Guez Jérémie

Jérémie Guez, Balancé dans les cordes

cvt_Balance-dans-les-cordes_5782C’est curieux comme parfois certains romans ne font que passer dans notre vie. On sait qu’ils ne laisseront aucune trace, si ce n’est les quelques poussières qu’ils attireront sur les rayons de la bibliothèque. Ils réapparaissent souvent quelques temps plus tard sans pour autant qu’on se rappelle de leur contenu. Un peu comme ces anonymes que nous croisons tous les jours et sur lesquels nous posons un regard distrait. Nous serions bien incapables de décrire leurs traits, ils ne font que traverser nos vies.

Ainsi, je serais bien en peine de parler de ce roman d’ici à quelques mois. Les sensations sont encore présentes, mon impression encore fraîche mais il m’en aurait fallu plus, bien plus pour qu’il me reste en mémoire.

Non pas que le sujet soit inintéressant, non. Le matériau brut est là et ne demandait qu’à être exploité. Les cités, la boxe, la drogue… les sujets ont beau avoir été utilisés à maintes reprises, il reste toujours des façons nouvelles de les cultiver et c’est ce qu’a tenté de faire Jérémie Guez. La sauce n’a pas prise avec moi et je le regrette sincèrement.

Les personnages écorchés mais que j’ai trouvés sans consistance n’ont pas su me toucher, leurs malheurs n’ont pas su m’émouvoir. Je n’ai pas saisi la différence entre l’amour et la haine qui est censée se dégager de ce récit, les deux m’ayant paru sans nuance. Comme une suite de notes de musique semblables se suivant sur une même portée. Cette monotonie de ton m’a poursuivie sur les 200 pages de ce roman en me laissant même une désagréable sensation de discordance lors du final. Incompréhensible et curieux choix que ce dernier. A mon sens, la fausse note la plus frustrante de ce roman.

Bien sûr, tout n’est pas sombre dans mon opinion et cette déception, due sans doute en partie au format ultra court choisi par l’auteur, est nuancé de quelques bons souvenirs.

Le roman est presque construit comme un scénario et il gagnerait même à être porté à l’écran afin d’avoir un visuel qui donnerait du rythme à l’histoire. Par ailleurs,  Jérémie Guez a eu l’intelligence de ne pas choisir le ring comme unique décor et malgré un sujet axé sur le monde de la boxe, il est inutile de connaître ou d’aimer ce milieu pour apprécier ce roman.

L’auteur a choisi la misère sociale pour toile de fond et j’ai la sensation d’une réelle volonté de dénonciation de ces oubliés au travers de son récit. Ce dernier ne m’a pas séduite, ce n’est pas le cas de la majorité et j’en suis ravie.

2COEURS

 

Humeur musicale

Je colle souvent un groupe de fusion aux romans qui se passent dans les cités. Pour celui-ci je ne déroge pas à la règle, ce sera un bon vieux Rage Against The Machine!

 

 

4ème de couv’

Jérémie Guez pendant le salon du polar de Montigny les Cormeilles en 2012

Tony est un jeune boxeur; garçon sans histoires, il consacre sa vie au sport, prépare son premier combat pro et se tient à
l’écart des trafics qui rythment la vie de sa cité. Mais il doit
composer avec une mère à problèmes, qui se laisse entretenir par des voyous.

Tout dérape lorsque l’un d’entre eux la bat et l’envoie à l’hôpital. Tony décide de faire appel à Miguel, le caïd de la ville, pour étancher sa soif de vengeance.

Mais dans ce milieu, rien n’est jamais gratuit. La faveur demandée à un prix, celui du sang. Tony, qui doit payer sa dette, entame alors une longue descente aux enfers…

Balancé dans les cordes est le second roman de Jérémie Guez, l’auteur de Paris la nuit

 

20 réponses »

  1. On ne peux pas gagner à tous les coups…..En tous cas, je te fais assez confiance pour passer sur celui là, surtout que la boxe et la drogue ne sont pas des sujets qui me branche plus que ça……;)

  2. Fichtre ! Alors là, d’apprendre que tu n’as au final pas aimé ce roman, comment dire, ca me frise les moustaches ! J’avais pour ma part adoré son premier roman  » Paris la nuit », et j’attendais avec impatience son suivant. J’ai donc beaucoup aimé  » Balancé dans les cordes » qui venait confirmer tout le talent que j’avais vu dans son précédent.. C’est un roman très sombre comme je les aime, sans pathos, direct et sans concession. Comme quoi …. tiens d’ailleurs ca me fait penser qu’il y a un ptit moment qu’il nous a rien sorti Jeremy , je sais qu’il vient d’être publié au Royaume Uni me semble t-il. C’est bien une des rares fois ouù nous avons un avis divergent, en même temps fallait bien que ca arrive un jour !! je te fais un gros smouick !!!

    • He oui mon souriceau !!
      On ne peut être en phase systématiquement 🙂
      Je reconnais son talent mais je n’ai vraiment pas accroché avec son style.
      Je vais faire dans la répétition, mais j’ai trouvé ça…. monocorde et sans aspérité.
      Bah on peut pas plaire à tout le monde et rassure toi, c’est quand même toi qui m’a fait découvrir cette pépite qu’est Satan dans le désert 🙂

      • Figure-toi, ptite souris, que j’ai eu le même ressenti que Nath, les mêmes impressions. Je sais que ce livre est encensé par beaucoup. Pour ma part, je reste sur ma faim et sur les mêmes constats que la Dame des lieux. Trop court, peu d’émotions qui m’ont touché, pas assez de nuances pour moi

  3. Avis tout à fait intéressant, même si en ce qui me concerne, je serai moins sévère que toi. Je me souviens que j’avais bien aimé ce roman, mais je serais bien incapable d’argumenter sur le pourquoi. En cela, je rejoins ton avis, il n’a pas laissé de trace durable. 🙂

A vot' bon coeur m'sieurs dames...