Pour apprécier à sa juste valeur un récit post-apocalyptique, il faut oublier son pragmatisme. Laisser de côté ses convictions, qu’elles soient religieuses ou scientifiques. Désapprendre les certitudes et…faire tout le contraire.
Pourquoi ?
Pour garder l’esprit le plus ouvert possible afin d’accepter le scénario catastrophe, quel qu’il soit. Guerre atomique, bouleversement climatique, pandémie…Dans l’imagination, tout est possible et d’ailleurs toutes les pistes ont déjà été étudiées mais ce qu’il ne faut pas oublier, ce qui est important, ce qui donnera de la substance et de la tangibilité à ce style de roman, c’est la peur.
Cette peur ancestrale de la mort et de la fin du monde. Celle qui sacrifiait sur l’autel du déluge. L’apocalypse est là, dans toutes les cultures. Chaque religion possède son propre prophète et ses propres prophéties. Nous sommes si fragiles et si conscients de l’être.
Le pragmatique se laisse envahir par sa part d’imaginaire. L’idéaliste se surprend à avoir le sens pratique. L’un comme l’autre, prêts à savourer un roman tel que celui-ci.
Pierre Bordage revisite le mythe de Cassandre et sert un récit à la fois simple et finement travaillé, jouant avec nos cauchemars et nos superstitions. Rien de très exceptionnel dans ce roman-là mais des personnages complexes que Bordage n’a pas eu peur de rendre parfois ambigus dans leurs pensées et leurs actes. Comme si, par là, il entendait faire comprendre que les conventions sociales disparaissaient en même temps qu’apparaissait l’instinct de survie. Que l’être humain, soumis à une situation et à un stress extrême, redevenait un animal.
A contrario, le message d’humanité et d’espoir qu’il délivre n’en devient que plus important.
C’est fluide, sans longueurs inutiles. Presque trop court tant le rythme est haletant et le style abordable.
On en oublierait presque les quelques petits défauts de ce roman qui ne valent même pas la peine d’être cités car « Le feu de Dieu », loin de tous ces romans trop bavards, n’a pour d’autre ambition que de mettre en exergue les paradoxes de l’Homme et l’espoir que ce dernier est capable d’apporter s’il laisse l’amour l’emporter sur l’égoïsme.
4ème de couv’
Prévoyant la catastrophe, Franx a convaincu les siens de fortifier le Feu de Dieu, une ferme du Périgord, conçue pour une autonomie totale de plusieurs années.
Mais le cataclysme le surprend à Paris et. pour rejoindre sa famille, il entreprend une impossible odyssée, à pied dans des ténèbres perpétuelles en compagnie d’une autre survivante, une petite fille muette.
Pendant ce temps, dans l’arche transformée en bunker, sa femme et leurs deux enfants se retrouvent sous la menace d’un dangereux paranoïaque qui a pris possession des lieux…
Défiant sur leur terrain les maîtres du scénario catastrophe. Bordage conduit son récit à un rythme et dans un suspense impitoyables.
Le lecteur suit, halluciné, cette quête pour la vie dont il sortira, comme les personnages du roman, transformé, pacifié et grandi.
Catégories :Bordage Pierre
Je n’ai encore rien lu de cet auteur! Pourtant il m’attire, mais je n’arrive jamais à lui trouver le bon moment 🙂
Ce roman est très vite lu, tu peux lui trouver une petite place j’en suis sûre 🙂
J’essaie de lui en trouver 😉
J’adore cet auteur.
Alors merci ma Poulette pour ce bel avis 🙂 ;-P
c’est mon premier Bordage, sans doute pas le dernier 🙂 Bisous ma Ge ❤
Oh tu vas t’y remettre c’est certain.
Bisous Poulette ❤
Pierre Bordage est un formidable conteur humaniste. Il FAUT le lire ! Le feu de Dieu n’est sans doute pas son meilleur livre, mais il est formidable par ses personnages. Un très grand Monsieur
Hehe… c’est le premier que je lis mais je ne m’arrêterai sûrement pas là 🙂
T’as pas voulu en prend un autre dans ma biblio hier, je pense que c’était une erreur 😉
C’est partie remise, patate ! 🙂
Sa Trilogie des prophéties est une oeuvre majeure de la littérature (rien que ça) ; L’évangile du serpent / L’ange de l’abîme / Les chemins de Damas. Quand tu auras le temps 😉
pendant les vacances peut être..
ils se lisent sans aucun problème séparément, pas besoin de les lire à la suite, ils sont rois pièces très différentes d’un tout, presque des livres indépendants.
c’est bon à savoir et surtout ça me rebute moins du coup 🙂
Je confirme et Stelphique dira la même chose aussi 😉
merci à tous les deux de confirmer 😉
On doit le signer quelque part ? Pour bien que les gens comprennent… 🙂
Tiens, c’est plus « banane » ?? 😀
Un Bordage que je n’ai pas lu, mais j’ai fait mes classes, j’en ai lu 3 de lui, namého ! Il me reste « les dames blanches » à lire parce que j’ai envie et si j’ai le temps, j’ajouterai celui-ci 😉
C’est selon mon humeur en fait 😉
Je pensais que le mot variait selon les saisons car il est conseillé de manger local et de saison ! 😆