :*

A vot' bon coeur m'sieurs dames...