Belletto René

René Belletto, L’enfer

On ne lit pas un Belletto par hasard et un roman qui date de plus de trente ans encore moins. Figés dans les nouveautés, on en oublie certains auteurs qui méritent parfois qu’on les découvre tardivement ou bien qu’on se souvienne d’eux.

René Belletto, lyonnais amoureux de sa ville fait presque vivre cette dernière comme un personnage à part entière. Lyon aoûtienne étouffante et omniprésente, pleine de moiteur, suant presque des pages. L’atmosphère est lourde et la chaleur n’en est pas seule responsable.

Le décor fin « seventies » et désuet fait se rappeler le temps d’avant, douce mélancolie. Une bouffée d’oxygène dans un monde presque exclusivement numérique mais…

Ce roman rempli de paradoxes a mis mon esprit en déroute et tout s’est fondu dans un mélange contradictoire de sensations.

Il y’a ces curieux et fantasques personnages… Aucun ne semble ancré dans la réalité. Trop originaux et surtout trop nombreux pour paraître un tant soi peu réels. Quand bien même l’apanage de l’écriture est de donner libre cours à l’imagination, j’ai comme eu la sensation que l’auteur se délestait d’un sac trop lourd à porter au détriment de la simplicité.

A la fois « complètement heureux et complètement malheureux », je n’ai su où situer leurs états d’esprit. On aime au début, on trouve ça différent et puis on se lasse de ne pas trouver un caractère qui ne soit pas totalement fou. J’en ai oublié l’intrigue qui pourtant vaut la peine qu’on s’en souvienne.

Et puis il y a tous ces mots. Une explosion de mots, une déflagration de vocables, un déchaînement de lettres. Tout cela mis bout à bout de façon fort intelligente et parfois fort drôle mais là où j’y ai d’abord trouvé de la légèreté, la pesanteur du style m’a rattrapée et s’est emmêlée avec la canicule ambiante et les extravagances des personnages.

La balance menaçait de se fracasser sur l’autel de mon amour des livres. Cette tragi-comédie pèse plus lourd qu’il n’y paraît.

Belletto écrit très bien, son style est unique. Hélas pour moi, j’ai alterné les passages amusants et spirituels avec des chapitres qui m’ont ennuyée au possible. Tous ces paradoxes m’ont égarée comme un plan que je n’ai pas su comprendre.

Mal m’en a pris, j’y ai étrangement découvert un excellent auteur qui n’a assurément pas pris la plume pour que je le lise.

 

 

 4ème de couv’

 

Parfois, on se sent comme loin de sa vie. Si loin qu’on pense même à… Michel Soler, seul dans une ville déserte et terrassée par l’été, en est à ce point d’éloignement. Désespérément disponible, et prêt à tout… Et soudain tout lui arrive. Il est jeté dans une machination de terreurs, de violences, de morts et d’amours qui sont de ce monde, et qui n’en sont pas. Mais son indifférence et sa tendresse, sa folie et son humour à périr dans les ricanements le font échapper aux pièges infernaux. A moins qu’ils ne l’y précipitent…

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12 réponses »

  1. Tu pourras y manger une bugne ou des equevilles 🙄
    Du cani nous débaroulerons les escaliers, prendrons La Ficelle et irons à la vogue.

    Tu préfères les mirons ou les plats ?

    Bises

  2. Tu le sais l’enfer est sans doute un de mes livres fondateurs. Mais quel bouquin que cet enfer de Belleto ! J’en garde un souvenir grandiose. J’ai d’ailleurs toujours eu un peu peur de le relire. Mais quelle claque à l’époque !
    C’est dommage que cela n’ait pas pris avec toi !
    Mais bon on le sais une lecture ça dépend aussi du moment et de notre état d’esprit du moment !

  3. Un roman où l’histoire se passe à Lyon écrit par un auteur Lyonnais amoureux de sa ville.

    Eh les gones!! Réveillez vous!!
    Il faut y lire !
    Entre une traboule et un cani avec une tarte à la praline

A vot' bon coeur m'sieurs dames...