Favan Claire

Claire Favan, Dompteur d’anges

 

À la Claire Favan, m’en allant lire son roman, j’ai trouvé les mots si durs, que je m’y suis noyée…

Il y a longtemps que je l’aime, Claire et la voir revenir à ses premières amours m’a enchantée plus que je ne saurais le dire ou l’écrire. Il est né le maudit enfant, par la grâce de sa plume et les amoureux de la première heure sauront lui rendre grâce à coup de sentiments ambivalents.

Haine et compassion. Dégoût et pitié. Tout est paradoxe dans les personnages nés sous la plume de Claire Favan. Elle les façonne avant même leur naissance et pose les jalons d’un destin inéluctable et hors normes. Elle bouscule les codes pour mieux les utiliser et fait des vies de ses personnages, des enfers où il fait bon s’engouffrer.

Chante, Claire, chante, toi qui as le cœur gai mais qui rend le nôtre sombre et désespéré. Elle pousse les âmes sensibles dans leurs retranchements, Claire. Elle va loin, trop peut-être ? Elle met l’innocence en scène pour mieux la corrompre et en faire presque perdre la notion de bien et de mal à ses lecteurs non avertis.

Elle crie que l’enfant que nous avons été est la part la plus précieuse de chaque être et que chaque geste, chaque parole sont des pierres apportées à l’édifice de l’adulte que nous devenons et, quand bien même nous tentions d’étouffer ses larmes et ses cris, sa voix est là qui nous ordonne de l’écouter. Qu’on le veuille ou non.

Or donc, ce roman je l’ai presque dévoré. Presque…Il m’a rappelée ce que j’avais aimé dans les premiers opus de Claire. Il a éveillé en moi de sombres sentiments tout en me laissant apercevoir une lueur au bout du tunnel, celle que chacun espère discerner dans l’obscurité. Il m’a évadée comme peut le faire un bon récit qui occulte notre réalité. Jusqu’à la toute fin : celle qui, théoriquement, donne le frisson ultime, fait écarquiller les yeux et entrouvrir les lèvres. Celle qui, normalement, bluffe en ayant si bien caché son jeu. Celle qui, en l’occurrence, ne m’aura offert aucune surprise et me trouva fort désappointée, me laissant face à ma déconvenue et ma sensation de tâche inachevée.

Maudit sois-tu esprit critique, toi qui naquis pour mon malheur. Dès le point du jour, aux romans il s’accroche. Et le soir encore, m’influence plus fort…

J’ai sûrement perdu mon ami « bon public » sans l’avoir mérité. Pour un monceau de romans lus et chroniqués, j’ai refusé cette fin qui me semblait insuffisamment développée. Seule doléance qu’il me coûte d’annoncer car au final, oui : ce roman je l’ai aimé.

 

 

4ème de couv’

On ne choisit pas sa famille.
Encore moins celle de son ravisseur…

Condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là même censés assurer l’ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu’il est reconnu innocent et libéré, ce n’est plus le même homme. Il n’a désormais plus qu’une seule idée en tête : se venger de cette société qu’il hait par-dessus tout.
Pour frapper ses bourreaux au coeur, il va enlever leurs enfants et, méthodiquement, au fil des ans, faire de ces petits anges des bêtes féroces avant de les envoyer punir ses tortionnaires à sa place. Tout se déroulera selon ses plans jusqu’à ce qu’une de ses créatures lui échappe et disparaisse dans la nature…

 

 

 

 

 

34 réponses »

  1. Je suis sans voix… Il n’y a que toi pour écrire un telle chronique. Admiratif, je suis (et en accord avec toi tout autant)

  2. Mais quelle poète!! On sent bien que tu devais être une élève studieuse toi !!
    Toujours originale dans tes chroniques, trop forte !! J’adore … Quand j’ai une minute s’il y a une chro que je lis c’est bien la tienne !!
    J’ai aussi retrouvé notre Claire à ses débuts, mais quel talent !!
    Et joyeuses Pâques hin !! 😉😉

  3. Bonjour Nath,
    Tu fais de ce roman un titre très tentant (belle allitération…). Sans rire, après avoir lu les trois premiers romans de Claire, j’avais fait une petite coupure. Ta chronique si bien léchée me donne bien envie de replonger (dans l’eau de la Claire fontaine, bien sûr… 😉 ).
    Bises et Joyeuses Pâques…

A vot' bon coeur m'sieurs dames...