Bruen Ken

Ken Bruen, Delirium Tremens

411K7VcXHPL._SX195_Perdue. Confondue. Partagée.

Entre un style bref et incisif, presque télégraphique et parsemé de listes de mots. Entre l’humour cynique et irlandais et cette ironie dans le texte dont bénéficie même le personnage principal. Entre le détachement presque déçu que j’ai pu avoir au début de ma lecture et cette sorte d’addiction qui s’est déclarée au fil des pages.

Court. Essoufflée. Perplexe.

Le roman ne manque pas de panache mais laisse un sentiment étonnant de perplexité. Court. Presque trop. L’impression d’avoir affaire à un condensé de roman se lisant en à peine quelques heures mais laissant presque à bout de souffle lorsque arrive la fin.

Atypique. Alcool. Culture.

Première enquête d’un personnage récurrent, Delirium Tremens pose les bases d’une série qui s’annonce complètement atypique : Celle d’un privé irlandais flirtant plus avec le whisky qu’avec les femmes. Ken Bruen a construit tout son roman autour d’un Jack Taylor à la fois fort et sensible, féru de littérature et profondément humain.

Profondeur. Humanisme. Talent.

La réussite de ce roman tient dans le talent de l’auteur qui parvient à créer tant de profondeur en si peu de pages et de mots. Une fois les difficultés d’adaptation au style oubliées, l’humanisme de Jack Taylor ainsi que de certains personnages secondaires prend toute son ampleur. Les messages se précipitent et sautent aux yeux comme des détails invisibles auparavant et se dévoilant abruptement. Ça peut surprendre. C’est brutal. Sans concession.

Choc. Anti-héros. Authenticité.

L’intrigue, en dernier lieu, tient peu de place et n’a pour ainsi dire aucune importance face au choix stylistique. Ce premier opus est une présentation faite de phrases chocs. Celle d’un anti-héros n’ayant rien de conventionnel. D’un homme authentique. D’une Irlande nostalgique.

Ovni. Imprégnation. Aimer.

Afin d’appréhender cet ovni à son juste mérite, il faut l’apprivoiser rapidement. Sans perdre de temps en conjectures inutiles. Oublier les lectures académiques. S’imprégner du personnage comme il s’imprègne de boisson. Se laisser porter par la vague irlandaise. Et aimer le changement. Juste aimer.

 

 

 

Humeur musicale

L’Irlande est riche de culture musicale. Voilà un des nombreux groupe issue de cette culture: God is an Astronaut. Instrumental et atmosphérique, à écouter les yeux fermés…

 

 

 

4ème de couv’

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Il n’y a pas de détectives privés en Irlande. Les habitants ne le supporteraient pas. Le concept frôle de trop près l’image haïe du mouchard. Jack Taylor le sait. Viré pour avoir écrasé sciemment son poing sur le visage d’un ministre, cet ancien flic a gardé sa veste de fonction et s’est installé dans un pub de Galway. Son bureau donne sur le comptoir. Il est chez lui, règle des broutilles, sirote des cafés noyés au brandy et les oublie à l’aide de Guinness. Il est fragile et dangereux. Une mère qui ne croit pas au suicide de sa fille de seize ans le supplie d’enquêter.  » On l’a noyée  » sont les mots qu’elle a entendus au téléphone, prononcés par un homme qui savait. De quoi ne plus dormir. Surtout si d’autres gamines ont subi le même sort. Surtout si la police classe tous les dossiers un par un…

48 réponses »

  1. En tout cas ce livre il m’intrigue! Ta chronique suscite la curiosité…Je veux bien m’y coller si je le trouve car j’aime bien l’originalité et je pense que ce livre en regorge!!!!Merci pour cette découverte!

  2. Toujours aussi superbes tes chroniques et si je n’avais pas deja lu un roman de Ken Bruen j’aurai foncé mais je rejoins Yvan, ça manque sacrément d’intrigues quand même… En tous cas celui que j’avais lu et ça a l’air pareil pour le tien…

  3. Merci Nathalie de te faire mon émissaire sur ce coup là. Peut-être Yvan écoutera-t-il davantage la voix d’une jolie jeune dame que d’un vieux bonhomme… 😉
    La bise, les aminches…

  4. Ta chronique me laisse aussi perplexe que ce roman ;-). Tu sais comme j’aime qu’un style personnel souligne une intrigue forte. N’avoir qu’un des deux ingrédients risque de ne pas me convenir… Je ne sais pas

A vot' bon coeur m'sieurs dames...