Zeimet Nicolas

Nicolas Zeimet, Seuls les vautours

51s0U6jO1IL__SX348_BO1,204,203,200_C’était un temps où il n’y avait que quelques chaînes à la télévision. Les téléphones ne s’imposaient pas dans nos vies et restaient sagement à la maison. Emmet Brown et Marty McFly faisaient voler une Delorean et Stephen King publiait Brume. Michael Jackson & Co chantaient « We are the world » alors que « Le retour du Jedi » venait à peine d’émerveiller des millions de fans. Axl Rose venait de former les Guns N’Roses et Barjavel quittait la scène.

C’était en 1985 et Nicolas Zeimet avait à peine 8 ans. Pourtant, il écrit sur les eighties comme s’il les avait traversées avec un regard à la fois adulte et enfantin. Avec une nostalgie non dissimulée et une lucidité éclairée. Avec le talent d’un écrivain chevronné et la naïveté d’un nostalgique.

Dans son roman, Nicolas Zeimet ne se contente pas de décrire l’Amérique profonde telle qu’on se l’imagine : une bourgade conservatrice et principalement mormone, abritant son lot de (co)mères au foyer, de shérif abusant de son autorité, de gamins pré-pubères… Non, Nicolas Zeimet a surtout réussi à créer une galerie de personnages riches et profonds et à faire en sorte qu’aucun ne vole la vedette à l’autre. Un véritable melting pot de caractères et de parcours différents qui apporte un réel sens social au récit, le rendant dense et passionnant.

L’inspiration King est prégnante et « Seuls les vautours » a ce je ne sais quoi qui rappelle un « Ça », sans doute grâce aux rapports humains que l’auteur a su insuffler à son histoire. Nicolas Zeimet ne dissimule pas ses références et sans connaître l’auteur, il serait difficile de croire qu’il est français, tant l’écriture est digne des meilleurs auteurs de romans noirs yankee.

D’aucuns pourraient prétendre que le fil conducteur de ce roman n’a rien de très original et c’est sans doute vrai mais l’essentiel est ailleurs et l’ambiance qu’a su créer Nicolas Zeimet est telle, la forme est si riche qu’on oublie très vite quelques clichés qu’on a l’habitude de rencontrer même chez les plus grands.

Second roman et c’est remarquable, d’un jeune auteur qui ira très loin, « Seuls les vautours » est fait pour les amoureux des grands espaces et de la littérature américaine, pour ceux qui aiment les récits intelligents et sensibles, pour les lecteurs qui ont envie d’histoires profondes reflétant la fragilité de la vie.

5Sans titre

Humeur musicale

Extrait du second album de Metallica : Ride the lightning , sorti en 1984

4ème de couv’

images

 

« Un petit village de l’’Utah en 1985, avant internet, la téléphonie mobile et les techniques modernes d’’investigation scientifique. Shawna, une fillette de cinq ans, disparaît brutalement un matin.
Tout le village se mobilise. Non seulement les quelques policiers du poste local mais aussi le médecin, un journaliste et bien sûr les enfants. Des enfants et des adolescents qui ont l’’imagination fertile et qui racontent d’’étranges histoires.
En suivant les destins croisés d’’une dizaine de personnages, l’’enquête progresse, les haines et les attirances se cristallisent alors que des découvertes bien réelles mènent à des événements qu’’on croyait définitivement sortis des mémoires. Certains, en tous cas, auraient bien voulu les oublier… »

26 réponses »

  1. Mais, j’ai trop de retard dans tes chroniques.
    En plus tu lis des bouquins que j’ai aimé, alors j’ai envie de savoir ce que tu en penses toi aussi.
    Et ben, je suis pas déçue, génial.
    Et en plus je me régale autant de ton billet que je me suis régalée du roman.
    Merci pour ça miss Nath 🙂

  2. Lu, adoré, surkiffé, coup de coeurté… bref, l’éclate totale ! Nous ne nous retrouvons pas que dans les doubinettes que la blogo a aimé et pas nous 😀

A vot' bon coeur m'sieurs dames...