Coups de coeur

Chris Whitaker, Duchess ♥

duchess

On les rencontre et puis on les oublie.

Ils se font aimer ou bien détester. Ils sont de passage ou ils reviennent.

On les croise au coin d’une page, créés de toutes pièces par leurs auteurs. Ils sont de papier et puis partent en cendres parfois, au gré de nos humeurs, de nos amours et nos désamours.

Ils ne vivent que le temps d’une histoire et puis ils meurent.

Oubliés.

Délaissés.

Remplacés par d’autres.

Et cela recommence. Encore et encore. De livre en livre.

Combien de personnages avons-nous croisés dans une vie de lecteur? Combien de visages ont-ils eus ?

Combien en avons-nous aimés ? Détestés ?

De combien d’entre eux nous souvenons-nous ?

Pour l’heure, je ne peux et je ne veux me souvenir que de Duchess.

Elle prend toute la place et rend insignifiantes les pauvres âmes d’encre et de papier qui tentent de la remplacer dans d’autres histoires.

Elle brille de mille feux, elle embrase ce roman comme une allumette peut embraser un morceau de bois sec.

Elle est de ceux qu’on ne peut oublier, charriant sa souffrance derrière elle comme le soc d’une charrue remuant la terre.

Quel personnage…

Quel roman…

De ceux qui apprennent qu’ignorer est parfois plus terrible que de savoir. De ceux qui expliquent l’importance du passé qui construit le futur.

De ceux qui racontent que tirer les mauvaises cartes à la naissance peut apprendre la résilience ou bien l’abandon et que non, nous ne naissons pas tous égaux. Hélas.

On tombe et puis on se relève.

Ou on reste à terre, attendant qu’une main salutaire se tende.

Duchess est de ces personnages qui ploient à peine. D’une force admirable et pourtant si fragile.

Elle est de ceux dont on se souvient longtemps après les avoir rencontrés et qu’on aimerait retrouver. Encore.

Elle prend corps, elle existe presque. Elle est vivante.

4ème de couv’

« Depuis quand tu veux être comme les autres ? Tu es une hors-la-loi. ​»
Duchess a 13 ans, pas de père, et une mère à la dérive. Dans les rues de Cape Haven, petite ville côtière de Californie, elle ne souffre ni pitié ni compromis. Face à un monde d’adultes défaillants, elle relève la tête et fait front, tout en veillant sur son petit frère, Robin. Mais Vincent King, le responsable du naufrage de sa mère, vient de sortir de prison. Et son retour à Cape Haven ravive les tumultes du passé. Quand cette menace se précise, Duchess n’a plus le choix : il va lui falloir engager la lutte pour sauver ce qui peut l’être, et protéger les siens.
Attention, coup de cœur ! On n’avait pas rencontré d’héroïne aussi farouche et attachante depuis Scout dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, le chef-d’œuvre de Harper Lee. Sous une carapace d’impertinence et de rébellion, Duchess est de ces personnages dont la présence lumineuse et l’énergie désespérée donnent au récit la force des grands romans qui vous marquent à jamais.

12 réponses »

  1. Ce n’est pas que Duchess qui est admirable dans ce roman sublime, nombreux sont ceux qui se sacrifient pour les autres et donnent tout.

A vot' bon coeur m'sieurs dames...

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