Nougué Martine

Martine Nougué, Le vrai du faux et même pire

A parfois vouloir trop en faire, certains auteurs perdent une partie de la crédibilité de leur récit. L’emprunté prend le pas sur la réalité et la projection devient alors impossible.

Ho, nul besoin de se projeter systématiquement dans une histoire, cela anéantirait toutes les chances de certaines mais il est parfois intéressant de réussir, par empathie, à se glisser momentanément dans la peau de quelques personnages et de pouvoir, l’espace d’un instant, s’imaginer autre et différent. C’est la magie de la lecture et cela fait appel au talent de l’ecrivain.

Le vrai du roman de Martine Nougué prend le pas sur le faux de l’histoire qui est contée et malgré les 240 petites pages de ce court récit, l’auteure réussit à y insuffler la vie et à proposer une galerie de personnalités assez savoureuses , bien dessinées, presque « réelles ».

Sous des allures désinvoltes et une écriture un brin naïve, Martine Nougué fait pourtant preuve d’un réalisme certain. Le racisme se cache derrière la légèreté de certains dialogues. L’acceptation de l’autre se voile sous une enquête qui pourrait sembler n’avoir ni queue ni tête et qui, pourtant, s’assoit sur quelques faits réels surprenants et ignorés ( ou oubliés) du grand public.

Ajoutons à cela les questionnements d’une mère et la place difficile d’une femme dans un univers presque exclusivement masculin et l’on s’aperçoit que Martine Nougué à savamment mélangé des thèmes extrêmement différents dans un format très court. Exploit, s’il en est car l’intrigue n’est en rien oubliée et quand bien même le final pourrait paraître par trop simpliste et (trop?) rapidement mis sur le papier, voilà un roman qui se lit presque comme une récréation et qui apporte un souffle de mistral et une légèreté méridionale des plus rafraîchissants.

« Le vrai du faux et même pire » est un second roman qui mérite la découverte du style de cette auteure bien ancrée dans son terroir. Elle y met ce qu’elle connaît et ce qu’elle sait mais aussi ce qu’elle devine derrière les individus. Nul besoin de lire le premier opus pour en apprécier toutes les subtilités car la vie des personnages qui sont récurrents y est retracée de façon intelligente et intelligible.

Il y a un petit air de poésie dans la prose de Martine Nougué. Ce petit « je ne sais quoi » qui peut transformer une histoire somme toute assez banale en prose séduisante et des plus agréables à lire. Un léger ton contemplatif et bienveillant d’une auteure en devenir.

Remerciements: Editions du Caïman

4ème de couv’

 

La Pointe, un quartier pittoresque de Sète, petit port sur l’étang de Thau. Trois figures locales pas très recommandables ont disparu : le plus gros producteur d’huîtres du bassin, le patron-proxénète du café de La Pointe et un petit malfrat coutumier des mauvais coups.
La gendarmerie relie ces disparitions aux vols et tafics de coquillages qui se multiplient sur la lagune. Ce n’est pas l’avis de Marceline, vieille militante éco-féministe, qui oriente l’opinion sur les événements pour le moins bizarres qui surviennent depuis quelques temps dans le coin : morts suspectes d’animaux, pluies de pelotes de filaments, odeurs pestilentielles certains jours…
Qui empoisonne La Pointe, et à quelles fins? Qui tue sur le bassin et pourquoi? L’opinion s’enflamme et la rumeur court : des savants fous ? Des services secrets ? Des sociétés occultes ? Le capitaine Pénélope Cissé, chargée de l’enquête, va chercher à démêler le vrai du faux…

10 réponses »

  1. Ah Martine, j’ai aimé découvrir sa plume légère et poétique malgrés tout.
    Mais j’ai tout de suite adoré ce personnage entier que l’on retrouve bien sous les très de sa flicquette ! Mais je la retrouve aussi dans Marceline et quelques autres personnages.
    J’adore cette auteure et cette femme ! C’et une vraie bulle d’air frais et tonique !

  2. Bien aimé ce roman de Martine Nougué. Derrière le ton un peu léger, on trouve pas mal de sujets sérieux…As-tu lu son premier : « Les Belges reconnaissants »?
    La bise, ma copine… 🙂

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