Coups de coeur

Cloé Mehdi, Rien ne se perd ♥

A tous ceux qui aiment les livres, je veux dire qu’il en existe qui arrachent le cœur et la gueule. Que certains récits sont capables de pousser des grands cris d’amour tout en parlant de haine et de désespoir. Que l’envie irrépressible de vivre et celle, désespérée de mourir peuvent se côtoyer et s’épouser.

A tous ceux qui aiment les romans noirs, je me dois de dire que ce roman-là les fera sombrer dans les bras délicats de quelques personnages profondément humains qui donnent chair à ce besoin vital d’être aimé, touché, caressé. D’exister à travers les autres.

Des phrases, encore des phrases. Et des mots qui bouleversent et qui pilonnent les 21 grammes de notre âme. Un talent d’écriture qui dépeint une certaine misère et qui fait passer de l’autre côté du miroir pour tenter d’expliquer les choses des vies que nous ne connaissons pas.

Tant de choses à dire, tant de leçons à retenir dans ce livre-là. Tant d’idées et de réalités assénées à coup de dialogues parfois surréalistes au vu des âges des personnages, certes… mais… la magie de l’écriture ne réside t-elle pas dans le don de donner corps à des êtres qui peut-être n’existent pas et ensuite à espérer que les pensées qui leur sont prêtées pourraient être réelles dans un corps fait de chair et de sang ?

Les messages qui sortent de ces pages sont trop nombreux, trop denses et trop importants pour les énumérer. Chacun pourra y retenir celui qui lui servira et qui l’emmènera au-delà des murs de sa propre existence. Il se souviendra des regrets et des bleus à l’âme qui font voir la vie à travers un prisme différent. Il se souviendra de ce qui a fait changer son regard, parfois. Sur soi et sur les autres. Sur les choses simples de la vie ou les plus essentielles.

A tous ceux qui, dans le roman noir cherchent une lumière, je veux dire que la beauté de ce récit, c’est cette force qui s’oppose à la faiblesse du monde. Que cette capacité à supporter la laideur qui nous est infligée est ancrée dans notre esprit, tel un instinct de survie indispensable pour mieux apprécier les beautés qui nous sont offertes et que Cloé Mehdi signe là un récit bouleversant qui laisse à la fois plus fort et plus sensible.

Au final, s’il ne fallait retenir qu’une phrase de ce roman, une seule, ce serait celle qui pour moi, résume l’essence même de la vie. Celle contre laquelle il faut à la fois savoir se battre et l’accepter : « Parce qu’on est toujours seuls. Autant s’y faire ».

Remerciements: Jimmy Gallier et les Editions Jigal Polar

 

4ème de couv’

 

Une petite ville semblable à tant d’autres… Et puis un jour, la bavure… Un contrôle d’identité qui dégénère… Il s’appelait Saïd. Il avait quinze ans. Et il est mort… Moi, Mattia, onze ans, je ne l’ai pas connu, mais après, j’ai vu la haine, la tristesse et la folie ronger ma famille jusqu’à la dislocation… Plus tard, alors que d’étranges individus qui ressemblent à des flics rôdent autour de moi, j’ai reconnu son visage tagué sur les murs du quartier. Des tags à la peinture rouge, accompagnés de mots réclamant justice ! C’est à ce moment-là que pour faire exploser le silence, les gens du quartier vont s’en mêler, les mères, les sœurs, les amis… Alors moi, Mattia, onze ans, je ramasse les pièces du puzzle, j’essaie de comprendre et je vois que même mort, le passé n’est jamais vraiment enterré ! Et personne n’a dit que c’était juste…

31 réponses »

  1. Je suis tellement heureuse quand tes mots résonnent au rythme de ceux de l’auteur.
    Une fois de plus tu nous bouleverses avec cette superbe chronique.
    Elle rend parfaitement honneur à ce formidable roman !
    Merci Dame Nath et merci d’avoir adoré ce titre indispensable !

  2. Ce qui est terrible quand je te lis, c’est que je suis convaincues à chaque fois ! Alors, je note et je pense que je le lirai car tout dans ta chronique me touche…

  3. hello ma sœur,
    bon ma pal ne cesse de monter, je ne suis plus
    ben tant pis je retiens celui là, bien sur ce que tu en dis y es pour quelque chose, et ce quelque chose me dit que vais l’aimer, que dis-je, je l’aime déjà, c’est pour dire
    a bientôt

  4. Super, je l’ai acheté dernièrement chez l’épicier dealer du coin de l’autre côté de la frontière, mais pas encore eu le temps de le lire ! Ce que tu en dis, c’est magnifique !

  5. Bouleversante chronique pour un roman noir qu’il est tout autant ! Il y a aussi de la rage dans ce bouquin et ça fait du bien quelquefois 😉

  6. Ah mais je le veux maintenant, immédiatement, dans l’instant!!!!!S’il t’a inspirée une aussi belle chronique, c’est qu’il devait etre magnifique!!!!!;) Tu m’as convaincue, on te sens bouleversée, je veux partager ce sentiment!!!!Je le veux, ah mais je l’ai déjà dit….Merci pour ce feu enthousiaste ce matin, avec mon petit café, ça passe bien ❤ Trop forte ma douce Nath….

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