Mention Michael

Michael Mention, Manhattan chaos

Mention schizophrène, qui enfile le costume de peau noire de Miles Davis comme il enfilerait les vêtements d’un ami bien connu.

Mention délirant, qui se projette dans une autre vie, un autre temps, un autre lieu comme un savant fou et sa machine à remonter le temps.

Mention inventif, qui nous apprend un morceau d’existence jusqu’alors inconnu comme une fenêtre ouverte sur le passé.

Mention intrusif, qui sert l’intime sur un plateau et qui n’épargne rien : le réel comme le fictif.

Mention incompréhensible, qui m’as perdue puis noyée dans un roman qui va trop vite pour moi. Noyée dans un océan déjanté et camé dont j’ai cherché l’origine et la naissance.

J’en ai tourné des pages sans les comprendre. J’en ai lu des mots sans réussir à les interpréter. Tout s’est mélangé dans mon esprit : la musique, New York, la drogue… jusqu’à me faire croire que j’en subissais moi-même les influences. Était-ce là son but ? Me faire perdre pied alors même que je ne comprenais pas son roman ? Me faire oublier l’ennui par ce style frénétique et saccadé ? Si telle était sa volonté, elle fut faite…

…Car je ne reconnaissais plus l’important dans le texte. J’étais face à trop de choix, je ne savais plus que retenir. La multitude ou la solitude ? La crise identitaire ou l’assurance de la célébrité ? La frénésie de la vie ou la peur de mourir ? Tout était là mais hors de ma portée. Tout s’équilibrait malgré moi.

A bout de souffle. Pressée d’en finir. Déçue par mes propres réactions. Mention a réussi à m’enliser dans une sorte de torpeur tourmentée que j’ai détesté ressentir et puis est arrivé le dernier paragraphe…

…Et la lumière se fut qui me fit oublier tout ce chemin de croix si difficilement parcouru.

Mention plus que vivant qui crie l’envie d’exister comme si sa propre existence devait prendre fin.

Mention humaniste : il est blanc ou noir, il est un homme, il est une femme…et quelle importance après tout ?

Mention intelligent qui me fit à la fois détester son récit et en aimer une infime partie sans que je sache si cette dernière me fit changer d’avis.

Mention perturbant qui me laisse perplexe, essoufflée. Presque admirative.

 

4ème de couv’

 

New York, 13 juillet 1977. L’été de tous les extrêmes : alors que la ville est en faillite, une canicule sans précédent sévit et le tueur Fils de Sam rôde dans les rues. Tandis que le soleil se couche sur Manhattan, une coupure de courant survient. Huit millions d’habitants sont plongés dans l’obscurité : c’est le black-out et la panique s’empare de la ville. Cloîtré chez lui, rongé par la drogue, le célèbre musicien Miles Davis a mis un terme à sa carrière et s’enlise dans la dépression. En manque d’héroïne, il se résout à sortir en quête d’un dealer lorsque des émeutes se déclenchent. Débute une nuit de terreur, où il va se heurter aux pillards et aux fantômes de Manhattan. Traqué d’un siècle à l’autre, la star déchue fera tout pour survivre, alors qu’un mal mystérieux le ronge de l’intérieur.

14 réponses »

  1. J’ai vécu également un début de lecture un peu chaotique. Et puis, je me suis dit : Laisse-toi porter, tu verras bien où cela te mène 😉
    Il est beaucoup de chose ce Michael Mention tout de même 😉

    • Il est à part. J’ai eu un gros coup de coeur pour « Power » mais j’avoue que celui-ci m’a perdue…
      Il ne me laisse pas indifférente ceci dit et c’est l’essentiel 🙂
      Bisous toi 😉

      • Power est une merveille. Rien à voir avec celui-ci. J’ai aimé surtout découvrir des pans de l’histoire de Manhattan, moi la super curieuse 😉 il est riche de ce côté là, il faut reconnaître le super travail de recherche. gros bisous ❤

  2. Pour une fois, nous n’avons pas eu les mêmes réactions, c’est rare ! ;-). Moi, j’ai été emballé de la première à la dernière ligne, avec l’envie d’applaudir à chaque instant. Un bijou, pour moi !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...