Je me souviens de ces camps de roms qu’on fait semblant de ne pas voir, le regard dégoûté et fuyant face à l’étranger et à la misère, de cet agacement face aux ordures et à la mendicité.
Je me souviens de ces travailleurs au black patientant devant les entreprises de BTP à 5h du matin. File indienne cosmopolite s’amenuisant au rythme du va et vient des camionnettes, Babel d’hommes attendant par tous temps, regroupés par ethnie.
Je me souviens de ces RER bondés, de ces sacs à main serrés contre soi, de ces regards qu’on n’ose pas laisser traîner par crainte de violence gratuite.
Je me souviens avoir pensé que chaque policier du 93 devait être soit dernier de sa promotion, soit mis au placard…et bien sûr j’avais tort, en tout cas sur ce dernier point…
La Seine-Saint-Denis est source de bon nombre de fantasmes, de légendes et de folklores…et, pour y avoir travaillé de nombreuses années, la réalité n’est pas si loin. Qui de mieux placé pour conter les us et coutumes d’un département à la si mauvaise réputation qu’un flic plongé dans la violence et la misère depuis longtemps ?
Je l’attendais au tournant le charmant lieutenant de police. Je me demandais si la forme serait à la hauteur du fond. Je m’attendais peut-être à un roman de gare mâtiné de thriller à la petite semaine…et j’ai découvert un vrai talent d’écriture et un thriller de très bonne qualité. Les chapitres sont courts et donnent un style nerveux, presque scénaristique, qui sied parfaitement à l’histoire. Les personnages sont crédibles et ne sombrent pas dans la caricature grâce à l’expérience professionnelle d’Olivier Norek. L’intrigue est perverse et un tant soit peu malsaine mais est compensée par un final saupoudré de douceur.
Pour son premier roman, Olivier Norek assure et fait du bon boulot. Divertissant et prenant, Code 93 est un bon bouquin où l’on ne sait où s’arrête la fiction et où commence la réalité. A lire sans hésitation pour passer un excellent moment car, au final, c’est ça le plus important.
Humeur musicale
Dans les banlieues on écoute plutôt du rap mais vu que c’est pas ma tasse de thé, ce sera un bon rock qui déménage, bien frenchie!
4ème de couv’
Coste est capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Depuis quinze ans, il a choisi de travailler en banlieue et de naviguer au coeur de la violence banalisée et des crimes gratuits. Une série de découvertes étranges, un mort qui ouvre les yeux à la morgue, un toxico qui périt par auto-combustion, l’incite à penser que son enquête, cette fois-ci, va dépasser le cadre des affaires habituelles du 9-3. Et les lettres anonymes qui lui sont adressées personnellement vont le guider vers des sphères autrement plus dangereuses
Écrit par un lieutenant de police, 93 Code zéro se singularise par une authenticité qui doit tout à l’expérience de son auteur ; cette plongée dans un monde où se côtoient aménagement urbain et manipulations criminelles au sein des milieux politiques et financiers nous laisse médusés.
Catégories :Norek Olivier
J’ai adoré ce livre!!! Quel talent cet auteur!!! Ta chronique est juste WAOUHHH!!!!
Merci ma belle 🙂
Le monsieur a du talent!
Youpi !!! Tu as aimé !!!!!! Suis bien contente ! Tu verras « territoires » est 100 fois mieux !
Il est dans ma liste. Vais pas tarder à me le prendre 🙂
Je me souviens que je dois passer plus sur ton blog pour y lire de jolies chroniques……;)
C’est adorable, merci 🙂
Je compte bien découvrir cet auteur, dont vous faites tous l’éloge!!!!Affaire à suivre donc;)
Le rap n’est pas ma tasse de thé non plus, c’est pour cela que quand j’ai mis un titre de musique dans « Code 93 », j’ai opté pour Prodigy – Voodoo People… Merci pour cette chronique… mais c’est vrai que vous avez du style 🙂 Un très bon week end. Olivier Norek.
Merci 1000 fois pour être venu me laisser un petit mot cher Olivier 🙂
Je suis très touchée
J’avais noté Prodigy mais parfois je dévie un peu des choix musicaux des auteurs. C’est selon mon ressenti ou mon envie du moment 🙂
Bravo pour votre roman, c’est une très chouette réussite et Territoires est prévu en lecture ! Longue carrière à vous 🙂
j’adore ça, retrouver des bouts de toi dans tes chroniques, elle n’en ont que plus de valeur !
je crois que j’ai trouvé mon style 😉
c’est exactement ça ! un style inimitable
c gentil ça 🙂
Une très belle introduction pour ce livre que je m’apprête bientôt à découvrir 🙂
tu verras, c’est un très bon page-turner. Ca m’a rappelé ces jolies cités de La Courneuve que je voyais tous les jours en allant bosser….haaa nostalgie… 😉
Tu as été comme moi, conquise par ce roman, une très belle plume que ce Monsieur Norek. je lirai territoires sans tarder…
j’avoue que ça m’a bien donné envie de lire la suite moi aussi