Adler-Olsen Jussi

Jussi Adler-Olsen, Délivrance

 

110197762Ce qui est particulièrement remarquable dans les romans de Jussi Adler-Olsen, ce sont ses personnages atypiques. Ils sont l’essence même de cette série, ils en sont le carburant qui fait avancer le moteur « Département V » .

Affublé d’un assistant au passé mystérieux et d’une secrétaire complètement déjantée, le commissaire Carl Morck n’a pas grand chose du flic torturé tant apprécié habituellement. Plutôt fainéant, adepte de siestes et faisant parfois même preuve de lâcheté devant les femmes qui l’entourent, il est pourtant l’un des rouages essentiels d’une série qui fait ses preuves.

L’intensité du style « Adler-Olsen » tient bien plus dans son style narratif que dans un quelconque suspense. Les coupables sont connus dès les premières pages mais malgré cela, l’auteur réussit à tenir son lecteur en haleine sur plus de 600 pages. Un talent rare et puissamment efficace.

L’humour qu’il réussit à glisser dans certains dialogues vient compléter le style si singulier de ses romans. Alors que chaque enquête est d’une noirceur parfois éprouvante, l’auteur contrebalance avec la fantaisie de ses personnages et avec de l’ironie et des dialogues savoureux fort bien placés. Le succès est amplement mérité.

Dans cette troisième enquête du « Département V », complètement différente des deux précédentes, Jussi Adler-Olsen utilise la religion et les sectes pour toile de fond. A mon sens, moins sombre que « Profanation » qui jouait sur la perversion de l’être humain, « Délivrance » plonge cette fois-ci dans les dérives de la spiritualité et évoque les dangers de ces vies en autarcie régentées par des croyances contestables et parfois d’un autre temps. Confrontées au monde moderne, les familles engagées dans ces mouvements fanatiques se retrouvent démunies sous la plume de l’auteur et pourtant ce dernier éclaire quelques beaux personnages qui puisent leur force dans leur foi . Un contraste presque saisissant qui donne à Jussi Adler-Alsen le mérite de ne créer aucune polémique et de respecter les convictions de certains.

Mais l’intensité qui croît à chacune de ces enquêtes réside surtout dans l’évolution d’Assad : personnage à la fois attachant et impénétrable. Les secrets qui l’entourent sont distillés par petites touches au fil des tomes et c’est un des éléments clés qui rend cette série parfaitement addictive. Jussi Adler-Olsen a trouvé le fil conducteur qui attache de manière quasi exponentielle ses lecteurs à ses romans.

Au final, totalement inclassables, les récits de l’auteur danois prouvent une fois de plus qu’un roman ne peut forcément se placer dans une quelconque catégorie. Tout à la fois roman policier, thriller et roman noir de par les côtés contestataires et le regard critique que l’auteur porte sur la société, Adler-Olsen entremêle les genres et se joue des classifications, faisant ce qu’il aime et le faisant très bien.

 

Humeur musicale

Iron fire est un groupe de heavy métal danois. Inspiration viking garantie.

 

 

4ème de couv’

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Il a glacé le sang de milliers de lecteurs et s’est imposé en deux romans comme un maître du polar nordique : couronné par les plus grands Prix scandinaves, le Danois Jussi Adler-Olsen secoue à nouveau le paysage du thriller…

La chasse haletante et presque désespérée lancée par le cynique inspecteur Carl Mørck et son fidèle assistant Assad derrière un tueur que rien ne semble pouvoir arrêter ne le dispense pas de jeter au passage un regard acerbe et troublant sur la société danoise.

Au fin fond de l’Écosse, une bouteille ancienne en verre poli est longtemps restée sur le rebord d’une fenêtre. Personne ne l’avait remarquée, pas plus que le message qu’elle contenait. Un message qui commence par le mot Hjœlp, « au secours, » en danois, écrits en lettres de sang…

Envoyée par la police anglaise à Copenhague, la mystérieuse missive atterrit entre les mains de Mørck et de son équipe. Son déchiffrage révèle qu’elle provient de deux garçons qui auraient été kidnappés dix ans plus tôt. Chose étrange : leur disparition n’a jamais été signalée…

 

26 réponses »

  1. Fichtre diantre mais tu as quelques dossiers de retard dans le Département V. Allez zou, et que ça saute !
    On ne peut être qu’emballé par JAO… et Assad 😉

  2. Je n’ai pas encore lu celui-là mais cette saga est réjouissante. Et ta chronique l’exprime si bien 😃 tu as raison ce sont plus les personnages que l’intrigue qui sont remarquables chez Jussi 😊

  3. Beaucoup aimé cet opus également. Je suis presque à jour avec la production de cet auteur. Il me reste à lire « Promesse », et je prends toujours autant de plaisir à suivre les aventures de Carl, Assad et Rose.
    Il se démarque un peu du style habituel des scandinaves, plus sombres, mais c’est quand même un réel bonheur que de le lire…

    • Je connais peu les auteurs scandinaves finalement. Sorti de Millénium et du département V, je m’aperçois que je suis inculte. J’ai du Camilla Lackberg dans ma pal, faudra que je tente

  4. Jussi !!
    Ce mec est un génie dans son genre et Assad est mon personnage préféré, tous livres confondus. Tu verras que tu n’es pas au bout de tes surprises avec les suivants 😉
    J’aime quand tu parles de cet auteur !

A vot' bon coeur m'sieurs dames...