Brundage Elizabeth

Elizabeth Brundage, Dans les angles morts

Les romans américains que j’ai lus sont souvent construits de multiples sujets et « Dans les angles morts » ne fait pas exception à la règle.

Complexe comme la multi-culture américaine, fait de couches superposées et rempli de tiroirs dont certains m’ont sûrement échappée, ce roman est un long chant funèbre sur la gestion du deuil et de la perte.

Chaque personnage est confronté à l’inéluctable et chacun d’entre eux fera de sa souffrance une force ou une faiblesse. Ainsi va la vie et l’auteure retrace là toute la cruelle évidence de l’existence.

L’intime est prégnant. Elizabeth Brundage pénètre dans l’âme de chacune de ses créatures. Elle ne dissimule rien, tout est offert au lecteur : la beauté, la laideur et puis la mort. Donner vie ou mort à ce point est un talent hors du commun, tout est tangible, tout devient réalité.

De mes doigts, j’aurais presque pu effleurer des matières ou des peaux. J’aurais presque pu me sentir partie intégrante de l’histoire si je n’avais eu à tourner des pages qui me rappelaient que je n’étais que spectatrice.

Rempli de détails, le texte est un véritable inventaire à la Prévert. On ne sait où poser l’imagination et pour autant, chaque élément est à sa place. Les objets inanimés deviennent vivants, tout se met en mouvement.

Et puis à l’épicentre de ce roman: il y a les femmes.

Ce sont elles qui font trembler ce petit monde de cinq cents pages. Le séisme provient de leur force et de leur volonté. Elles font face au destin que souvent, elles ont choisi par convention ou quelquefois par amour.

Les femmes de ce roman cherchent leur liberté. Certaines l’obtiendront, d’autres la chercheront même après leur mort. Elizabeth Brundage nous livre un roman sur l’apothéose de la féminité. Sans concession mais avec une tendresse infinie qui transpire entre les lignes.

« Dans les angles morts » est le parfait exemple de roman américain dense et cru. Il n’épargne rien ni personne comme le temps qui passe et qui apporte son lot de malheurs. Un roman sur la vie dans ce qu’elle a de plus cruel.

 

4ème de couv

 

En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tempête de neige, après une journée à l’université privée de Chosen où il enseigne l’histoire de l’art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre. Depuis combien de temps ? Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais récemment repérée par de riches New-yorkais à la recherche d’un havre bucolique) où ils avaient pu acheter pour une bouchée de pain la ferme des Hale, une ancienne exploitation laitière. George est le premier suspect, la question de sa culpabilité résonnant dans une histoire pleine de secrets personnels et professionnels. Mais Dans les angles morts est aussi l’histoire des trois frères Hale, qui se retrouvent mêlés à ce mystère, en premier lieu parce que les Clare occupent la maison de leur enfance, celle qu’ils ont dû quitter après le suicide de leurs parents. Le voile impitoyable de la mort est omniprésent ; un crime en cache d’autres, et vingt années s’écoulent avant qu’une justice implacable soit rendue. Portrait riche et complexe d’un psychopathe, d’un mariage aussi, ce roman étudie dans le détail les diverses cicatrices qui entachent des familles très différentes, et jusqu’à une communauté tout entière.

 

7 réponses »

  1. Rhôô, je suis passée à côté de ce roman ! Je l’ai lu en soupirant, n’arrivant pas à m’attacher vraiment, même si certains chapitres étaient plus intéressants, j’ai zappé une partie. :/

A vot' bon coeur m'sieurs dames...