Kourilsky Olivier

Olivier Kourilsky, Marche ou greffe

La volonté de devenir écrivain fait se rejoindre des individus très différents les uns des autres. Tous d’univers disparates mais avec le même rêve chevillé au corps : écrire. Donner du plaisir aux autres, parler de soi un peu, toucher l’imaginaire du bout des doigts et du bout de la plume.

Dans une autre vie, Olivier Kourilsky est néphrologue, à des années lumières du monde du polar semblerait-il. Et pourtant…Médecins et policiers ne se rejoignent-ils pas dans la recherche des indices ? Un diagnostic médical n’est pas si éloigné d’une conclusion d’enquête.

La grande qualité d’Olivier Kourilsky est qu’il utilise ses connaissances médicales pour écrire ses romans sans une seule fois paraître prétentieux. L’homme écrit en toute humilité, sans ambages. Ses polars sont à la portée de tous et le jargon médical n’étouffe pas, est utilisé à bon escient. Olivier s’amuse lorsqu’il écrit et cela se ressent.

Dans « Marche ou greffe », l’intrigue est mise au service des problèmes liés aux services de néphrologie. L’auteur parle de ce qu’il connaît et ça fonctionne plutôt bien.

Un des ingrédients principaux d’un polar réussi est le personnage principal. Ici, nous avons affaire à une héroïne, médecin bien entendu. Néphrologue de surcroît. Un caractère tourmenté et intéressant que j’aurais aimé voir un peu plus développé. Il m’aura manqué quelques paragraphes pour apporter plus de profondeur à ce personnage de femme.

L’intrigue démarre au quart de tour et prend, presque trop rapidement, un rythme précipité. Le format court de la collection y est bien sûr pour quelque chose. Aller à l’essentiel, ne pas noyer son lecteur de descriptions… des exigences éditoriales parfois dommageables à un auteur.

Ceci étant, voilà un polar que l’on sent écrit avec un plaisir évident. La volonté de l’auteur de vouloir partager avec son lecteur m’a semblé authentique et apporte beaucoup de plaisir à la lecture et fait oublier la couverture médiocre qui pourrait faire passer à côté de ce roman.

Mention spéciale pour la nouvelle publiée à la fin de ce roman. A la fois classique et surprenante, elle reste dans l’esprit du style de l’auteur.

Loin des milieux élitistes de la médecine qui pourtant insufflent de la crédibilité à ce récit, le roman d’Olivier Kourilsky prouve que le polar n’est pas un sous-genre trop populaire comme certains milieux intellectuels pourraient le prétendre et qu’être un professeur émérite n’a rien d’antinomique avec le fait d’être un écrivain.

 

 

 4ème de couv’

 

La vie personnelle du docteur Séverine Dombre, médecin responsable d’une unité de greffe rénale à Paris, est un désastre. Fille unique, très tôt orpheline, elle est incapable de nouer une relation amoureuse stable et n’entretient que des rapports distants et conflictuels avec son fils Vincent.

Séverine est approchée par un groupe mafieux qui veut la contraindre à organiser une greffe de rein. Face aux intimidations, puis aux menaces qui pèsent sur elle et sur son fils, lâchée par ses collègues qui n’ont pas compris ce qui se tramait, le docteur Dombre va découvrir les ressources de l’amour maternel, et dans le même temps exhumer un terrible secret familial.

Un personnage attachant de femme tourmentée et une plongée angoissante dans l’univers de la transplantation rénale concoctée par le Docteur K.

4 réponses »

A vot' bon coeur m'sieurs dames...