Paladini Gipsy

Gipsy Paladini, Sang pour sang

sang-pour-sang-PaladiniGipsy Paladini est une auteure étonnante.

Française par naissance, elle se définit elle-même comme une auteure au cœur de gitane. Voyageuse au long cours, ses séjours aux États-Unis lui ont inspiré ce personnage hors du commun qu’est Al Seriani.

« Sang pour sang » est la genèse d’un anti-héros absolument détestable. Flic asocial, alcoolique, misogyne…la liste est interminable. L’auteure a voulu créer un des personnages les plus antipathique qui soit et c’est réussi. Aucune compassion pour Al Seriani, aucune excuse qui puisse en faire une victime du système, pas de passé vraiment dramatique qui puisse apitoyer le lecteur. Rien, si ce n’est un connard misanthrope déclenchant les catastrophes autour de lui et méritant le sort qui lui est réservé. Et pourtant… on ne peut s’empêcher d’en redemander. Ce côté non conformiste qu’il est si difficile de créer avec talent est là, marqué par la griffe de l’auteure et malgré ce profil d’homme perdu qui n’a pas grand chose de séduisant, on ne peut retenir une sorte d’attachement pour un personnage que nul ne souhaiterait croiser dans une ruelle sombre.Paradoxal mais révélateur du talent de Gipsy Paladini. A personnage marquant, auteur mémorable.

A contre courant de nombreux auteurs utilisant des références contemporaines, l’époque choisie est, elle aussi, tout à fait remarquable. Situé dans le New-York des années 60, le roman prend une teinte vieillie, se lit presque en noir et blanc. Cela oblige à oublier tous les conforts modernes de ces dernières décennies. Gipsy Paladini n’y apporte aucune référence temporelle, qu’elle soit politique, musicale ou même cinématographique et curieusement, cela donne un côté rafraîchissant et permet de se focaliser complètement sur l’intrigue.

Si on peut souvent reconnaître aisément une écriture féminine ou masculine,il est difficile de mettre un genre sur celle de Gipsy Paladini. Son style est presque asexué, rappelant à la fois les vieux romans noirs écrits presque exclusivement par des hommes et défendant pourtant la condition féminine à travers ses personnages de femmes.

L’intrigue enfin, est menée de main de maître avec un suspense qui tient très correctement sa route. La tension est maîtrisée pour un premier roman et le final est bluffant. Gipsy Paladini fait partie de ces auteurs trop peu connus qui mérite une mise en lumière. Fleuve Noir l’aura compris car Gipsy rejoint ses troupes pour son prochain roman. Sage décision pour une auteure qui vaut la peine qu’on prête attention à elle.

 

Humeur musicale

Groupe de rock  new-yorkais, Nada Surf s’est rendu assez célèbre pour ce morceau entêtant :

 

 

4ème de couv’

gipsy-paladini

Roman policier particulièrement noir, Sang pour Sang raconte la traque sanglante menée par deux flics new-yorkais contre des tueurs qui semblent suivre un parcours aussi chaotique qu’incompréhensible. Une enquête qui sera une véritable descente aux enfers pour l’inspecteur Al Sériani, policier à l’esprit torturé qui préfère la compagnie des prostituées à celle de ses collègues, et pour son coéquipier, David Goldberg, un jeune flic fraîchement sorti de l’académie de police. Un polar haletant et incisif.

Écrit à l’américaine avec des dialogues incisifs et percutants, le roman de Gipsy Paladini donne au lecteur une perpétuelle sensation d’empressement et le plonge au cœur d’une affaire criminelle qui révèle les pires aspects de la nature humaine.

 

 

22 réponses »

  1. J’aime beaucoup ça façon de planter un décor et d’en faire ressortir tout le noir qu’il recèle. Et oui son héros est drôlement campé. Une auteur que je suis depuis un petit moment maintenant et je suis bien aise qu’elle intègre une équipe qui va la faire exploser au yeux du grand public ! Elle est talentueuse, et on va très vite le découvrir !

  2. Que je suis content que tu aies apprécié l’écriture de Gipsy. Perso je l’adore et son second est encore meilleur. Je te conseille vraiment de te jeter dessus. Il est énorme ^^

  3. coucou toi,
    découverte musicale en premier,
    si cela nous mène à la vitesse de la lecture, à cet envoutement qui monte en puissance….
    je pense qu’on en reparlera de ce livre, entre quatre yeux, toute les deux,
    a bientôt

A vot' bon coeur m'sieurs dames...