Ellory R.J.

R.J.Ellory, Le carnaval des ombres

S’il y a une chose que sait faire R.J. Ellory, c’est sonder l’âme humaine, la creuser jusqu’au plus profond et en extraire ce qui fait le sens même de la vie.

Chacun de ses romans en est un exemple frappant. Chacun d’entre eux semble être l’aboutissement des fouilles de leur auteur, comme si l’histoire en elle-même était un bel emballage bien soigné que le lecteur prendrait soin d’ouvrir avec délicatesse et curiosité pour y découvrir le cadeau qu’il attendait tant.

Il y aurait tant et tant de choses à dire à propos ce roman…Il est comme le chapeau d’un magicien qui contiendrait une foultitude de détails disparates mais qui pourtant seraient le mélange idoine pour une histoire passionnante. Les secrets du FBI croisent le sexisme, les préjugés et l’intolérance ; Les prémices du profilage se mêlent à une foire aux « monstres »…Il y a du Freaks, de l’étrange auquel l’auteur ne nous a pas habitué et qui prouve une fois de plus à quel point il est capable de se renouveler.

Voilà de quoi est capable R.J.Ellory. Ses romans m’en ont tous appris un peu plus sur l’Humain et je referme « Le carnaval des ombres » en me posant presque des questions existentielles à l’instar de son personnage principal qui croit parfaitement se connaître mais qui, au fil des pages, va se découvrir et comprendre qui il est réellement.

Il existe donc des histoires qui, même si elles ne sont justement que des histoires, vont au delà de leur simple définition.

Celle-ci en fait partie et parle d’héritage et de résilience, du passé qui construit ou qui détruit, de l’aveuglement qui nous frappe parfois et nous fait mener une vie qui ne nous convient pas forcément, des préjugés enfin, qui nous empêchent de voir au delà de notre spectre minuscule. Ce spectre que nous nous sommes fabriqué à coup de conventions et de partialité. Celui qui nous détourne des autres s’ils ont le malheur d’être différents. Celui qui nous fait réaliser que la « normalité » est subjective.

A ceux qui écrivent de telles histoires, je veux leur dire qu’ils ont saisi l’essence même de l’écriture.

A ceux qui lisent de telles histoires, je veux qu’ils comprennent la nécessité impérieuse de la lecture.

4ème de couv’

 » Pourquoi avez-vous si peur, agent Travis ? « 
1958. Un cirque ambulant, avec son lot de freaks, d’attractions et de bizarreries, vient de planter son chapiteau dans la petite ville de Seneca Falls, au Kansas. Sous les regards émerveillés des enfants et des adultes, la troupe déploie un spectacle fait d’enchantements et d’illusions. Mais l’atmosphère magique est troublée par une découverte macabre : sous le carrousel gît le corps d’un inconnu, présentant d’étranges tatouages.
Dépêché sur les lieux, l’agent spécial Michael Travis se heurte à une énigme qui tient en échec ses talents d’enquêteur. Les membres du cirque, dirigés par le mystérieux Edgar Doyle, ne sont guère enclins à livrer leurs secrets. On parle de magie, de conspiration. Mais l’affaire va bientôt prendre un tour tout à fait inattendu.

Avec cette magnifique évocation de l’Amérique rurale de la fin des années 1950, R. J. Ellory nous offre, une fois de plus, un roman qui touche en plein coeur.

 

6 réponses »

  1. J’ai adoré ce bouquin, qui fait un peu figure d’Ovni dans la production de l’auteur. Ce roman fait la part belle à la psychologie des personnages, quant à l’identité profonde de chacun, avec un regard acéré sur la politique et l’administration américaine du début des années 50. Une très belle lecture.

    • Oups je suis un peu en retard 😊
      Je suis entièrement de ton avis. La psychologie est très fouillée. Presque trop parfois j’ai trouvé quelques redondances même si cela ne m’a pas gênée du tout.
      Ce n’est pas mon Ellory préféré mais cela reste un excellent crû !

  2. L’un de mes Ellory préférés (et tu sais combien j’aime ses livres !). Son personnage d’agent du FBI m’a touché au plus profond par ses questionnements et m’a fait effectivement réfléchir à pas mal des choses. Magique, tout simplement humain.
    Comment pourrions-nous ne pas le ressentir de la même manière, toi et moi 🙂

    • Tu le sais, ce n’est pas mon Ellory préféré 🙂 Cependant, j’ai adoré ces questionnements que Ellory réussit à engendrer. Il a mis dans ce roman des choses très différentes et pourtant qui s’unissent parfaitement.

A vot' bon coeur m'sieurs dames...