Collette Sandrine

Sandrine Collette, Animal

L’Homme peut être un animal dit-on.

A bien des égards mais de quoi parle t-on précisément ? Un animal chasse t-il pour le plaisir ? Fait-il du mal intentionnellement ? Si l’on parle du côté péjoratif du mot « animal », de la brutalité ou de la cruauté alors oui, l’Homme est parfois animal.

Loup dans la meute, fauve dans la bestialité, fourmi dans la multitude… Toute allégorie est bonne à prendre.

Et Sandrine Collette écrit son roman. Et à sa lecture, on ne sait plus qui est le plus animal des deux. Car tous les codes se brouillent. Et les rôles s’inversent.

Les romans de Sandrine Collette évoluent ces dernières années. Son style s’affirme. Elle ose. Elle surprend. Beaucoup. Elle va dans des endroits où, à ma connaissance, nul autre n’est allé. Elle jette l’humain sur le papier comme d’autres mélangeraient des solutions dans une éprouvette. Juste pour voir les réactions que cela provoque. Ou pour tester les limites du genre, qu’il soit littéraire ou humain.

« Animal » n’est pas qu’un récit sur les violences faites aux animaux. Il raconte l’enfance et son importance pour se construire en tant qu’adulte. Il raconte les traumatismes qui font changer. En mal ou en bien. Il parle de nature hostile et de la façon que l’Homme a de tenter de l’apprivoiser.

Et il chante l’amour.

Le puissant, l’inconditionnel, le désintéressé.

Celui qui désire par-dessus tout l’épanouissement et l’aboutissement de l’autre. A coup de sacrifice et d’abnégation. Celui que certains d’entre nous ne connaîtront jamais et qui en détruit d’autres. Par trop de violence et trop d’attentes. Celui qui étouffe et qui libère à la fois. Cet amour-là.

Est-il animal cet amour ? Est-il humain ?

A la lecture d’ »Animal », les limites ne sont plus posées. Elles n’existent presque plus. On s’y pose des questions et puis on les oublie car le texte se suffit à lui-même et au final, n’exige aucune réponse. Les mots s’animent tels de petits insectes évoluant en colonie. Regroupés, ils forment un tout cohérent. Un ensemble vivant.

 

 4ème de couv’

Humain, animal, pour survivre ils iront au bout d’eux-mêmes. Un roman sauvage et puissant.
Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler.
Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher.

Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs.
Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu.
Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours.
Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même.

Humain, animal, les rôles se brouillent et les idées préconçues tombent dans ce grand roman où la nature tient toute la place.

8 réponses »

  1. Pas encore lu, ni lu « la vague » de l’année dernière, oui, j’ai du retard, mais tu en parles tellement mieux que moi, de son roman 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...