Harper Jane

Jane Harper, Canicule

41a5-wthwbl-_sx195_Avec son premier roman, Jane Harper met en scène les passions humaines et les désastres qui en sont les fatales conséquences.

La tragédie, ou plutôt les tragédies australiennes qui sont dépeintes dans ce récit étouffant sont d’une cruelle banalité mais la construction, elle, est tout à fait remarquable et digne d’écrivains chevronnés. Pour un premier roman, Jane Harper fait preuve d’une maîtrise assez exceptionnelle laissant penser qu’elle a assurément trouvé sa voie.

Plantant un décor brûlant avec un premier chapitre pour ainsi dire cinématographique qui d’emblée, rend le récit suffocant, « Canicule » s’installe de façon abrupte mais adopte ensuite une tournure plus nonchalante, amplifiant l’atmosphère déjà totalement irrespirable d’une Australie en pleine sécheresse.

Jane Harper réussit à créer des personnages crédibles et forçant l’empathie. Tâche difficile en soi qui consiste à toucher le lecteur dans ce qu’il a de plus personnel et à éveiller un sentiment étrange de proximité pour des êtres de papier.

Les drames familiaux et le contexte général en sont les catalyseurs car « Canicule » a beau se situer à l’autre bout de la planète, le désespoir de certains éleveurs et agriculteurs semble bien plus proche qu’il n’y paraît tant il touche notre pays de plein fouet. Un rapprochement qui crée une implication sensible, presque universelle, dans la lecture.

Le style pudique de Jane Harper et sa façon habile d’intégrer le passé au présent font de ce roman un polar qu’on pourrait presque qualifier d’intemporel tant les deux espaces-temps se mêlent avec intelligence et fluidité.

L’auteure franchit haut la main, l’épreuve du flash-back. Là encore, elle fait preuve d’une maîtrise épatante dans la manipulation des mots et la construction de son roman.

Déjà traduit dans plusieurs pays et choix éditorial très judicieux des éditions Kero, ce premier roman a tout d’un grand et assure un avenir serein à une jeune auteure qui verra bientôt son histoire adaptée au cinéma.

Belle surprise dans les sorties de ce début d’année, « Canicule » est un essai totalement réussi et mérite amplement son succès. Une auteure à suivre, assurément.

 

maitris-et-addictif

 

Remerciements: Les Editions Kero et Babelio

4ème de couv’

 

 

Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l’Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Sa poussière. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés. Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l’arme contre soi-même ? C’est ce qui est telechargementarrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d’enfance, n’a aucune raison d’en douter. S’il n’y avait pas ces quelques mots arrivés par la poste : Luke a menti.
Tu as menti. Sois présent aux funérailles. Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie. Trop vives sont encore les blessures de son départ précipité des années auparavant. Trop dangereux le secret qu’il a gardé pendant tout ce temps. Mais Aaron a une dette, et quelqu’un a décidé que le moment est venu de la payer…

30 réponses »

  1. Nath, Yvan, je suis PTDR devant un tel échange ! Si j’étais dépressive, je demanderai qu’on me prescrive vos échanges, ce serait radical (mais je ne le suis pas).

    Bon, je vais me faire la canicule et je sens déjà venir les rimes cochonnes !

    Sinon, je peut avoir la suite du Cartland ??? Je l’ai pas lu…

  2. coucou
    bon encore un qui donne envie, comme d’habitude quoi 🙂
    arrête de me tenter si souvent je ne sais plus où les empiler.
    Je le mets dans ma liste quand mème ma sœur,
    merci de ton écriture….

  3. Tu n’es pas la première à me recommander cette lecture mais tu es celle qui me décide … 😉
    Je finis « Papillon de nuit » de R.J. Ellory et je me plonge dans « Canicule » !

  4. voilà une chronique qui donne bien envie de s’interesser à ce bouquin ! d’autant qu’après avoir lu  » Bienvenue à Cotton’s warwick de M. Mention qui se passait en Australie, aprs achevé ce matin  » sous la terre des maoris » de Carl Nixon qui se passe en Nouvelle Zelande ( et qui sera mon premier coup de coeur de l’année) , je repartirai bien au pays du kangourou moi !!! surtout si c’est du noir bien serré qui est servie !!! 😉

  5. Dans ma PAL! Mais psychologiquement, je serai maso en le lisant cet été car j’ai horreur de la chaleur et avec un titre pareil, aucune envie de le découvrir maintenant! Stupide, hein? 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...