Atwood Margaret

Margaret Atwood, La servante écarlate

Alors que cette planète semble crouler doucement sous le poids des milliards de corps qu’elle est contrainte de nourrir, il paraît presque étrange de lire une dystopie dont le détonateur est l’infertilité.

Croissez et multipliez… La mission est accomplie aujourd’hui. Les dangers de cette injonction millénaire, l’Homme les a déjà rencontrés : la surpopulation, les déséquilibres économiques et allons plus loin…les guerres et les pollutions. Tous les signaux sont plus que rouges à présent. Les conclusions s’imposent, mais les actes suivent-ils ?

A trop vouloir croître, l’Humanité en vient à s’écrouler.

Ceci étant dit et certains tabous valant d’être mis en exergue, nous pouvons à présent revenir à une activité presque normale et nous focaliser sur le roman dont il est question.

Abrupt. Cruel, Effroyable.

Lire « La servante écarlate » lorsqu’on est une femme est sans doute encore plus terrifiant. Lire un tel roman quand on est une femme sans enfant est bien pire encore. Une non-femme si l’on s’en réfère au texte. Un corps sans utilité, sans but.

Ce roman parle de l’annihilation des sentiments, de la liberté, de l’amour. Plus rien n’existe en dehors du devoir sacré de la procréation. Être un corps, un ventre. Utile, sinon rien.

Que la liberté est fragile… Qu’être une femme peut être différent selon l’endroit où elle naît… Qu’il suffit de si peu de choses et de si peu de temps pour que tout bascule…

De la peur de disparaître, l’Homme peut se rendre capable de tout et ce roman parle de la peur. Une peur omniprésente. De la connaissance, de l’Autre, de Dieu. Des femmes aussi.

L’utilité de ce genre de lecture n’est pas que la distraction, loin s’en faut. Écrit il y’a plus de trente ans, à la même période que le 1984 de George Orwell, ce roman fait preuve de l’angoisse du changement et du (mauvais?) chemin pris par l’Homme. Il pointe du doigt les dangers du totalitarisme religieux et de la manipulation des peuples à travers lui.

« La servante écarlate » n’est peut être pas, à mon sens, le meilleur des romans dystopiques qui soit mais c’est sans nul doute celui qui m’aura bouleversée le plus intimement. Celui qui aura le plus tourmenté la femme que je suis et ses convictions.

Une lecture plus que nécessaire.

 

 4ème de couv’

 

 

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore

fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au

Margaret Atwood Avril 2017 – écrivain canadien auteur de la Servante Ecarlate

service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n’est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n’a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés. La série adaptée de ce chef-d’oeuvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique.

23 réponses »

  1. Je n’ai pas lu le roman, mais la série télé est d’enfer. Avec deux magnifiques actrices Elizabeth Moss et Yvonne Strahovski dans les deux rôles principaux… Ambiance glaciale à souhait…

  2. Ca fait des années qu’il est dans ma PàL et que je me dis qu’il faut impérativement que je le lise… j’y pense et puis j’oublie comme dirait l’autre. Ton post me redonne l’envie d’avoir envie. Bizzz

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