– » Inspiration où est-tu ? Je te cherche partout depuis ce matin mais impossible de remettre la main sur toi ! Je me souviens pourtant bien t’avoir posée sur la table de nuit hier soir mais ce matin tu avais disparue, envolée comme une aigrette de pissenlit dans une brise.
Serait-ce ce fakir qui t’aurait subtilisée ?
Serais-tu cachée dans mon armoire Ikéa, écrasée entre deux chemisiers ? T’aurais-je oubliée dans les plis d’une jupe ou les revers d’un pantalon ?
Tu sais très bien que j’ai grand besoin de toi à la fin de chaque livre terminé et celui-là ne fait pas exception à la règle, alors reviens de suite où tu vas passer un sale quart d’heure !
Ha ! Te voilà enfin ! Tu as intérêt à avoir une bonne explication!! »
-« Pardonne-moi maîtresse… j’ai voulu fuguer mais je me suis vite aperçue que je t’étais indispensable alors me voilà, piteuse et repentante.
Ne m’en veux pas mais ce livre que tu viens de terminer me laisse perplexe et je ne sais quoi en dire… Il est drôle et niaiseux, divertissant et peu profond ( quoique…), rafraîchissant et dégoulinant de bons sentiments comme une tartine de confiture mais… je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ou non.
Certes, je l’ai trouvé amusant !
Ce fakir hypocondriaque qui débarque de son Inde natale pour acheter un lit à clous Kisifrotsipik chez Ikéa est plutôt désopilant.
Si on oubli le message publicitaire ostentatoire (ou pas), ce serait comme une Amélie Poulain à Bollywood ou encore un Slumdog Millionnaire à Roissy Charles de Gaulle… en plus simpliste, avec moins de messages (quoique…).
Un feel good book écrit par un feel good man. Voilà en une phrase ce que je peux te donner en terme d’inspiration…Un bon petit roman reposant entre deux autres plus intenses.
Après tout, on écrit comme on est. Un mélancolique n’écrit pas de comédie et un jovial fait rarement dans la tragédie. Romain Puertolas a le bonheur ancré en lui comme un symbiote dans un super-héros, dont acte ! »
-« Très bien, je passe l’éponge cette fois-ci… mais ne recommence plus, j’ai trop besoin de toi ! Et, si d’aventure l’envie de fuguer te reprenait, emmène l’indécision et le manque de discernement avec toi, ça m’arrangerait… »
Humeur musicale
Et hop, un voyage coincé dans une armoire !
4ème de couv’
Il était une fois Ajatashatru Lavash Patel (à prononcer, selon les aptitudes linguales, «j’arrache ta charrue» ou «achète un chat roux»), un hindou de gris vêtu, aux oreilles forées d’anneaux et considérablement moustachu. Profession : fakir assez escroc, grand gobeur de clous en sucre et lampeur de lames postiches. Ledit hindou débarque un jour à Roissy, direction La Mecque du kit, le Lourdes du mode d’emploi : Ikea, et ce aux fins d’y renouveler sa planche de salut et son gagne-pain en dur : un lit à clous. Taxi arnaqué, porte franchie et commande passée d’un modèle deux cents pointes à visser soi-même, trouvant la succursale à son goût, il s’y installe, s’y lie aux chalands, notamment à une délicieuse Marie Rivière qui lui offre son premier choc cardiaque, et s’y fait enfermer de nuit, nidifiant dans une armoire… expédiée tout de go au Royaume-Uni en camion. Digne véhicule qu’il partage avec une escouade de Soudanais clandestins. Appréhendés en terre d’Albion, nos héros sont mis en garde à vue. Réexpédié en Espagne comme ses compères, Ajatashatru Lavash Patel y percute, en plein aéroport de Barcelone, le taxi floué à qui il échappe à la faveur d’un troisième empaquetage en malle-cabine qui le fait soudain romain… et romancier (l’attente en soute étant longue et poussant à l’écriture). Protégé de l’actrice Sophie Morceaux, il joue une nouvelle fois la fille de l’air, empruntant une montgolfière pour se retrouver dans le golfe d’Aden puis, cargo aidant, à Tripoli. Une odyssée improbable qui s’achèvera festivement en France où Ajatashatru Lavash Patel passera la bague au doigt de Marie dans un climat d’euphorie cosmopolite. Sur le mode rebondissant des périples verniens et des tours de passe-passe houdinesques, voici donc, pour la première fois dans votre ville, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, un spectacle en Eurovision qui a du battant, du piquant et dont le clou vous ravira. Non, mais. Livre de Poche, mars 2015
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Bien aimé mais pas de coup de cœur!! Par contre, j’ai un coup de foudre pour ta chronique waouhhhh!!!!!
tout pareil. Distrayant et sans plus 🙂
Rencontré à St Maur ce sympathique jeune auteur Montpelliérain, Le fakir et La petite fille sont dans ma Pal. Reste à les voir arriver en tête de gondole… 😉
Belle chronique quoique un peu sévère.
Je fais partie des aficionados du fakir sans non plus le classer parmi mon top du top. Divertissant et un tantinet plus profond qu’il n’y paraît.
Toujours un plaisir de te lire même quand nous ne sommes pas d’accord 🙂
oui je sais…. je me trouve presque trop sévère pour le coup! lol
Mais bon, je crois que je ne l’ai pas lu au bon moment 🙂
MDR ! Je me marre en te lisant, moi ! Bon, tout ce que tu dis est vrai, mais j’avais bien aimé le côté un peu nimporte nawak du récit et j’avais ri comme une imbécile 😉
Mais je suis d’ok aussi avec Yvan, bien qu’il traite un peu le tout par-dessus la jambe, il y a des messages dans le roman, à nous de les développer dans notre tête et de réfléchir sur la chose (migrants).
Je suis peut être pas en état de réfléchir alors…. lol
Sans rire, j’ai bien vu les messages mais bon… faut croire qu’ils ont pas été criés assez fort pour les ancrer dans mon crâne 😉
C’est toi qui fais marrer d’habitude 😉
De temps en temps, je me mets en pause et je me laisse bercer par les drôleries des autres, c’est reposant et j’aime ça ;-))
Si tu n’aimais pas le livre, alors, il aurait pu les crier plus fort que tu ne les aurais pas entendu, ça nous est tous arrivés…
mais j’ai bien aimé en fait! lol
je lui ai donné la moyenne 🙂
Faut lire ce roman avec le 36ème degré allumé ! Et être dans un bon état d’esprit, sinon, on risque de pas aimer cette loufoquerie 😀
Je ne saurai dire s’il me tente ou pas…….Indécise ce matin, mais toujours aussi fan de tes chroniques spéciales et talentueuses!!!!!;)
merci, ça ça me va droit au cœur 🙂
C’est exactement ça: un « un feel good book » écrit par un « feel good Man » very charmant d’ailleurs ;). Et dans le « quoique » il y a beaucoup et de quoi animer un dîner en ville et se fâcher avec un ou deux, non ?
se fâcher… j’irais pas jusqu’à dire ça ! 😉
Hmmmm, les histoires de réfugiés rendent les gens susceptibles parfois !
Ah bah oui je m’étais pas trompé !!! Une fan de Cure !!!
Et comme toujours je me régale en te lisant !!!
Faut plus arrêter d’écrire maintenant !!!
je ressemblai à la sœur à Robert Smith quand j’étais ado! mdr
Et moi au petit frère 🙂
Crêpé, poudré et maquillé 😉
ho pinaise, mes cheveux s’en souviennent encore… mdr
Tu m’étonnes lol
Tu trainais aussi aux Halles ?
j’étais pas sur Paris à l’époque mon ptit loup 😉
j’ai roulé ma bosse en Alsace! lol
Ok loool 🙂
On me surnommait Heckle d’où le corbeau de c’est contagieux 😉
hahaha! je comprends mieux !!
Voilà qui me rassure, je pensais être la seule à trouver ce bouquin juste rafraîchissant.
Pardon Yvan, tu me l’avais tellement bien vendu que j’en attendais beaucoup plus.
Pour moi aussi c’est un peu trop mièvre mais peut-être que je suis trop dopée au noir.
Ceci dit, comme tu dis c’est une sympathique parenthèse entre des choses plus lourdes à porter.
Il y a quelques messages dans le fond mais bon…. j’ai quand même trouvé ça un peu too much 🙂
tu as raison, on est peut être un peu trop dopée au noir et on ne sait plus apprécier le monde des bisounours!
vite un TChoupi!
Je crois que j’ai jamais lu de Tchoupi, je ne suis pas de la génération des bisounours, j’ai pas lu de oui oui non plus.
Je crois juste que je suis lucide sur notre monde, même si longtemps mon âme de militante à chercher à le changer, à l’améliorer.
Mais trop de bons sentiments, tuent les bons sentiments.
tu sais que moi j’ai beaucoup aimé 😉
J’adore ce genre d’humour un peu absurde (mais je comprends qu’on puisse moins accrocher que moi)
Par contre je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi, il y a de vrais passages profonds cachés derrière cette fable (sur le sujet des migrants par exemple)
d’où le quoique 😉
oui je sais que pour le coup, je serais presque sévère… ceci dit, ce bouquin a joué son rôle : il m’a divertit!
C’est déjà très bien 🙂
et puis pour une fois qu’on est pas tout à fait en phase… lol