A quoi nous servent nos regrets si ce n’est à freiner nos élans et à nous infliger une souffrance inutile ? Faire ou ne pas faire…. Dire ou ne pas dire…Mieux valent les remords qui nous réconcilient parfois avec nos actes manqués.
Regrets, remords… ces mots flottent autour de ce roman comme un nuage pollué. Ils l’entourent, le caressent, pénètrent ses pages comme un amant passionné et endurant. Ils le hantent comme un fantôme torturé.
Ils rythment les vies de 3 femmes dont les voix se croisent pour chanter en canon la lente mélopée d’existences ratées, de désirs inassouvis ou d’amours perdus. Ils bercent l’insatisfaction, la tristesse, la jalousie, le manque. Ils sont le leitmotiv de ce premier roman et en font une vraie réussite.
« La fille du train » se lit comme un journal intime qu’on aurait trouvé caché sous un matelas, ou plutôt comme 3 journaux intimes s’entremêlant, se confondant presque. Le lecteur devient voyeur, s’introduit dans ces vies, se faufile discrètement derrière les pages pour mieux observer ces femmes qui se livrent totalement, sans filtre ni retenue.
L’ingérence est aussi rapide que la progression est lente et le seul reproche à faire serait quelques redites dues à cette lenteur toute calculée mais la forme est telle que le fond en est vite oublié.
Ce qui compte dans ce roman, ce n’est pas tant l’intrigue elle-même, en l’occurrence presque classique, ce qui compte c’est ce cheminement, cette construction apportée par l’auteure qui apporte une réelle originalité et une empathie pour des personnages qui seraient, sans cela, peu séduisants. Ce qui compte ce sont les faux-semblants et la vérité qu’on ne sait où situer.
Paula Hawkins n’a aucun regrets à avoir. Elle a osé, elle l’a fait et c’est abouti. Laissons-lui les remords qu’elle pourrait avoir, ne soyons pas indiscrets mais ne replaçons pas ce roman sous son matelas, laissons-le à l’affut des regards importuns…
Humeur musicale
Cité dans le roman: Artic Monkeys, excellent groupe anglais. Mon morceau préféré :
4ème de couv’
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu
.
Avec ce thriller psychologique exceptionnel, Paula Hawkins fait figure de révélation de l’année. Il vous suffit d’ouvrir ce livre et de vous laisser entraîner dans le piège paranoïaque et jubilatoire qu’elle vous tend et vous comprendrez combien cette publication fait figure d’événement.
Sonatine, Mai 2015
Catégories :Hawkins Paula
Il me tente celui-ci. En plus, je le vois partout 😉
je te le conseille vivement!
Oui il est sur la liste 😉
Ben dis moi, j’ai du retard moi, tu publies plus vite que ton ombre en ce moment.
Mais comment fais tu pour t’immerger ici dans le style de l’auteur et de le faire tien.
Tu as un tel don d’empathie…
Oui, ce livre est d’une construction parfaite qui met en valeur ses femmes, mais surtout une de ses 3 femmes qui est loin des clichés de l’héroïne de roman.
Pour ma part, le rythme de ce livre m’a fait plus d’une fois rater ma station lors de mes déplacements quotidiens. 😉
ce que tu me dis me touche beaucoup 🙂
Ben, j’ai dis quoi encore ? 😉
Un vrai coup de cœur pour ce livre!!! Et un vrai coup de foudre pour ta sublime chronique!
je rougis…. 🙂
Ta façon de présenter le roman est hyper originale en regard de tout ce qu’on a déjà vu et entendu et si vrai aussi. J’ai lu ce roman influencé par un certain blogueur alsacien 😉 et l’ai beaucoup apprécié même si je l’ai trouvé un poil classique.
merci Sido! moi aussi c’est un blogueur alsacien qui m’a influencée… serait-ce le même ?? lol
Bon, sang, j’ai du retard !!!!
Mais que tu écris bien ! Tu n’as jamais pensé à écrire autre chose que des chroniques ? :-p
Magnifique ressenti une fois de plus !
Mais si elle a écrit autre chose, Yvan, elle a même eu un prix ! J’avais adoré sa nouvelle 😉
C’était pour la charrier, je sais qu’elle a eu un prix et qu’elle a du talent 😉
Décidément, je suis à côté de mes pompes, moi, ce matin !! 😀 Vite, un cawa !! Oublie pas que tu m’en dois 1/2 !!
vous êtes des choux 🙂
à la crème ??
comme tu veux 🙂
miam !
vieille canaille 😉
très belle chronique, je serais tentée de dire une fois de plus 😉 Ce roman est dans ma PAL … tu me donnes très envie de le sortir !
Merci Stef, j’ai hâte de connaître ton avis 😉
Ta chronique est top ! *-*
Par contre le livre ne me fait pas tout à fait envie… Ou alors dans quelques années 🙂
merci d’avoir apprécié et bienvenue 🙂
Magnifique, sublime, merveilleuse. Que je l’aime ta chronique 🙂
Oui, je veux savoir mon petit singe Arctique 😀
Que de compliments! Ça me va droit au coeur. Merci mon chou 🙂
Un livre qui fait son petit effet c’est certain!!!!!;)
Ta chronique met en lumière une autre vision de ce livre c’est super intéressant!!!Bravo encore!!!!!;)
Je me méfie parfois des romans-buzz mais celui ci le mérite 🙂