Manzor René

René Manzor, Celui dont le nom n’est plus

14070307375017675912363295Titre intéressant, couverture énigmatique, auteur scénariste et réalisateur et prix polar 2014 au festival de Cognac….Un quarté gagnant dans les rayons d’une librairie me direz-vous et vous n’auriez pas tout à fait tort. Et pourtant…

L’idée de base était plutôt prometteuse. On sent la plume du scénariste sous celle de l’écrivain car René Manzor plonge dans l’action dès la première page. Ça accroche comme un bon épisode d’Esprits criminels, les personnages apparaissent comme une continuité et de manière si naturelle qu’on en vient à se demander à quel épisode on s’est arrêté. Une bonne entrée en matière me direz-vous et vous n’auriez pas vraiment tort. Et pourtant…

René Manzor a plongé tout droit dans les clichés du genre en torturant beaucoup trop ses personnages sans pour autant en fouiller suffisamment la psyché, ce qui aurait pu les rendre attachants et développer un soupçon d’empathie à la lecture. Or, il n’en est rien. Le flic veuf trop bourru, la profileuse américaine trop belle, l’avocat trop séduisant, une histoire d’amour un peu trop rapide et à laquelle on ne croit guère… du déjà vu dans un nombre incalculable de romans et de séries ! Point trop n’en faut et insuffler un passé aussi lourd à tous les protagonistes d’une histoire empèse un roman comme de l’amidon sur une chemise et en enlève cruellement toute crédibilité .La lectrice que je suis deviendrait-elle exigeante avec le temps ? C’est possible me direz-vous et vous n’auriez sûrement pas tort. Et pourtant…

Le fond a le mérite d’être original. L’intrigue a de bons fondus enchaînés et l’écriture est habile. La forme, quant à elle, n’est ni pompeuse ni arrogante. On sent que l’auteur a eu une réelle volonté d’embarquer le lecteur dans son histoire et cela marche à certains égards sauf qu’il manque comme une force dans le récit, comme une profondeur qu’une vaine tentative de rebondissement final n’arrive pas à rattraper. La sévérité m’envahit me direz-vous et vous n’auriez vraiment pas tort. Et pourtant…

René Manzor a eu la délicatesse et l’intelligence de glisser une carte de donneur d’organes à la fin de son roman et ce seul geste engagé vaut bien quelques points supplémentaires si certains lecteurs se laissent convaincre. Au final, la profondeur de cette histoire se situe là. Et c’est déjà pas mal. 3COEURS

Humeur musicale

Aucun lien avec le roman. Juste un morceau écouté au moment de ma lecture. Les très inspirés SOAD

4ème de couv’

Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, gît un homme vidé de ses organes. L’assassin est une vieille dame à la vieRM_portrait_Int_50_recadre exemplaire. Pourquoi cette femme a-t-elle sacrifié l’homme qu’elle a élevé comme un fils ? Elle est incarcérée. Pourtant, le lendemain, un autre homme est tué de façon similaire. Par la personne qui l’aimait le plus au monde. À chaque fois, les tueurs, qui ne se connaissent pas, laissent derrière eux la même épitaphe écrite dans le sang de leur victime : Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le Nom n’est plus… Trois destins vont se lier autour de ces meurtres incompréhensibles: ceux de McKenna, vétéran de Scotland Yard, de Dahlia Rhymes, criminologue américaine et de Nils Blake, l’avocat de ces coupables qui ressemblent tant à des victimes. Trois destins, et trois vies détournées à jamais de leur cours. Grâce à une plume parfaitement maîtrisée, René Manzor signe un roman aux frontières de l’amour et de la mort dont on ne sort pas indemne. Un thriller haletant et dérangeant dont vous n’oublierez plus jamais le nom…

  Kero, Avril 2014

 

     

24 réponses »

  1. Comme pèpère Yvan (© petite souris), je vais le laisser mûrir en fut de chêne, de toute façon, j’en ai 1000 à lire, alors, un an de plus ou de moins, il n’en mourra pas ! 😀 Mais je ne passerai pas mon tour comme mon petit Mulot, faut que je voies ce que ce roman a dans les tripes et me faire mon p’tit n’avis… 😉 Tes fins de § avec les « et pourtant » ont donné une touche de suspense… j’ai senti de suite que tu n’étais pas conquise.

  2. C’est vrai tu soulève quelques clichés, mais pour ma part j’ai trouvé le scénario original, l’écriture très visuelle et j’ai passé un bon moment de lecture sachant que j’avais à faire à un pur et dur thriller, je n’ai rien attendu de plus que frissonner en lisant cette histoire.
    Voilà, tu sais tout, sur ce coup je suis comme Foumette.

  3. J’ai super accroché moi!!! Mais il est vrai qu’il n’y a rien de nouveau mais j’ai passé un très bon moment!!!

  4. Un roman qui m’attirait, et pourtant… Vu que tu as les mêmes ressentis que moi au point de me demander parfois si tu n’es pas dans ma tête, je vais attendre encore 😉

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