Pas un bruit ne traverse le néant. Dans l’espace, tout est suspension, tout est silence. La vitesse du son anéantit son essence et sans un bruit, Nathalie Hug et Jérôme Camut effleurent le papier. A peine entend-on le frôlement de leurs quatre mains ou leurs souffles mêlés…
Un battement de cœur et Sonja Delzongle libère la note. Dans un sifflement ouaté, sa plume frotte et gratte. Obsédante et résonnante. Un bourdonnement hanté qui ne cessera plus…
Le clapotis tendre de la pluie sur un toit annonce Maud Mayeras qui chante plus qu’elle n’écrit. Sa douceur donne le LA, sa violence s’accorde. Dans les graves, puis les aigus elle joue les notes quand d’autres ne font que les faire grincer…
François-Xavier Dillard dirige l’orchestre. Son violon déchire le silence et sous la clameur de la foule, sa musique prend des airs d’opéra ou de symphonie. Les bravos s’intensifient et…
Une chaîne que l’on tire, le claquement d’une porte lourde qui se referme. Le hurlement de Cédric Sire qui fend la nuit et voilà tous les sons de la nuit comme amplifiés, augmentés…
Comme le crissement des pneus de Laurent Scalese. Un choc sourd puis des gémissements et des plaintes. Les mots se percutent, deviennent stridents…
Et les mouettes crient par-dessus le bruit hypnotique des vagues. C’est Romain Puertolas qui s’époumone dans le micro de la fête foraine. Les hauts-parleurs saturent, les camelots bonimentent et les gens s’égosillent de peur et plaisir entremêlés…
Les sirènes des ambulances retentissent. RJ Ellory est au volant. Les victimes hurlent et couvrent le tumulte. Klaxons, portières qui claquent, coups de feu…
Puis le son des pas de Barbara Abel et Karine Giebel qui courent dans les feuilles mortes et qui mugissent de concert. On entend des moteurs qui vrombissent, des flammes qui crépitent et des appels à l’aide que nul ne perçoit…
A cause du vacarme des pelleteuses et des engins du chantier de Nicolas Lebel. Le marteau-piqueur vibre et assourdit. On lit sur les lèvres, même la poussière est bruit…
Et la bombe explose. Les balles sifflent tout autour : Sophie Loubière s’en va t’en guerre. La télévision vocifère ses bulletins d’informations, le bruit s’éloigne à la même vitesse que le brancard. Le bip continu d’une salle de réa…
Et puis le silence…
Juste le froissement léger d’une page que l’on tourne, un simple souffle de contentement, un soupir presque imperceptible de plaisir et le noir que l’on écoute.
4ème de couv’
Les grands noms du thriller français mettent nos sens en éveil.
Treize auteurs prestigieux de noir sont ici réunis et, si chacun a son mode opératoire, le mot d’ordre est le même pour tous : nous faire tendre l’oreille en nous proposant des récits qui jouent avec les différentes définitions de l’audition.
Dans ces nouvelles, ils ont donné libre cours à leur noire imagination pour créer une atmosphère, des personnages inoubliables et une tension qui vous happeront dès les premiers mots… et jusqu’à la chute.
Éclectique et surprenant, ce recueil renferme onze expériences exceptionnelles de lecture.
Laissez-vous chuchoter à l’oreille, venez Écouter le noir.
Catégories :Collectif
Magnifique! Je dois absolument le lire ce recueil! Merci pour ce beau retour!
tu vas adorer 🙂
Bon ben c’est le kiffe de te lire, m^me quand tu parles des textes des autres, tu sais ça toi ? !!!
J’aime que tu aimes ☺
Je m’étais mis la pression pour cette chronique.
Tu comprends pourquoi. . ☺
Oui je comprends très bien. Mais la pression t’a réussi tu sais ?
Waow, je suis sans voix devant tant d’éloquence.
.
Tu es gentil 😊
Retrouve là. Ça peut être utile 😉
Belle idée, magnifique prose, tu es dans ton élément ;-). Merci beaucoup pour ce texte !
les auteurs ont écrit des textes si différents les uns des autres! c’est une belle réussite
C’est l’une de mes plus grandes satisfactions, cette diversité. Et j’en ai pourtant des satisfactions avec ce projet 😉
Putain, la chronique de malade ! J’adore ! Belle idée, belle mise en écriture. Bravo ma louloutte, tu as tout bien résumé.
tu es un amour. Merci ❤ Je me suis mise la pression sur celle-là, je dois bien l'avouer 🙂
Moi qui ne mets la pression que dans la bière… Bravo, parce que c’était foutrement bien écrit, bien dit. Bon, nous, on va aller se rhabiller 🙂
Ha la bière ça me connaît aussi ! 😉
Rhabille toi mais uniquement parce que cul nu tu vas choper froid ! 😁
Je me disais bien que je sentais un courant d’air froid !!
Quelle banane celle là 😊
Ah, si je mets une banane, le courant d’air sera terminé…
Mais faites-moi sortir !!!
Très beau texte Nathalie
merci Eric 🙂