Franck Bouysse est de ces auteurs authentiques qui prennent la vie telle qu’elle se présente et la transposent délicatement sur le papier. Les mots sont posés sur le papier, on les sent fragiles comme si une simple brise pouvait les faire s’envoler.
Dans « Grossir le ciel », les choses sont simples et peignent un décor cévenol sans concession, presque intemporel malgré une action se situant dans les années 2000. Toute la magie de ce petit roman noir se situe dans cette espace temps quasi perpétuel, tout y paraît figé comme des personnages aux vêtements gris sur une carte postale au ton sépia.
Avec ce récit, presque un huis-clos, l’auteur met en avant la solitude paysanne, les décors escarpés des Cévennes et les secrets de famille qui rongent des vies.
L’immersion que réussit a instaurer Franck Bouysse est telle qu’on se surprend à lire avec des « r » qui roulent dans la tête. Cet accent spontané est révélateur du réalisme ambiant. Les odeurs de foin et d’étable sourdent presque des pages et le livre refermé, c’est presque avec surprise que l’on découvre le décor familier qui nous entoure en relevant les yeux.
Les personnages sont rudes mais on sent la tendresse que l’auteur a su puiser en lui pour créer ses personnages, l’âme même du roman en est d’ailleurs dépendante. Bouysse réussit à tenir une histoire sur deux personnages seulement et c’est preuve d’une grande maîtrise.
Le style très emprunt de mélancolie et de poésie de la narration vient en contraste brutal avec les dialogues, sortis tout droit de la terre. Les rares échanges entre les protagonistes en sortent plus marqués encore. Ce récit n’est pas sans rappeler le magnifique roman de Pierre Magnan, La maison assassinée. La langueur de la narration, la rural violent de ces campagnes isolées font de ce roman un joli petit bijou noir.
Récompensé à plusieurs reprises, « Grossir le ciel » est rempli de ces qualités qui justifient ces honneurs. Malgré tout, j’ai trouvé la fin nébuleuse et trop peu développée et je le regrette au vu de la qualité du roman. Sans avoir besoin d’un final déchaîné, l’ambiance du récit se suffisant à elle-même, il m’a manqué cette stupeur qu’une fin inattendue peu procurer. Ce bémol ne freinera en rien la découverte des autres romans de Franck Bouysse, le plaisir de la lecture ayant été bien supérieur à cette petite déception.
Humeur musicale
Un peu de nostalgie avec Noir Désir
4ème de couv’
L’ abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l’ avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c’était un peu comme si l’abbé faisait partie de sa famille, et elle n’est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n’en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C’est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée? Non.
Longtemps après, Gus se dira qu’il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s’est-il passé chez Abel ?
Catégories :Bouysse Franck
Je pense que je vais me laisser tenter à découvrir l’écriture de Franck Bouysse ! 🙂
Tu verras, c’est très lyrique 🙂
Oh, pas de coup de ❤ comme moi…. 😥
Non j’avoue . Mais j’ai quand même beaucoup aimé hein! 🙂 Ca se sent pas dans ma chronique ?
J’avais le nez bouché !! mdr
pffffff !!!!! lol
PTDR
Hehe!!!!Je reviens du Quai du polar avec ce livre dédicacé!!!!!!;)
Comme quoi, on est connectée sur le coup!!!!!;) Malgré ta petite déception, il me tente énormément!!!!
Alors c’était comment ???? 🙂
Pfffff, y’a pas de mots je crois…..Un rêve éveillé et une fée euphorique!!!!Des photos à tomber, juste un weekend dans un univers parallèle…..pffff J’en suis toujours pas remise…..
Comme je t’envie. .. tu nous enverras quelques photos ? 🙂
J’hésite à les publier (tu le sais moi me montrer c’est pas mon truc!!!) mais en MP juste pour te faire regretter de pas être venue me rejoindre évidemment!!!!mdr
je sais bien 🙂 oui, en mp que je vois ta bouille 🙂
Un coup de coeur pour moi mais je comprends ton petit bémol.
Perso je suis rester sur la magie de l’écriture et des mots 😉
Oui, la fin m’a laissée sur ma faim… et du coup la poésie et la magie des mots de l’auteur ont perdu un peu de leur lumière pour moi.
Attention, ça reste un très bon bouquin mais je suis loin du coup de cœur 🙂
Ton exigence t’honore ! 😉
Ca je ne sais pas mais je m’aperçois que je le deviens de plus en plus. 😦
Moi je suis restée bon public…Trop peut-être parfois !
Bah non. Au moins, tu ne t’arrêtes pas à des détails parfois peu importants
Ou je ne les vois pas, ce qui est moyen, moyen 😉
Impossible, tu as un regard professionnel et passionnée. Il n’y a rien de moyen chez toi
J’essaie d’avoir les regards différents de mes différents lecteurs 😉
Quel beau roman en effet : l’écriture et les paysages sont en harmonie, les émotions sont fortes sans beaucoup de mots ou de pathos. Du noir très sombre, c’est une belle découverte que cet auteur.
Je suis d’accord avec toi. La fin m’a laissée dubitative mais elle laisse place à l’imaginaire
On sent que tu as pris du plaisir avec cette lecture 🙂 il est dans ma PAL, donc je suis encore plus pressée de le lire 😉
Tu verras, l’écriture est très belle. 🙂
🙂