Être à contre-courant n’est jamais facile mais il faut savoir l’assumer tout en respectant le travail d’un auteur qui a sans doute sué sang et eau pour enfanter son manuscrit.
Ce roman, encensé par les critiques, attisait ma curiosité de par son décor et son thème atypique. Le massacre des albinos en Afrique est une triste réalité que j’ignorai et la mise en avant de cette ignominie est tout à l’honneur de Sonja Delzongle. Il suffit pour cela de visionner les images insoutenables qui figurent sur la toile, tout commentaire paraît futile après de telles horreurs et les dénoncer est non seulement respectable mais nécessaire, voire indispensable.
Tout le problème, à mon sens, est que ce roman ne tourne pas uniquement autour de ce sujet alors que la matière pour écrire une excellente histoire était là, à portée de main de l’auteure. Or, l’intrigue principale qui est censée prendre le devant de la scène tombe à plat très rapidement, sans doute à cause d’un manque de suspense évident. La phase la plus intéressante se superpose à la première mais n’est pas assez exploitée et c’est, en partie, là que le bât blesse, donnant au récit un côté brouillon que je n’ai pas réussi à mettre au propre.
Cette surenchère de meurtres et techniques de démembrement me paraît non seulement inutile mais entache le récit et disperse l’attention, ce qui est dommage au vu de l’idée de départ. Il est parfois préférable de supprimer quelques dizaines de pages pour gagner en intensité.
La mise en avant du Kenya, même avec un portrait au vitriol, est une des qualités de ce roman. Les safaris sont loin d’être images d’Epinal et quand bien même la bienveillance de Sonja Delzongle soit bien présente, sa vision de l’Afrique est sans concession et a le mérite d’éclairer les ignorants que nous sommes sur la corruption, la violence et la misère qui y règnent.
La romance excessive ne me charme pas et certains dialogues ou expressions m’ont paru mièvres et déplacés dans ce maelstrom de gore et de violence et ce, malgré une héroïne qui aurait pu être hors-normes si elle n’avait pas été aussi insignifiante à mes yeux… Paradoxe certes, mais avec un passé douloureux trop ou pas assez développé, ma faim d’empathie n’a pas été rassasiée et c’est l’estomac dans les talons que j’ai terminé ma lecture. Faim de suspense, de dénonciations, d’explications ou tout simplement d’émotions…
Humeur musicale
Led Zeppelin est cité dans le roman. L’ambiance est orientale sur ce morceau et ne convient guère à l’Afrique mais c’est comme ma chronique, j’assume… 🙂
4ème de couv’
Quelque part en Afrique, la mort rôde…
2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s’amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre. Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d’une longue série.
2012, à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans.
Appelée en renfort par le chef de la police kenyane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s’emparer des deux enquêtes.
Hanah connaît bien le Kenya, ce pays où l’envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultramodernité et superstitions.
Mais elle ne s’attend pas à ce qu’elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d’albinos vont l’emmener très loin dans les profondeurs du mal.
Denoël, mai 2015 – 508 pages
Catégories :Delzongle Sonja
Ah c’est bizarre, je rate des posts (la dernière fois c’était avec Belette) à cause de WordPress. Enfin en tous cas, encore une fois, je passe mon tour, et je te fais confiance pour ce ressenti, vu nos similitudes de gouts.
A bientôt!!!!;)
moi aussi parfois j’en rate 🙂
je te fais faire des économies dis donc! 😉
Oui des économies et des déconvenues, c’est le top!!!!!;)
et des découvertes aussi 🙂
Je vais passer mon tour sans état d’âmes 😉 Je n’ai pas l’envie de lire du gore .. ça doit être l’âge j’aime de moins en moins.
c’est pareil pour moi. Deviendrions nous sensible? 😉
J’avoue qu’avec l’âge je supporte moins bien certaines descriptions.
En visuel c’est encore pire, même parfois juste un bruit peut me rendre malade.
oué, le bruit de l’énucléation!
je suis dégueulasse là… lol
T’es crasse .. .. 😉 il va me falloir des heures pour m’enlever cette image de la tête.
hehehehe ( rire sadique )
Il est dans ma PAL mais je dois avouer qu’il me tente moyen hihihi!!!! Je verrai….
Je fais partie de ceux qui ont aimé. Heureusement que nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout.
Au moins on peut dire que ta critique est argumentée 🙂
je me sens seule…mais seule… lol
Ta déception est tout à fait argumentée et ne dévalorise en rien le travail de l’auteur. C’est ton droit de ne pas être emballée par cette histoire. Tu le dis très clairement et sans dénigrement.
Je ne peux m’empêcher de me poser une question:comment l’africain que je suis va t-il appréhender ce livre?
A voir quand je l’aurai lu… 😉
P.S: J’aime beaucoup ta photo en tête de page, très jolie…
j’ai dû louper un truc parce que ton côté africain ne m’a pas sauté aux yeux… lol
merci pour la photo! et que penses-tu de ma nouvelle déco? J’ai changé de thème wp
J’aurais du préciser le côté africain, il est dans l’âme… 🙂
La nouvelle déco est pas mal,très aérée, mais c’est un thème payant?
je plaide coupable…
paradoxe, paradoxe. A trop vouloir tout mélanger, on en vient à perdre de sa texture ? C’est le sujet du jour, vous avez deux heures 😉
Je n’ai pas fait assez d’études pour la philo… je passe mon tour… lol
c’est pas de la philo c’est du délire yvanesque, ça tu peux faire 😉
oui mais pas avant ma sieste! 😉
ceci dit, c’est tout à fait ça. Trop de mélange…tue le mélange